"Demandez, et l'on vous donnera"

Pouvez-vous nous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

Après le bac, j'ai choisi de faire une prépa, en section lettres et sciences sociales (BL), car cette filière me permettait de découvrir ou d'approfondir de nombreuses disciplines qui me plaisaient, que ce soient les mathématiques, l'économie, la philosophie ou le latin. Après un passage par l'Université en licence d'économie et de sciences politiques, j'ai eu la chance d'intégrer le master Affaires européennes de Sciences Po. C'est donc à travers le droit de l'Union européenne et le droit public que je me suis initié au droit. J'ai enfin intégré le master Droit économique spécialité Droit public économique grâce à la passerelle existant entre les deux formations. J'ai préparé l'examen du barreau en parallèle du master. Après l'École d'avocats, j'ai prêté serment en décembre 2021. Je suis actuellement collaborateur dans un cabinet de niche en droit public, spécialisé en urbanisme et aménagement. J'y ai d'ailleurs été recruté par un enseignant de l'École de droit !

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École de droit envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?

La première contribution de l'École de droit réside, à mes yeux, dans la méthode d'apprentissage du droit, qui allie technicité et recul critique sur la matière. L'enseignement permet de prendre conscience de la charge politique du droit. En effet, à la différence de la plupart des autres disciplines, la science du droit ne décrit pas une réalité objectivable mais un ensemble de normes, qui sont autant d'artifices transposant une vision de l'homme et de la société. Cette distance avec le droit, qui n'est pas regardé comme un donné brut mais un construit évoluant avec la société, permet de ne jamais se sentir prisonnier des règles de l'instant. Comme avocat, cette perspective permet d'aborder chaque situation avec la conviction qu'une solution satisfaisante peut toujours être trouvée, qu'elle soit de droit positif ou qu'il faille travailler à la faire advenir.

La seconde tient à l'accent mis sur les liens entre droit interne, droit international et droit européen. Le "droit venu d'ailleurs" est un formidable outil de transformation du droit national, qui peut être mobilisé pour ouvrir à nos clients des perspectives qui pourraient sembler bouchées au regard des seules règles internes.

Quelles sont les principales caractéristiques de votre travail actuel ?

Je travaille aujourd'hui comme collaborateur dans un cabinet à taille humaine, Mialot Avocats, sur des problématiques de droit public, notamment liées à l'urbanisme et l'aménagement. Je pourrais caractériser mon travail en deux mots : satisfaction du client et travail collectif. L'avocat est consulté pour trouver des solutions à des problèmes concrets, et non réfléchir sur des situations juridiques abstraites ; et la mise en commun des compétences est l'un des instruments privilégiés pour y arriver.

J'ajouterai que travailler dans un cabinet de petite taille permet de s'investir dans sa stratégie de croissance et de raisonner en entrepreneur.

Quels conseils donneriez-vous à un.e jeune diplômé.e cherchant une première expérience professionnelle ?

"Demandez, et l'on vous donnera" : les diplômés de l'École de droit sont recherchés par tous types de structures pour leurs capacités d'analyse et de synthèse et leur imagination ! N'hésitez pas à parler de vos interrogations à vos enseignants, universitaires comme praticiens, qui sauront vous aider à vous orienter dans le vaste monde juridique.

Quelle image attachez-vous à votre passage à l’École de droit ?

Des cours divers et passionnants, comme ceux des Professeurs Fabrice Melleray, de Régis Bismuth ou de Maître Alexandre Vandepoorter, mais aussi une petite promotion soudée qui continue à vivre, malgré la diversité des parcours et l'éloignement !

Paul Margelidon, diplômé 2019 du master Droit économique, spécialité Droit public économique (DPE)