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15.05.2023

Mélanie Le Dain, promotion 2020

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

Après un bac ES, j’ai intégré le collège universitaire de Sciences Po sur le campus de Paris, où j'ai pu apprécier la formation pluridisciplinaire et le large choix de cours proposés. Ma troisième année à l'Université de Toronto au Canada m'a permis d'approfondir l'étude des sciences politiques, de l’économie et des relations internationales.

J'ai ensuite rejoint le Master politiques publiques de l'École d'affaires publiques, en spécialité Economics and Public Policy. Après avoir réalisé une année de césure dans le secteur de la mode et du luxe, au cours de laquelle je me suis passionnée pour la dimension stratégique des enjeux économiques, j’ai effectué ma deuxième année de Master à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, dans le cadre du double diplôme avec Sciences Po.

À l'issue de ma formation, j'ai rejoint le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), où j'ai eu l'occasion d'occuper plusieurs postes pendant deux ans. Je travaille depuis le début de cette année à la Direction générale des entreprises (DGE), au Ministère de l'Économie et des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, où j'occupe le poste de chargée de mission métaux critiques.

Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui en tant que chargée de mission métaux critiques à la Direction générale des Entreprises du Ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ?

Le poste sur lequel j'évolue aujourd'hui comporte tout d'abord une forte dimension européenne : je suis notamment chargée du suivi de toutes les initiatives européennes qui peuvent concerner les entreprises de la chaîne de valeur des métaux critiques, et contribue, en tant qu'"experte nationale" à déterminer les positions des autorités françaises sur ces sujets. Ces initiatives européennes sont nombreuses et visent notamment la sécurisation au niveau européen des approvisionnements en métaux critiques, qui prennent une importance considérable dans le cadre de la double transition écologique et numérique.

Sur le plan national, je suis par ailleurs chargée du suivi de la filière d'un métal en particulier, ce qui ajoute à mon poste une dimension plus concrète et me permet de mieux saisir les intérêts, les préoccupations et les contraintes des entreprises concernées par ces législations européennes.

Les allers-retours entre les sujets nationaux et européens, ainsi que les enjeux de conception de politique économique et industrielle, fil conducteur de mes actions au quotidien, sont particulièrement stimulants intellectuellement.

Quelles ont été les contributions de l'École d’affaires publiques, et plus particulièrement de votre formation en double diplôme avec Saint-Cyr, au poste que vous occupez aujourd’hui ?

Le décloisonnement de la formation de l'École d'affaires publiques m'a tout d'abord aidée à saisir rapidement les enjeux du poste que j’occupe aujourd’hui, la question des métaux critiques étant à la croisée de l'économie, de la transition écologique, et des relations internationales. L'École d'affaires publiques m'a par ailleurs permis de comprendre de manière plus fine le fonctionnement de l'Etat et la fabrique des politiques publiques. Enfin, les qualités de synthèse que j'ai pu développer au cours de mon Master sont essentielles pour interagir avec des interlocuteurs qui n'ont pas toujours le temps ou les moyens de développer une expertise technique sur le sujet des métaux.

Le double diplôme avec Saint-Cyr m'a par ailleurs appris à faire preuve d'une grande ouverture d'esprit et à m'adapter à des acteurs très variés (institutions européennes, administrations centrales, entreprises et fédérations d'entreprises, collectivités locales,...), à développer des qualités relationnelles et humaines, et à prendre rapidement des décisions dans des délais contraints.

Un mot sur la motivation qui était la vôtre quand vous avez postulé à ce double diplôme et ce que cela vous a apporté dans votre perspective de carrière ?

Dans l'optique d'établir des ponts entre enjeux économiques et enjeux stratégiques, je souhaitais tout d'abord m'acculturer aux problématiques de défense et considérer ainsi de nouvelles perspectives professionnelles. Cette expérience a alors facilité mon adaptation au SGDSN, où j'ai collaboré avec de nombreux militaires et ai été capable de mieux comprendre leur organisation et leur façon de travailler. Je souhaitais par ailleurs recevoir une formation humaine et managériale plus pratique, appliquée à des situations réalistes de commandement. Sur un plan plus personnel, je souhaitais sortir de ma zone de confort, recevoir une formation alliant engagement physique et exigence intellectuelle, et découvrir des perceptions du monde propres à ceux et celles qui consentent un engagement militaire, par définition, très fort.

Auriez vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?

>Il ne faut pas hésiter à explorer tous les domaines qui vous intéressent et à demander conseil aux professeurs, anciens élèves, associations, etc, pour construire votre projet. Sciences Po permet de tracer autant de voies académiques et professionnelles que de personnalités. Restez fidèle à vous-même et n'hésitez pas à ouvrir des portes.

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