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02.11.2023

Social Policy Challenges in OECD Countries: Retour sur la masterclass de Monika Queisser

Monika Queisser à Sciences Po le 18 octobre 2023 (crédits : DR/Sciences Po)

Comment l'OCDE aide-t-elle les Etats membres à résoudre leurs problèmes de politique sociale ? Mercredi 18 octobre, Monika Queisser, conseillère principale et chef du département des politiques sociales à l'OCDE, a donné aux étudiants de la spécialité Social Policy and Social Innovation de l'Ecole d'affaires publiques un aperçu du travail de son département.

Au cours d'une masterclass de deux heures, elle a discuté des inégalités sociales et de la politique familiale, des sujets que les étudiants avaient eux-mêmes choisis au préalable. Tout au long de l'événement, les étudiants ont profité de l'occasion pour poser des questions. Non seulement sur les présentations, mais aussi sur l'impact de l'OCDE en général et sur l'expérience de Mme Queisser à la tête du département des politiques sociales de l'organisation.

Comment les pays peuvent-ils s'attaquer aux inégalités au cours de la vie et aux inégalités intersectionnelles ?

Les inégalités ont généralement augmenté, mais elles se sont stabilisées après la grande crise financière. L'accent mis par l'OCDE sur les réformes réglementaires est une solution potentielle pour réduire la pauvreté, car ces réformes ne visent pas uniquement à "prendre aux riches pour donner aux pauvres". L'OCDE accorde plutôt de l'importance à une "redistribution efficace".

Par exemple, les mesures politiques qui s'attaquent aux fortes inégalités en favorisant la vie économique des femmes peuvent entraîner une augmentation du revenu global des ménages, des investissements dans l'éducation des enfants et des filets de sécurité sociale. Après tout, l'inégalité n'est pas seulement une question de revenu, mais aussi de richesse accumulée, qui donne accès à de meilleures opportunités, qui peut être investie et qui a un potentiel de croissance plus important.

La présentation a également porté sur les changements démographiques et leurs effets sur le développement économique et social. Avec un accent particulier sur le Japon, l'Allemagne et l'Espagne, la présentation a mis en évidence la façon dont l'accélération du vieillissement dans les pays de l'OCDE affecte les prix de l'immobilier, la participation de la main-d'œuvre et les changements dans la composition de la consommation.

Le vieillissement n'est pas un processus égalitaire et "les inégalités à un âge donné sont plus élevées aujourd'hui que par le passé dans la plupart des pays de l'OCDE". Les recommandations politiques de l'OCDE pour faire face au vieillissement inégal sont des "paquets de mesures tout au long de la vie". Ils reposent sur trois piliers : faire face aux inégalités à un âge avancé, atténuer les inégalités profondément enracinées et prévenir les inégalités avant qu'elles ne fusionnent.

Pour soutenir financièrement la population âgée, de nombreux pays souhaitent augmenter la participation des femmes au marché du travail. Cependant, les inégalités entre les sexes sur le marché du travail persistent. Les écarts de rémunération sont particulièrement importants parmi les personnes qui gagnent le plus, la Corée affichant un écart de près de 30 %. Les données de l'OCDE montrent également que les écarts entre les hommes et les femmes en matière de retraite existent manifestement, mais qu'ils diminuent. Il existe également un écart entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les "heures travaillées", bien que son ampleur varie considérablement d'un pays de l'OCDE à l'autre.

En ce qui concerne l'inclusion des personnes LGBTQ+, l'OCDE a réalisé un essai contrôlé randomisé auprès d'étudiants, baptisé SOS Homophobie. Le projet a prouvé qu'il était possible d'améliorer la sensibilisation à l'inclusion LGBTQ+ par le biais de discussions ouvertes. Les discussions contribueront à élargir les connaissances des étudiants sur les discours des différents genres, bien que l'OCDE ait constaté une plus grande acceptation des LGBTQ+ chez les filles que chez les garçons. 

Démographie et égalité des sexes : tendances de la politique familiale

L'augmentation de l'emploi féminin a coïncidé avec une baisse des taux de fécondité. Alors que les femmes sont devenues plus instruites et plus largement employées, la politique familiale n'a pas réussi à suivre le rythme de cette évolution. Cela signifie que les femmes doivent encore souvent choisir entre avoir des enfants et poursuivre une carrière à temps plein.

Afin d'alléger le poids de ce choix, les pays de l'OCDE ont poursuivi divers objectifs de politique familiale visant à promouvoir le choix des parents dans la recherche d'un équilibre entre travail et famille, à renforcer l'équité entre les hommes et les femmes et à réduire la pauvreté des familles.

De nombreux pays de l'OCDE ont mis l'accent sur les politiques relatives au congé paternel afin de promouvoir le partage des responsabilités et de répartir plus équitablement les effets sur la carrière que les femmes subissent souvent seules lorsqu'elles prennent un congé pour élever un enfant. En 2022, la durée moyenne des congés payés dans les pays de l'OCDE était d'un an. Pourtant, bien qu'ils représentent 50 % des utilisateurs de congés parentaux, les pères n'utilisent qu'une petite partie des congés disponibles, ce qui signifie que le gros du fardeau continue de peser sur les femmes.

Les taux de fécondité ne semblent pas près de revenir au niveau de remplacement de 2,1 par femme, de sorte que de nombreux pays de l'OCDE seront contraints de réévaluer leurs structures de politique familiale dans un avenir proche. 

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