Aux yeux des historiens, les années 70 sont incontestablement un tournant décisif de la vie politique européenne et internationale. Constatant que les transformations majeures qui prirent alors place, notamment l’érosion des outils d’interventionnisme économique et les métamorphoses des relations transatlantiques, eurent des effets majeurs sur la social-démocratie en Europe, Michele Di Donato – chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po – a entrepris des recherches* pour en déceler les trajets, les processus et les effets.
De fait, les sociaux-démocrates, alors acteurs politiques de premier plan en Europe, furent particulièrement touchés par ces évolutions qui les ont appelés à réviser leurs approches des sociétés et leurs programmes. Ils durent notamment revoir les « compromis keynésien » établis à la sortie de la Seconde Guerre mondiale.
Afin de mieux comprendre ces transformations, Michele Di Donato en étudiera trois dimensions :
Il explorera aussi les conflits idéologiques qui prirent place au sein de la famille sociale-démocrate européenne.
Une autre façon d’aborder l’histoire des gauches
En adoptant cette optique transnationale, l’histoire de la gauche européenne n’est donc plus abordée dans un cadre « autoréférentiel » mais est examinée comme une composante d’un tableau bien plus vaste où les partis socialistes sont considérés à la fois comme acteurs, interprètes et objets des transformations qui modifient le panorama socio-politique de l’Europe.
Pour réaliser ce projet, Michele Di Donato exploitera des archives situées dans cinq pays européens ainsi qu’aux États-Unis.
*Ce projet de recherche (EUROSOCIAL) est financé par l’Union européenne dans le cadre du programme Marie-Curie, un des outils du programme européen pour la recherche et l’innovation (Horizon 2020) dont un des volets principaux porte sur l’ «Europe dans un monde qui change»