Brésil : municipales 2016
Les élections municipales de 2016 au Brésil se sont déroulées dans un contexte troublé. Elles amènent leur lot d'interrogations et de défis et permettent une relecture des évènements récents dans le pays. Ce dossier se propose d'articuler les questions principales, les points d'achoppement et les enjeux soulevés par les élections municipales de 2016 autour de quatre axes: une présentation du système électoral brésilien (1), une description du contexte général contemporain aux élections (2), l'influence de la réforme politique sur les élections futures, notamment au travers de l'analyse de la Loi sur la Réforme Politique (3), ainsi qu'une discussion détaillée des élections municipales sur la base de données statistiques et de la presse brésilienne (4).
1. Le système électoral brésilien
Le Tribunal Electoral Supérieur (TSE) et les Tribunaux Electoraux Régionaux (TREs), régissent le processus électoral brésilien. La TSE siège à Brasilia, tandis que les TREs se déclinent à la fois au sein du District Fédéral et dans chacun des états. Le Code électoral brésilien réglemente le droit électoral brésilien, qui s'applique à la fois au tribunaux et aux commissions électorales, ainsi qu'aux juges électoraux.
Les élections au Brésil se déroulent tous les deux ans, alternant entre «élections fédérales et régionales» et «élections municipales». Lors des premières sont désignés les dépositaires du pouvoir exécutif au niveau fédéral et régional (Présidence de la République et gouverneurs régionaux), ainsi que les députés fédéraux et régionaux. Sont également désignés les sénateurs pour un mandat de huit ans. Lors des secondes sont élus les représentants municipaux du pouvoir éxécutif - les maires - ainsi que ceux du pouvoir législatif, les conseillers municipaux.
Les élections ont lieu le premier dimanche d'Octobre. Pour l'élection des autorités législatives c'est le seul et unique tour, tandis que la déisgnation des élus exécutifs locaux s'effectue généralement en deux tours (deuxième tour le dernier dimanche d'Octobre).
Deux modes de scrutin coexistent au Brésil selon que l'ont élit les autorités législatives ou les autorités exécutives: le scrutin proportionnel s'applique aux premières, alors que le scrutin majoritaire s'applique aux secondes.
Les représentants de l'exécutif sont élus au scrutin plurinominalité majoritaire, ce qui signifie que le candidat qui obtient la majorité absolue des votes (plus de 50% des votes valides) l'emporte. Dans le cas où cette majorité n'est pas atteinte dès le premier tour (les votes blancs et nuls sont exclus), un seond tour est réalisé dans les municipalités de plus de 200 000 électeurs. La plurinominalité du scrutin signifie que les électeurs votent pour une liste de plusieurs noms et élisent ainsi non-seulement le maire mais aussi son adjoint.
Les députés régionaux, fédéraux et les conseillers municipaux sont quant à eux élu par scrutin proportionnel. Le système proportionnel repose sur deux éléments importants: le quotient électoral et le quotient partisan. Le quotien électoral est calculé en divisant le nombre de votes valides par le nombre de places disponibles au Conseil Municipal (dans le cadre des élections municipales). le nombre de places disponible dépend du nombre d'habitants de la municipalité ainsi que la loi municipale régissant les élections. Le quotient partisan est calculé en divisant le nombre de votes valides de chaque parti ou coalition, par le quotient électoral. Il permet de définir le nombre de postes destinés à chaque parti ou coalition. La réforme électorale de 2015 -qui sera abordée plus tard- a établi que les candidats doivent obtenir un nombre de votes égal ou supérieur à 10% du quotient électoral pour remplir les postes vacants.
Si des postes sont laissés vacants après la réalisation de ces calculs, le nombre de votes valides de chaque parti ou coalition et divisé par le nombre de postes établi par le quotient partisan plus un. Le parti ou la colaition ayant obtenu la moyenne la plus élevée est élu, sous réserve d'observer les nouvelles règles établies par la réforme électorale.
2. Contexte
Depuis les dernières élections municipales en 2012, la contestation sociale au Brésil est allée crescendo, la population demandant que des changements soient faits dans un contexte de fortes inégalités sociales et de multiplication des scandales de corruption.
Le premier scandale, l'Action Pénale 470 menée par le procureur de la République (Ministerio Público) devant la Cour Suprême, est également connu comme procès du Mensalão. Il s'agit d'un des plus gros scandales de corruption de l'histoire du Brésil. La Cour a enquêté sur l'achat présumé de votes au Congrès National et les détournements de fonds publics dénoncés par le procureur, condamnant 28 des 35 accusés de l'affaire fin 2012. Trois députés fédéraux ont été condamnés et leurs mandats annulés. La couverture du procès par les médias a généré une forte émotion populaire, à la fois contre la corruption rampante dans le pays et en appui à un procès qui a fait naître l'espoir d'une amélioration de la justice et de la fin de l'impunité au Brésil.
A la fin de la même année, de grands efforts ont été déployés par le député Henrique Fontana, du Parti des Travailleurs (PT), afin de faire passer un projet de réforme politique pour combattre le type d'irrégularités éclairées par l'Action Pénale 470. Cependant, la proximité de la fin du semestre législatif et la controverse autour des question soulevées ont repoussé le débat du projet au mois de mars 2013. En avril néanmoins, les espoirs de réforme politique furent frustrés par l'annulation du vote du projet par les députés. Si la réforme avait été votée, elle aurait eu une incidence certaine sur les élections présidentielles d'octobre 2014.
En juin 2013 le mécontentement populaire débouche sur un cycle de protestations dans le pays. Selon Angela Alonso, Docteure en sociologie de l'Université de São Paulo, ce cycle peut être défini comme “une suite de manifestations publiques collectives en escalade, d'une fréquence et d'une intensité supérieures à la normale, qui se sont élargies aux différents secteurs de la société et cherchent de nouvelles formes de protestation et de l'organisation ”.
Une enquête préliminaire du mois de juin recense 174 évènements protestataires au Brésil, dont 20% décomptaient plus de 5000 participants. Bien qu'il ne s'agisse pas uniquement d'un mouvement social politique - nombre de protestations ont éclaté en relation à l'augmentation du prix des transports publics et ont été marquées par l'hétérogénéité individus et des stratégies de manifestation - une demande commune semble constituer un fil rouge dans tous les rassemblements: la réforme des vieilles institutions et la refonte de la pratique politique nationale.
Face à la relance du débat sur la réforme politique, la présidente Dilma Rousseff a proposé cinq "pactes nationaux", dans un effort de réponse à la demande populaire. L'un des points abordés était notamment un projet de réforme politique. La proposition présidentielle envisage l'ouverture d'un débat sur la convocation d'un référendum populaire afin de mettre un marche le processus constitutionnel nécessaire. Cependant, l'idée est restreinte peu de temps après, d'abord circonscrite à l'organisation d'un référendum visant à valider les aspects de la réforme (et non pour son élaboration), puis abandonnée après avoir échoué au Congrès.
Le début de l'opération "Lava Jato" en février 2014 est un autre tournant majeur dans la protestation sociale au Brésil. Il s'agit de la plus grande enquête de corruption et blanchiment d'argent de l'histoire brésilienne. Les preuves réunies par le Procureur rendent compte d'un système de corruption très étendu, touchant jusqu'à la compagnie pétrolière Petrobras, au centre e scandales de gratifications illégales et de détournement de fonds publics. L'affaire a relancé le débat sur la lutte contre la corruption, notamment autour de la quetsion du financement des campagnes électorales par les entreprises dans le pays.
En septembre 2014, plusieurs organisations de société civile organisent une «Semaine nationale de la lutte pour la réforme politique démocratique». Plusieurs initiatives citoyennes sont lancées, parmi lesquelle l'installation d'urnes visant à récueillir des votes sur la convocation d'une constituante exclusive et souveraine ou la collecte de signatures pour supporter la présentation d'un projet de loi visant à réformer le système politique. 7,7 millions de personnes participent, dont la Présidente Dilma qui déclare son soutien à la campagne, et l'initiative recueille 97% de votes favorables. Malgré une volonté de changement manifeste et une certaine pression exercée sur le gouvernement, le référendum proposé ne repose pas sur une base légale et ne peut donc garantir la tenue d'une assemblée constituante, dont la réunion devrait être formalisée dans un décret législatif.
A la fin d'octobre 2014, lors de sa à la présidence de la République, Dilma Roussef réitère son soutien à une réforme politique et à l'organisation d'un référendum officiel sur la tenue d'une assemblée constituante
Une commission spéciale est créée en février 2015 par la Chambre des Députés pour débattre et voter une proposition de réforme politique. Cette proposition est soumise au vote en séance plénière puis au Sénat. Toutefois, fin mai 2015, le président de la Chambre Eduardo Cunha et d'autres représentants de partis décident de remplacer le travail de la Commision sur la Réforme Politique par un débat direct en séance plénière sur les questions que celle-ci traitait jusqu'alors. La majorité justifie ce choix en avançant que cette forme de discussion est plus propice à la convergence et plus souple en matière de modification du texte du projet de loi.
Fin mai 2015, les différents points de la réforme sont votés successivement.
L'ordre des sujets soumis au vote est déterminé par la Chambre comme suit: (1) le système électoral, (2) le financement des campagnes, (3) l’interdiction ou non de la réélection, (4) la durée du mandat des fonctions électives, (5) la coïncidence des mandats, (6) la parité (quotas de femmes), (7) la fin de coalitions, (8) la clause de barrière, (9) le jour de la passation de pouvoir de la présidence de la République, (10) le vote obligatoire.
Toutes ces modifications sont réunies au sein d'un projet d'amendement de la Constitution (PEC). Les modifications apportées au texte par la séance plénière de la Chambre doivent être approuvés par cette même institution lors d'un deuxième tour. Le projet est ensuite soumis au Sénat et doit être validé lors d'un scrutin à deux tours en recueillant le vote favorable des trois cinquièmes des sénateurs. La présidence de la République ne peut pas y opposer son veto.
Le Brésil traverse actuellement un phase importante de son histoire démocratique, de par les efforts fournis afin de réformer le système politique et partisan du pays. Il est pour l'instant ardu de mesurer l'impact futur de ces réformes mais le symbolisme véhiculé par ce récent mouvement politique est capital à la veille des élections de 2016.
3. La loi sur la réforme politique
Les efforts mobilisés débouchent finalement sur une réforme politique visant à modifier la Constitution brésilienne. Il est important de mettre cette réforme en perspective avec la Loi sur la réforme politique (« Minirreforma Eleitoral »). Tout comme un projet d'amendement de la Constitution, un projet de loi doit être examiné par le Congrès National (Chambre des Députés et Sénat, où l'un sera à l'origine de l'impulsion d'un projet et l'autre se chargera de sa révision). Il doit également être apprecié par la présidence de la République, qui peut sanctionner ou - contrairement à un PEC - opposer un veto partiel ou total au projet.
Les lois réglementant le système électoral brésilien datent de 1965 (Code électoral) et de 1997 (Loi électorale). En 2010, la loi de la "Ficha Limpa" apporte quelques modfications à ce régime. Le Tribunal Electoral Supérieur (TSE) est à l'origine de résolutions de nature réglementaire régissant le fonctionnement des élections (résolutions pouvant être modfiées à chaque élection).
Le projet de loi sur la réforme politique (PL5735) a été présenté en 2013. En Octobre 2015, le Congrès a voté les 18 points principaux de la réforme: (1) la clause de performance, (2) le plafond des dépenses de campagnes, (3) les limites de dons d'entreprises, (4) les limites sur les dons de personnes, (5) la divulgation des dons, (6) le processus électoraux, (7) les comptes de campagne, (8) la propagande électorale à la radio et la télévision, (9) le temps de publicité, (10) la publicité en dehors de l'élection, (11) la participation des femmes, (12) les débats, (13) le vote en transit, (14) des nouvelles élections, (15) de recours suspensif, (16) l’adhésion et les conventions partisans, (17) la publicité dans les organismes publics et (18) les candidats par siège.
Le projet de loi ayant été sanctionné à la fin Septembre 2015 et étant entré en vigueur (loi 13.165/2015), plus d’un an avant les élections municipales, les changements seront déjà appliqués cette année.
Il comprend la réduction de coût des campagnes électorales, la simplification de l'administration des partis et l’encouragement à participation des femmes, ainsi que la création de mécanismes visant à accroître le contrôle et la transparence des dépenses des candidats. Il convient de signaler quelques changements, ainsi que ses conséquences possibles pour les prochaines élections.
Tout d'abord, en ce qui concerne la clause de performance. Comme déjà souligné, les conseillers municipaux sont élus à la proportionnelle. Lors les prochaines élections, les candidats devront obtenir un nombre de votes égal ou supérieur à 10% du quotient électoral (nombre de votes valides/nombre de places disponibles au Conseil Municipal); auparavant, le système proportionnel n'exigeait pas un nombre minimum de vote pour l'élection d'un candidat.
La nouvelle loi modifie également le nombre de candidats par siège. Auparavant les coalitions pouvaient enregistrer plus de candidats (200% des postes) que les partis (150% des postes); à partir de 2016 les coalitions ne peuvent enregistrer que 150% des postes, tout comme les partis (sauf dans les villes avec un maximum de 100.000 électeurs, dans lesquels les coalitions peuvent encore enregistrer 200%). Cela peut décourager la formation de coalitions, réduire la fragmentation partisane mais risque également de favoriser les grands partis.
De nouveaux plafonds des dépenses de campagnes ont également été approuvés. En 2016, les campagnes pour les postes de maire et conseiller municipal à un tour pourront coûter au maximum 70% de la plus grande dépense déclarée dans les élections de 2012. Dans le cas d'élections à deux tours, la limite tombe à 50% (de sorte que dans le second tour les candidats ne peuvent dépenser que 30% de ce que ils ont dépensé au premier tour). Pour les municipalités de 10.000 électeurs ou moins, la limite est de 100 000 reais pour le candidat à la mairie et 10 000 reais pour le candidat conseiller municipal.
En ce qui concerne l’adhésion et les conventions partisanes, la période auparavant la période de conventions partisans pour le choix des candidatures et l’approbation des coalitions à changé passant de la période du 12 au 30 juin de l'année de l'élection, à la période du 20 juillet au 5 août. Egalement, le terme minimum pour l'adhésion du cnadidat au parti pour lequel il concourra change, passant d'une période d'un an à une période de six mois. Un candidat peut également changer de parti ou coalition sans perdre son madat, à condition qu'il y ait une juste cause, définie dans le projet de loi “modification substantielle ou déviation répétée du programme du parti ou grave discrimination politique personnelle". Il faut néanmoins que ce changement ait lieu au moins 30 jours avant le terme de l'adhésion anticipée nécessaire pour concourir aux élections suivantes. Cette mesure permet de relativiser l’importance des partis et de favoriser les décisions politiques fondées sur des accords et conformément aux jeux partisans.
Un autre changement est lié à l'encouragement de la participation des femmes en politique. Il s'agit d'une mesure sans précédent puisqu'aucune mesure n'avait été prise pour favoriser la parité en politique. Selon la loi sur la réforme politique, 1 minute par programme et 2 minutes dans les insertions pendant la programmation seront destinées à l’encouragement de la participation des femmes en politique. Au cours des deux premières élections, le temps pour la participation des femmes sera de 2 minutes dans les programmes et de 4 minutes dans les insertions; dans les élections suivantes, il passe à 1,5 et 3 minutes, respectivement. En plus, de 5 à 15% des ressources du fonds partisan pour les élections proportionnelles (cette année, pour les conseillers municipaux) devront être alloués aux campagnes de candidates.
D'autres changements importants sont liés à la campagne électorale. Les publicités à la radio et à la télévision, qui commençaient 45 jours avant les élections, commencent désormais seulement 35 jours avant les élections. Le temps destiné à la publicité pour les élections municipales auparavant de 390 minutes par semaine passe à 610 minutes par semaine, partagées entre candidats à la mairie et au conseil municipal.
Cette période de campagne électorale plus courte favorise les candidats déjà connus (élus) qui se présentent à nouveau et pourrait donc appauvrir voire miner le débat politique. D'ailleurs, même si la loi réduit les dépenses de campagne, la réduction de la période de la campagne ne touche pas au fond du problème, lié à la puissance disproportionnée du secteur privé dans le jeu politique. Cela ravive la discussion sur le financement, un autre aspect des campagnes qui a suscité beaucoup de controverses.
Il est estimé que lors les dernières élections (fédérales et régionales), environ 20.000 entreprises ont participé au financemet des campagnes. Lors des élections municipales, ce nombre peut être encore plus élevé, car pulvérisé, selon Jorge Abrahão, Président de l'Institut Ethos (institut créé pour encourager des pratiques socialement responsables dans le secteur privé).
La question du financement est si controversée qu'elle a été traitée dans divers domaines: devant la Chambre dans le cadre d’un projet de loi et d’un projet d'amendement de la Constitution (qui doit aller passer par le Sénat) et devant la Cour suprême.
La Chambre a voté en faveur d'une limitation du financement privé: il était auparavant permis aux entreprises de faire un don d'un maximum de 2% des ventes brutes de l'année précédant l'élection. Le projet de loi ajoute une clause: il permet également ce dont d'une valeur maximum de 2% des ventes brutes de l'année avant l'élection (jusqu'à 0,5% pour un seul parti) mais il ne peut en même temps dépasser un total de 20 millions (encore considéré comme trop élevé par certains). En ce qui concerne les dons de particuliers, le projet de loi conserve les anciennes clauses: don d'au maximum 10% des revenus bruts précédant l'année de l'élection. L'usage des fonds personnels des candidats est autorisé. Néanmoins, alors qu'il était auparavant seulement limité par les dépenses de campagne autorisées au parti, la valeur des fonds personnels ne peut aujourd'hui excéder la moitié de la somme maximale autorisée par campagne par poste.
La présidente Dilma Rousseff a opposé son veto à la question des dons privés, après que la Cour Suprême a également déclaré inconstitutionnels les dons aux campagnes politiques par des entreprises. Certains députés ont essayé de renverser le veto présidentiel et le président de la Chambre, Eduardo Cunha, a tenté de passer par manoeuvre politique un projet d'amendement à la Constitution rendant légal les dons des entreprises. Le Congrès a cependant respecté le veto.
Bien que l'interdiction des financements privés dans les campagnes puissent être interprétée comme un progrès, le projet de loi n'a pas évacué la possibilité de déséquilibre au sein du jeu électoral. La capacité économique des partis continue de jouer un très grand rôle dans les campagnes à travers notamment les fonds particuliers.
Les prochaines élections seront donc les premières à consacrer l'absence de fonds privés dans le financement des campagnes. Les conséquences sont grandes. Les partis en plus grande difficulté financière devront élaborer de nouvelles stratégies pour leurs campagnes, en 2012, des 4 milliards de dons légaux fait aux candidats aux postes de maire et de conseiller municipal, 97% provenaient d'entreprises. Attirer les électeurs exigera alors une présence accrue des partis dans la vie de la cité, à travers propositions, participation au dialogue et redditions de comptes, empêchant certains candidats de seulement apparaître pour les élections. En parallèle de l'interdiction des financement privés, la nouvelle loi exige également une examination accrue des comptes des candidats.
La réponse gouvernementale aux demandes populaires de réforme politique est certes innovante - la loi sur la réforme politique en est une preuve - toutefois l'efficacité de la légalisation des changements dnas la pratique politique brésilienne reste à déterminer. La fin du financement des campagnes par les entreprises par exemple n'exclut pas pour autant la corruption. En l'absence de mécanismes de contrôle supplémentaires assurant l'atteinte des objectifs visés par la réforme, les changements dans la pratique politique risquent de rester limités.
Il est également nécessaire que cette réforme politique s'accompagne d'une nouvelle dynamique sociale. Il est important d'élargir le débat politique afin que la société révise sa façon de penser la politique, s'implique davantage dans sa pratique et dans la réduction des inégalités. L'organisation de la société et se perception du politique ont un lourd impact sur les résultats finaux des élections. La sous-représentation des femmes en politique pourrait par exemple être imputé à un rôle déprécié des femmes dans la société et à une perception de l'espace politique excluant leur présence.
La réflection de l'avocat et politiste Murillo de Aragão est sur ce point éclairante:
« Le développement de notre système politique est vital pour que le Brésil avance sur l'échelle du développement. Un développement politique permettra la création d'institutions plus solides, d'un meilleur environnement pour le travail, pour l’investissement et pour le développement du citoyen. Considérant la situation du pays, nous sommes trop loin, dans la pratique, de la situation idéale. Le seul moyen démocratique nous permettant d'atteindre ce but est une réforme de la politique qui changera les paramètres de nos systèmes partisan et électoral. (...) Combien de temps sera nécessaire pour qu'elle soit débattue, ou si nous arriverons effectivement à un résultat satisfaisant pour notre système politique, nous l'ignorons. Si nous y arrivons, cette réforme améliorera durablement le fonctionnement politique du Brésil dans le court et moyen terme, mais elle devra être accompagnée de changements comportementaux et culturels dans le pays."
5. Données Statistiques de la ville de São Paulo (IBGE)
La ville de São Paulo est la plus grande ville du Brésil, avec une superficie de 1.521,110km², et une population de 11,253,503 habitants (estimée en 11.967.825 habitants en 2015), et un PIB per capita de 48.275,45 reais (en 2013).
Source : IBGE
4.1. Données sur la population
Les 20-34 ans représentent la majorité de la population, avec 1.490.384 hommes et 1.585.934 femmes; au total 11.253.503 habitants, soit 27,34% de la population (données de 2010).
Source : IBGE
Groupes d'âge (en % de la population totale):
- 0 à 14 : 2.336.636 = 20,76%
- 15 à 34 : 3.918.575 = 34,82%
- 35 à 49 : 2.444.383 = 21,72%
- 50 à 64 : 1.638.826 = 14,56%
- 65 et plus : 915.083 = 8,13%
4.2. Données sur la qualité de vie
Selon l'IBGE, l'IDH de la ville de São Paulo est 0,805 et l'incidence de la pauvreté s'elève à 28,09%.
L’indice Gini est 0,45.
4.3. Données politiques (sur les élections de 2014)
Votes Dilma Rousseff: 36,17%
Aécio Neves: 63,83%.
Cette information est importante dans le cadre de l'examen des élections municipales. Le PT et le PSDB sont les partis politiques historiquement les plus présents à la mairie et au conseil municipal.
65. Les maires de la ville de São Paulo (1985-2016)
Les élections à São Paulo sont les plus concourues du pays et ce sont celles qui mobilisent le plus de ressources.
Avant les années 1990, pendant la dictature militaire, les mairies étaient nommées par le pouvoir Exécutif fédéral. Dans les années 1990 et avec le retrour à la démocratie, deux partis se partagent la mairie de São Paulo : le Parti des Travailleurs et le Parti Progressiste (ancien PDS et PPB). Dans les années 2000, le PT est resté, tandis que le PSDB et DEM ont fait leur entrée sur la scène politique de la ville de São Paulo.
6. Analyse politique et électorale
6.1. Les élections de 2004
La mairie
Aux élections de 2004, le candidat élu José Serra est le candidat du PSDB, et son rival principal du PT est Marta Suplicy, en lice pour un deuxième mandat.
Les 10 partis principaux au conseil municipal
Les 20 candidates le plus votés
6.2. Les élections de 2008
La mairie
Le candidat élu aux élections de 2004, José Serra, a renoncé la mairie en mars 2006, afin de disputer les élections de 2006 comme gouverneur de l’état de São Paulo. Le vice-maire Gilberto Kassab est entré en fonctions le même mois.
Lors des élections de 2008, Kassab s'est presenté contre Marta Suplicy, ancienne le rivale principale de José Serra lors des élections de 2004. Kassab l'a emporté pour un deuxième mandat.
Les 10 partis principaux au conseil municipal
Les 20 candidates ayant recueilli le plus de votes
6.3. Les élections de 2012
La mairie
Lors des élections de 2012, le candidat José Serra, élu aux élections de 2004, s'est opposé au candidat Fernando Haddad, du PT (présent comme un des principaux partis lors des dernières élections de 2000, 2004 et 2008). Cette année là, la victoire de Haddad a consacré le retour du Parti des Travailleurs.
Les 10 partis principaux au conseil municipal
Les 20 candidates le plus votés
7. Résumé graphique
La présence des partis politiques au conseil municipal de la ville de São Paulo, peut être décrite de manière succincte par ce graphique :
Source : UOL
8. Partis politiques dans la ville de São Paulo et données
Les données présentées doivent être comprises dans le contexte plus global des caractéristiques générales et de l'histoire des partis politiques présents à la mairie et au conseil municipal de São Paulo.
PT : Partido dos Trabalhadores (Parti des Travailleurs)
Le Parti des Travailleurs a été créé en 1980 et a été officiellement reconnu par la Cour supérieure de justice électorale en 1982. En 2002, 2006, 2010 et 2014, les présidents de la République Luiz Inácio Lula da Silva et Dilma Rousseff sont issus du PT. Une des caractéristiques du parti sont les politiques publiques d'aide et de lutte contre la pauvreté. La position idéologique du PT est considérée comme de gauche / centre-gauche, mais le parti lui même est travaillé par plusieurs tendances. Le parti est organisé au moins dans 5.000 municipalités brésiliennes, avec plus de 600 maires au Brésil, 68 d'entre eux dans l'état de São Paulo.
A São Paulo, le PT a remporté la mairie avec Luiza Erundina en 1989, Marta Suplicy en 2001 et Fernando Haddad en 2013.
PSDB: Partido da Social Democracia Brasileira (Parti de la Social-Démocratie Brésilienne)
Le parti PSDB a été créé en 1988. Son positionnement idéologique est plus à droite. Le parti a participé au gouvernement Itamar Franco et a vu pour la première fois son candidat devenir président en 1994. Fernando Henrique Cardoso a été réélu au premier tour des élections de 1998.
Le parti est la principale force d'opposition au Parti des Travailleurs, et remporté les élections municipales à São Paulo avec José Serra en 2005, et celles de gouverneur de l'État de São Paulo en 2010 et 2014 avec Geraldo Alckmin . Le parti est actuellement présent dans plus de 700 municipalités au Brésil.
PMDB: Partido do Movimento Democrático Brasileiro (Parti du Mouvement Démocratique Brésilien)
Le PMDB est né du MDB (Mouvement Démocratique Brésilien). Fondé en 1966, il est l'un des deux partis restants qui furent créés lors du retour du multipartisme après la dictature. En 1985, après la maladie et la mort de Tancredo Neves, José Sarney assume la présidence, dans le cadre du PMDB. Actuellement, le PMDB a la vice-présidence du Brésil (Michel Temer).
DEM: Democratas (Démocrates)
Le parti Démocrates est appelé ainsi depuis 2007. Il a été fondée en 1985 sous le nom de Parti du Front Libéral (PFL), officiellement reconnu en 1986.
Connu pour avoir un niveau de cohérence idéologique faible, le DEM est présent principalement au niveau local et dans 278 municipalités depuis les élections en 2012 ; dans la ville de São Paulo, le candidat du DEM Gilberto Kassab a remporté les élections en 2006.
PV: Partido Verde (Parti Vert)
Le PV a été fondé en 1986, s'auto définissant comme «instrument de l'écologie politique» ; il a est en relation avec d'autres partis et groupes verts à travers le monde.
Actuellement, le PV est à la tête de près de 100 mairies au Brésil.
PTB: Partido Trabalhista Brasileiro (Parti Travailliste Brésilien)
Le PTB a été formé en tant que parti en 1945, soulignant le charisme du président Getulio Vargas, très important dans la formation idéologique et de l'organisation du parti. La creation du parti est le couronnement d'années d'effort pour la construction d'une idéologie du travail au Brésil.
Le maire Jânio Quadros, élu en 1986 à São Paulo est issu du PTB. Le parti est actuellement présent dans près de 300 mairies brésiliennes.
PP: Partido Progressista (Parti Progressiste)
L'histoire du Parti progressiste est liée à diverses fragmentations et fusions de partis. Après la destitution de Fernando Collor, le parti actuel commence à se profiler. Le Parti Démocratique Social (PDS) fusionne avec le Parti Démocrate-Chrétien pour fonder le Parti Progressiste Réformateur, qui fusionne à son tour en 1995 avec le Parti Progressiste (également résultat d'autres fusions). Le Parti Progressiste Brésilien est ainsi créé et sera appelé Parti Progressiste après le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso.
Aux dernières élections municipales, le PP a gagné 469 municipalités dans tout le pays.
Informations générales
L’augmentation des candidats PSDB élus dans les mairies; la perte de vitesse des candidats du PT (plus de 50% de réduction de candidats élus); la manutention du PMDB comme parti comptant le plus grand nombre de mairies au pays.
http://g1.globo.com/politica/eleicoes/2016/blog/eleicao-2016-em-numeros/post/psdb-e-psd-crescem-em-n-de-prefeituras-pt-encolhe.html
L'abstention, les votes nuls et blancs : temoignent-ils d'une "désillusion politique"?
À remarquer :
- le taux d'abstention à São Paulo a été le plus grand de l'Histoire.
https://www.nexojornal.com.br/expresso/2016/10/03/O-que-votos-brancos-e-nulos-as-absten%C3%A7%C3%B5es-e-a-queda-da-participa%C3%A7%C3%A3o-dos-jovens-t%C3%AAm-a-revelar
Le Tribunal électoral supérieur (TSE) lance un système en ligne pour la préparation des demandes des candidatures par les partis et les coalitions qui ont l'intention de concourir aux élections municipales de 2016
http://www.tse.jus.br/eleicoes/eleicoes-2016/candex
Renaissance du parti des démocrates (DEM) avec l'arrivée du parti à la présidence de la Chambre sous la promesse de sauvetage de la crédibilité du Congrès
https://www.nexojornal.com.br/expresso/2016/07/15/O-que-%C3%A9-o-DEM-partido-de-agenda-liberal-que-est%C3%A1-%E2%80%98renascendo%E2%80%99
L'influence de la scène nationale (actuellement troublée au Brésil en raison des crises économiques et politiques) et des facteurs locaux sur les résultats des élections municipales
https://www.nexojornal.com.br/expresso/2016/07/18/Cen%C3%A1rio-local-ou-momento-do-pa%C3%ADs-O-que-%C3%A9-determinante-numa-elei%C3%A7%C3%A3o-municipal
Un sondage Ibope a révélé que dans 7 des 10 capitales du Brésil, l'intention de voter en blanc / nul dans les élections de 2016 a augmenté par rapport aux intentions de vote blanc / nul dans la même période de 2012; comment les facteurs nationaux et locaux affectent ces intentions?
https://www.nexojornal.com.br/expresso/2016/07/08/Qual-%C3%A9-a-tend%C3%AAncia-atual-de-votos-brancos-e-nulos-na-elei%C3%A7%C3%A3o-municipal
Divulgation par le Tribunal électoral des limites de dépenses et d'embauche de personnel pour les activités de la campagne des élections municipales de 2016
http://eleicoes.uol.com.br/2016/noticias/2016/07/20/justica-divulga-limite-de-gastos-nas-eleicoes-municipais-sp-tem-maior-teto.htm
Nouvelles de São Paulo
Votes pour les conseillers municipaux à São Paulo, par parti : le PSDB a reçu le nombre le plus grande de votes, le PT est resté en deuxième place et le PMDB en cinquième.
http://eleicoes.uol.com.br/2016/noticias/2016/10/03/vereadores-do-psdb-tem-1-milhao-de-eleitores-no-estado-de-sp-pt-fica-em-2.htm
La colligation de João Doria aura un grand soutien du conseil municipal, 45% des candidats élus à conseillers municipaux sont de son parti (PSDB).
À remarquer :
- l'indice de renouvellement du conseil municipal à São Paulo pareil à celui de l'élection municipale dernière en 2012;
- le nombre des femmes au conseil municipal a augmenté plus que deux fois, en passant de 5 à 11 femmes conseillers municipales;
- le candidat le plus voté pour le conseil municipal a été Eduardo Suplicy, candidat du PT devenu le plus voté de l'histoire de São Paulo.
http://www1.folha.uol.com.br/poder/eleicoes-2016/2016/10/1819188-veja-lista-de-vereadores-eleitos-em-sao-paulo-na-eleicao-2016.shtml
João Doria du PSDB a été élu pour la mairie de São Paulo au premier tour, avec plus de 53% des votes.
À remarquer :
- la victoire du candidat a été utilisé pour lancer la candidature de Geraldo Alckmin (du même parti et actuel gouverneur de l'Etat de São Paulo) à la présidentielle pour 2018 ;
- l'actuel maire de São Paulo, Fernando Haddad du PT, a affirmé d'être disponible pour aider Doria dans la transition du gouvernement de la ville. http://g1.globo.com/sao-paulo/eleicoes/2016/noticia/2016/10/joao-doria-do-psdb-e-eleito-prefeito-de-sao-paulo.html
Formalisation de quatre candidats qui seront en compétition pour la mairie de São Paulo
http://brasileiros.com.br/2016/07/haddad-russomanno-doria-e-erundina-sao-oficializados-candidatos-em-sao-paulo/
Statistiques
http://eleicoes.uol.com.br/2016/noticias/2016/07/25/144-milhoes-de-eleitores-vao-as-urnas-nas-eleicoes-de-2016.htm
Plus de statistiques en ligne
http://www.tse.jus.br/eleicoes/eleicoes-2016/eleicoes-2016
ANNEXE 1
Glossaire des sigles des partis politiques brésiliens
DEM – Democratas (Démocrates)
PPS – Partido Popular Socialista (Parti Populaire Socialiste)
PSL – Partido Social Liberal (Parti Social Libéral)
PCB – Partido Comunista Brasileiro (Parti Communiste Brésilien)
PR – Partido da República (Parti de la République)
PSOL – Partido Socialismo e Liberdade (Parti Socialisme et Liberté)
PCO – Partido da Causa Operária (Parti de la Cause des Travailleurs)
PRB – Partido Republicano Brasileiro (Parti Républicain Brésilien)
PSTU – Partido Socialista dos Trabalhadores Unificado (Parti Socialiste des Travailleurs Unifié)
PcdoB – Partido Comunista do Brasil (Parti Communiste du Brésil)
PRP – Partido Republicano Progressista (Parti Républicain Progressiste)
PT – Partido dos Trabalhadores (Parti des Travailleurs)
PDT – Partido Democrático Trabalhista (Parti Démocratique Travailliste)
PRTB – Partido Renovador Trabalhista Brasileiro (Parti Rénovateur Travailliste Brésilien)
PTB – Partido Trabalhista Brasileiro (Parti Travailliste Brésilien)
PHS – Partido Humanista da Solidariedade (Parti Humaniste de la Solidarité)
PSB – Partido Socialista Brasileiro (Parti Socialiste Brésilien)
PTC – Partido Trabalhista Cristão (Parti Travailliste Chrétien)
PMDB – Partido do Movimento Democrático Brasileiro (Parti du Mouvement Démocratique Brésilien)
PSC – Partido Social Cristão (Parti Social Chrétien)
PTN – Partido Trabalhista Nacional (Parti Travailliste National)
PMN – Partido da Mobilização Nacional (Parti de la Mobilisation Nationale)
PSD – Partido Social Democrático (Parti Social Démocratique)
PTdoB – Partido Trabalhista do Brasil (Parti Travailliste du Brésil)
PP – Partido Progressista (Parti Progressiste)
PSDB – Partido da Social Democracia Brasileira (Parti de la Démocratie Sociale Brésilienne)
PV – Partido Verde (Parti Vert)
PPL – Partido Pátria Livre (Parti Patrie Libre)
PSDC – Partido Social Democrata Cristão (Parti Social-Démocrate Chrétien)
Les Partis Politiques en ligne :
PSDB: http://www.psdb.org.br/
PMDB: http://www.pmdb.org.br/
Bibliographie
Agência Brasil, « Câmara enterra reforma política – de novo », Plataforma pela reforma do sistema político. 10/04/2013. Disponible en ligne: <http://www.reformapolitica.org.br/historico/2010/768-camara-enterra-reforma-politica-de-novo.html>.
Alonso Angela, « Anatomia dos protestos », Valor Econômico. 25/10/2013. Disponible en ligne: <http://www.valor.com.br/politica/3316536/anatomia-dos-protestos>.
Alonso Angela, « Novo, mas nem tanto », Estadão. 30/06/2013. Disponible en ligne: <http://alias.estadao.com.br/noticias/geral,novo-mas-nem-tanto-imp-,1048601>.
BBC Brasil, « Modelo atual de doação a políticos é promíscuo, diz presidente do Ethos », BBC Brasil. 17/09/2015. Disponible en ligne: <http://www1.folha.uol.com.br/bbc/2015/09/1682468-modelo-atual-de-doacao-a-politicos-e-promiscuo-diz-presidente-do-ethos.shtml>.
Bom dia Brasil, « Confira as mudanças no sistema eleitoral aprovadas pela Câmara », G1. 15/07/2015. Disponible en ligne: <http://g1.globo.com/bom-dia-brasil/noticia/2015/07/confira-mudancas-no-sistema-eleitoral-aprovadas-pela-camara.html>.
Câmara dos Deputados, « Entidades da sociedade civil querem constituinte exclusive sobre o sistema político », INESC. 02/09/2014. Disponible en ligne: <http://www.inesc.org.br/noticias/noticias-do-inesc/2014/setembro/entidades-da-sociedade-civil-querem-constituinte-exclusiva-sobre-o-sistema-politico>.
Coelho Mário, « Reforma política ganha chance de, enfim, ser votada », Congresso em foco. 29/11/2012. Disponible en ligne: <http://congressoemfoco.uol.com.br/noticias/manchetes-anteriores/reforma-politica-ganha-chance-de-enfim-ser-votada/>.
De Queiroz Antônio Augusto, « Principais mudanças na lei eleitoral », Congresso em Foco. 09/10/2015. Disponible en ligne: <http://congressoemfoco.uol.com.br/opiniao/colunistas/principais-mudancas-na-lei-eleitoral/>.
Estatísticas TSE, « Estatísticas e Resultados da Eleição – Cargo/partido », TSE Eleições 2012. Disponible en ligne: <http://www.tse.jus.br/hotSites/estatistica2012/quadro-partido-cargo.html>.
G1, « Câmara dos Deputados deve começar a votar reforma política nesta terça », G1. 26/05/2015. Disponible en ligne: <http://g1.globo.com/politica/noticia/2015/05/plenario-da-camara-deve-comecar-votar-reforma-politica-nesta-terca-feira.html>.
G1, « Líderes decidem votar reforma política diretamente no plenário da Câmara », G1. 25/05/2015. Disponible en ligne: <http://g1.globo.com/politica/noticia/2015/05/lideres-decidem-vota-reforma-politica-diretamente-no-plenario-da-camara.html>.
Gama Júnia et al. « Presidente veta doações de empresas para campanhas », O Globo, n. 30004. 30/09/2015. País, p. 9. Disponible en ligne:<http://www2.senado.leg.br/bdsf/bitstream/handle/id/514736/noticia.html?sequence=1>.
Guia do Eleitor, « Como funciona o Sistema Proporcional », Eleições 2016. 24/09/2015. Disponible en ligne: <https://www.eleicoes2016.com.br/como-funciona-o-sistema-proporcional/>.
Heiler Jeison Giovani, « Principais alterações da Reforma Política (Lei 13.165/2015) », R7. Disponible en ligne: <https://jus.com.br/artigos/43404/principais-alteracoes-da-reforma-politica-lei-13-165-2015>.
IBGE, Estatísticas São Paulo. Disponible en ligne: <http://cidades.ibge.gov.br/xtras/perfil.php?lang=&codmun=355030&search=sao-paulo|sao-paulo>.
IG São Paulo, « Infográfico : veja o caminho para uma lei ser criada no Brasil », Último Segundo IG, Política. 03/09/2014. Disponible en ligne: <http://ultimosegundo.ig.com.br/politica/2014-09-03/infografico-veja-o-caminho-para-uma-lei-ser-criada.html>.
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Macedo Luis, « Câmara conclui votação da minirreforma eleitoral e mantém doação de empresas a partidos », Câmara Notícias. 10/09/2015. Disponible en ligne: <http://www2.camara.leg.br/camaranoticias/noticias/POLITICA/495798-CAMARA-CONCLUI-VOTACAO-DA-MINIRREFORMA-ELEITORAL-E-MANTEM-DOACAO-DE-EMPRESAS-A-PARTIDOS.html>.
Marques Ilário, PL 5735/2013, Câmara dos Deputados: Projetos de Lei e Outras Proposições. Apresentação 06/06/2013. Disponible en ligne: <http://www2.camara.leg.br/proposicoesWeb/fichadetramitacao?idProposicao=580148>.
Martins Miguel et Martins Rodrigo, « Eleições de 2016: sem doações empresariais, campanha deve ser modesta », INESC / Publicado na Carta Capital. 26/01/2016. Disponible en ligne: <http://www.inesc.org.br/noticias/noticias-gerais/2016/janeiro/eleicoes-de-2016-sem-doacoes-empresariais-campanha-deve-ser-modesta>.
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Matoso Filipe, « Dilma sanciona reforma política, mas veta doação de empresa a campanha », G1. 29/09/2015. Disponible en ligne: <http://g1.globo.com/politica/noticia/2015/09/dilma-veta-doacao-de-empresas-campanhas-eleitorais.html>.
Medeiros Nana, « Plebiscito popular alcança 7,52 milhões de votos a favor da reforma política », INESC (publicado pela ABONG). 25/09/2014. Disponible en ligne: <http://www.inesc.org.br/noticias/noticias-do-inesc/2014/setembro/plebiscito-popular-alcanca-7-52-milhoes-de-votos-a-favor-da-reforma-politica>.
Mendes Priscilla, Costa Fabiano et Passarinho Nathalia, « Dilma propõe 5 pactos e plebiscito para constituinte da reforma política », G1. 24/06/2013. Disponible en ligne: <http://g1.globo.com/politica/noticia/2013/06/dilma-propoe-5-pactos-e-plebiscito-para-constituinte-da-reforma-politica.html>.
MPF, Informações sobre a Operação Lava Jato. Disponible en ligne: <http://lavajato.mpf.mp.br/lavajato/index.html>.
Oliveira Mariana et Passarinho Nathalia, « Supremo conclui julgamento do mensalão após quatro meses e meio », G1. 17/12/2012. Disponible en ligne: <http://g1.globo.com/politica/mensalao/noticia/2012/12/supremo-conclui-julgamento-do-mensalao-apos-quatro-meses-e-meio.html>.
Passarinho Nathalia, « Especialistas avaliam o que melhora e o que piora com a reforma política », G1. 16/07/2015. Disponible en ligne: <http://g1.globo.com/politica/noticia/2015/07/especialistas-avaliam-o-que-melhora-e-o-que-piora-com-reforma-politica.html>.
Pena Rodolfo F. Alves, « O plebiscito sobre Reforma Política », Vestibular Brasil Escola. Disponible en ligne: <http://vestibular.brasilescola.uol.com.br/atualidades/o-plebiscito-sobre-reforma-politica.htm>.
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Streit Maíra, « ‘Financiamento empresarial acaba com a soberania popular’ », Carta Capital. 08/10/2015. Disponible en ligne: <http://www.cartacapital.com.br/politica/o-dinheiro-que-corrompe-2796.html>.
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Tribunal Superior Eleitoral, « Série Reforma Eleitoral 2015 : conheça os principais pontos alterados no Código Eleitoral », Imprensa: Notícias. 07/10/2015. Disponible en ligne: <http://www.tse.jus.br/imprensa/noticias-tse/2015/Outubro/serie-reforma-eleitoral-2015-conheca-os-principais-pontos-alterados-no-codigo-eleitoral>.
UOL, « Eleições 2012: São Paulo », UOL Eleições 2012. Disponible en ligne: <http://eleicoes.uol.com.br/2012/sao-paulo/>.
UOL, « Eleições São Paulo/SP », UOL Eleições 2008. Disponible en ligne: <http://placar.eleicoes.uol.com.br/2008/1turno/sp/?cidade=71072>.
UOL, « Raio-x : Haddad vence na periferia ; Serra tem melhor desempenho no centro », UOL Eleições 2012. Disponible en ligne: <http://eleicoes.uol.com.br/2012/raio-x/zonas-eleitorais/2-turno/?municipio=sao-paulo>.
UOL, « Veja o desempenho dos paridos nas eleições de 2012 », UOL Eleições 2012. Disponible en ligne: <http://eleicoes.uol.com.br/2012/raio-x/partidos-e-prefeitos/numero-de-prefeitos-eleitos/>.
Xavier Luiz Gustavo, « Cunha cria nova comissão de reforma política para analisar só projetos de lei », Câmara Notícias. 05/03/2015. Disponible en ligne: <http://www2.camara.leg.br/camaranoticias/noticias/POLITICA/482842-CUNHA-CRIA-NOVA-COMISSAO-DE-REFORMA-POLITICA-PARA-ANALISAR-SO-PROJETOS-DE-LEI.html>.