Le catalogue des enquêtes qualitatives s’enrichit

Menées dans les années 2000, deux nouvelles enquêtes de sociologie, mobilisant des méthodes empruntées à l’ethnographie, viennent élargir la palette des données collectées selon des méthodes qualitatives et mises à disposition de la communauté scientifique. Ces corpus, documentés par le CDSP, sont disponibles sur la banque d’enquêtes qualitatives beQuali.

« De l'Afrique à la France, d'une génération à l'autre »

Réalisée entre 2006 et 2011, cette enquête collective financée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) a été coordonnée par Jacques Barou (PACTE). Elle étudie le statut et les représentations des immigrés Subsahariens en France, à deux générations d’écart (environs 20 et 50 ans), au sein de mêmes familles. Ce matériau ethnographique, composé d’entretiens individuels et de focus groups réalisés avec les parents et les enfants, livre une comparaison intergénérationnelle du sentiment migratoire, par rapport à l’intégration et à l’attachement au pays d’origine. Identité, famille, difficultés sociales et discriminations sont autant de thèmes soulevés par cette enquête et incarnés par ces voix contemporaines d’immigrés d’Afrique. Cette enquête éclaire ainsi les différentes controverses qui se sont tenues dans le débat politique national en 2007-2009.

« La profession d'architecte : nouvelle théorie sociologique des professions »

Investiguant la sociologie des professions, l’enquête de Florent Champy (CESPRA) questionne, à partir de l’étude de la profession d’architecte, les courants de pensée dominants de l’histoire de ce champ, à savoir le fonctionnalisme et l'interactionnisme. Elle débouche sur un nouveau cadre théorique proposant de dépasser des apories actuelles de la sociologie des professions et d’éclairer d’un jour nouveau les enjeux politiques contemporains auxquels les professions sont confrontées. Effectuée entre 2003 et 2011, cette enquête constitue une recherche au long cours qui interroge notamment l’unité professionnelle de l’architecture à partir d’observations et de la réutilisation de matériaux divers (entretiens, documentation, etc.) collectés sur cet objet depuis son travail de thèse. Au-delà des données archivées, qui  se concentrent sur deux terrains en écoles d’architecture entre 2004 et 2006 (à Paris et à La Nouvelle Orléans), les documents mis en ligne restituent le cheminement du chercheur et étayent une réflexion sur l’articulation entre travail de terrain et théorisation.