Honduras: élections générales 2017
A l'occasion des élections générales au Honduras le 26 novembre 2017, l'OPALC propose des éclairages suceptibles d'aider à mieux comprendre les évolutions politiques de ce pays.
Liens
Site du Tribunal Electoral
Site du journal La Prensa
Site du journal El Heraldo
Site de Paradigma Encuestadora
Le contexto socio-économique
Le Honduras est l’un des pays avec les taux de violence et d’homicide les plus élevés de la région. La criminalité est souvent liée au trafic de drogue. Le Honduras est une plaque tournante des flux de drogue vers les États-Unis. Par ailleurs, les niveaux de pauvreté sont considérablement élevés, avec un tiers de la population au chômage et plus de la moitié de la population vivant au-dessus du seuil de pauvreté.
Voir la fiche pays du Ministère des Affaires Étrangères
Voir la fiche pays du CIA World Factbook
Les élections en quelques points
- Élections générales
- Élection du président et du vice-président à la majorité simple (un tour)
- Élection de 128 députés au Congrès de Honduras élus à la proportionnelle par un système de listes
- Élections des exécutifs à l’échelle municipale et départementale
- Electeurs inscrits: 5 842 680
- Plusieurs organisations seront présentes le jour des élections pour mener des activités d’observation électorale: Organisation d’États Américains (OEA), Coalición de observación electoral no partidaria (Observación N-26), Union Européenne, Cámara de Comercio e Industria de Tegucigalpa, Consejo Nacional Anticorrupción, Federación de Cámaras de Comercio e industrias de Honduras, Fondation Konrad Adenauer, Instituto de Acceso a la Información Pública (IAIP), Asociación libertad y democracia, Foro Nacional de Convergencia, Consejo Hondureño de la empresa privada, Red de mujeres indígenas y afrohondureñas.
Les résultats à l'élection présidentielle
Avec une marge de différence de 1,53%, Juan Orlando Herández a remporté la victoire des élections présidentielles, remportant ainsi sa réélection. Le Tribunal Electoral a prononcé les résultats officiels le 17 décembre, c’est-à-dire vingt-et-un jours après la tenue du scrutin. En réaction à ces déclarations, l’OEA a déclaré ne pas pouvoir confirmer la certitude des résultats face à de nombreuses irrégularités.
Source : Tribunal Supremo Electoral de Honduras
Les candidats aux élections présidentielles
Les élections présidentielles sont disputées par 9 candidats, parmi lesquels 4 principaux :
- Juan Orlando Hernández, candidat du Parti National et actuel président du Honduras. Il est le premier président sous la Constitution de 1982 à chercher la réélection suite à la décision de la Cour Suprême de supprimer l’interdiction constitutionnelle qui pesait sur la ré élection.
- Salvador Nasralla, candidat d’une coalition formée par le Parti Libre et le Parti Innovation et Unité. Ancien présentateur de télévision, ce candidat dirigeait le Parti Anti-Corruption avant de se retirer du parti au mois de mai 2017. Il a été choisi comme candidat par la coalition d’opposition à la candidature du président Hernández.
- Luis Zelaya: candidat du parti Liberal. Ingénieur et ancien recteur de l’Université Technologique Centre-Américaine.
- Marlene Alveranega: candidate pour le Parti Anticorruption. Députée qui a pris la tête du Parti Anticorruption avec la sortie de Salvador Nasralla.
Source : Tribunal Supremo Electoral de Honduras
Intention de vote aux élections présidentielles
Depuis fin 2016, Juan Orlando Hernández est en tête des sondages d’intention de vote, selon CID-Gallup et Paradigma Encuestadora.
Réélection
Suite à des demandes introduites devant la Cour Suprême par des membres du Parti National, parti de Juan Orlando Hernández, cet organisme a annulé l’article de la Constitutions interdisant la réélection. En Avril 2015 la Cour Suprême du Honduras a déclaré l’inapplicabilité de l’article 239 de la Constitution de 1982 qui interdisait la réélection, tout en le maintenant au sein de la Constitution du fait que l’article est considéré comme inamovible.
En vertu de la décision de la Cour Suprême, le président Hernández a exprimé sa volonté de chercher à se faire réélire à l'occasion des élections de 2017. L’opposition, composée notamment par une coalition entre les partis Libre, PINU et PAC, s’est opposée à cette réélection. La réélection est, en effet, un sujet sensible dans ce pays qui a connu un coup d’état en 2009 à l’encontre du président Manuel Zelaya, entre autres parce qu’il proposait d'organiser un référendum pour consulter les Honduriens sur l'opportunité d'une réforme constitutionnelle afin d'éliminer l'interdiction de la réélection.
Face à la perspective de la réélection, l’électorat semblait partagé sur le sujet à la fin de l’année 2016. En effet, selon un sondage réalisé par la firme CID-Gallup au mois de septembre 2016, 49% des électeurs s’oppose à la réélection. Cependant, malgré ce rejet, Hernandez est le favori des sondages.
Dans la perspective de la réélection de Juan Orlando Hernández, l’opposition a critiqué l’OEA pour son silence face à ce que les partis qui composent la coalition d’opposition considèrent comme une « grave situation ». Les partis dénoncent une utilisation des ressources publiques au profit de la campagne du président Hernández. En réponse à cette critique, le chef de la mission d’observation électorale de l’OEA au Honduras, Jorge Quiroga, a assuré la disposition de la mission pour entendre tous les acteurs qui participent au jeu politique, tout en rappelant la posture de neutralité de la mission d’observation électorale.
Élections législatives
Le Parti National se présente comme le favori des électeurs. Le pourcentage d’affinité des électeurs avec ce parti se situe autour du pourcentage de détention de sièges du parti au Congrès, suggérant une possible continuité dans la représentation du Parti National au sein du Congrès. Le Parti Libéral connaît le même phénomène par rapport à l’affinité des électeurs et à la représentation du parti au sein du Congrès.
Si les chiffres des sondages CID-Gallup correspondent aux résultats, la composition du Congrès pour la période sera marquée par la continuité.