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Panel ELIPSS

Le CDSP a mis en place dès 2012 le panel ELIPSS - Étude Longitudinale par Internet Pour les Sciences Sociales -, un dispositif d’enquête par Internet dédié à la communauté académique. Panel probabiliste, il repose sur un échantillon d’environ 2 600 personnes qui répondent chaque mois par Internet à des questionnaires conçus par des équipes de recherche en sciences humaines et sociales.

Un outil destiné à la recherche

L’Étude Longitudinale par Internet Pour les Sciences Sociales (ELIPSS) donne l’opportunité à toute personne et tout organisme s’inscrivant dans une perspective de recherche en sciences sociales de réaliser des enquêtes par questionnaire auprès d’un échantillon représentatif de la population résidant en France métropolitaine - âgée de plus de 18 ans. 

Tous les mois, les panélistes sont sollicité·e·s pour répondre à une ou plusieurs enquêtes d’une durée totale d’une vingtaine de minutes sur le support de leur choix (ordinateur portable, tablette, smartphone).

L’équipe ELIPSS accompagne les équipes de recherche dans la conception et la rédaction de leur questionnaire et prend à charge les différentes phases de réalisation de l’enquête : la programmation, les tests, la collecte des données, le suivi du terrain et les opérations de relance, jusqu’à la restitution aux porteur·se·s du projet d’enquête d’un fichier de données exploitable. Accompagnées de leur documentation, ces données sont ensuite mises à disposition de l’ensemble de la communauté scientifique pour une utilisation secondaire.

Un panel Internet probabiliste

Depuis sa création en 2012, ELIPSS tend à répondre à un défi majeur : équiper la recherche en sciences sociales de moyens d’enquête par questionnaire reposant sur un échantillonnage de qualité. Il s’agit de limiter les principaux biais de sélection constatés dans les enquêtes sur Internet, comme les biais de couverture et d’autosélection. Ainsi ELIPSS repose sur une méthode d’échantillonnage probabiliste : les panélistes sont recruté·e·s à partir d’un échantillon aléatoire tiré par l’INSEE dans le recensement de la population ou les sources fiscales.

À ce jour, quatre opérations de recrutement ont été réalisées : 

  • En 2012, un échantillon constitué de plus de 1 000 panélistes a été recruté en mobilisant le courrier postal, le téléphone et le face à face. 
  • En 2016, un premier rafraîchissement exclusivement en face à face a eu lieu : 2 500 nouveaux panélistes ont rejoint le dispositif pour constituer un panel total de 3 300 individus.
  • En 2020, un deuxième rafraîchissement, initialement prévu en face à face, a dû s’orienter vers un multimode hors face à face en cours de terrain. En effet, la pandémie de Covid-19 ne permettait plus la visite d’enquêteur·rice·s au domicile. 900 panélistes ont à cette occasion rejoint les 1 400 membres du panel qui avaient accepté de poursuivre l’expérience au-delà de son modèle initial. Début 2021, le panel comptait alors 2 300 individus.
  • En 2023, un nouveau rafraichissement en multimode (téléphone, courrier, mail) a permis de recruter 900 personnes pour porter le panel à 2 641 individus. Afin d’en optimiser la qualité, un sur-échantillonnage des plus jeunes a été adopté pour limiter les biais de représentativité : les moins de 36 ans représentent désormais 28,5% du panel (pour un taux de 26,2% en France ; source : Enquête Emploi en Continu 2021).

De nombreuses données pour la recherche

Avec plus d’une centaine d’enquêtes administrées, le dispositif est une référence pour la production de données de recherche en population générale. La variété des sujets traités - pratiques culturelles, santé au travail, opinions politiques, questions environnementales, etc. -, permettant en outre des appariements entre les enquêtes, en fait un matériau unique. L’ensemble des données produites est accessible gratuitement sur la plateforme data.sciencespo. Par ailleurs, les possibilités d’appariement entre jeux de données permettent de démultiplier presque à l’infini les perspectives de recherche. La collection ELIPSS compte à ce jour plusieurs séries longues d’enquêtes répétées - pour une partie à l’identique -, notamment L’enquête annuelle, Pratiques numériques, Dynamiques de mobilisation et Coping with Covid-19

Les diverses publications reposant sur l’utilisation d’ELIPSS attestent de l’intérêt de la communauté, ces publications allant effectivement bien au-delà du cercle des producteur·rice·s de données. Des jeux de données simplifiés sont également à disposition pour un objectif pédagogique. A ce jour, ils concernent les trois projets suivants : Fécondité - Contraception - Dysfonctions sexuelles, Styles de vie et Environnement et Faire face au Covid-19 - vague 1. Enfin, l’ouvrage Un panel français est venu illustrer ainsi près de 10 ans d’expérience du panel.

Un dispositif reconnu

Initié dans le cadre de l'Équipement d’excellence DIME-SHS (Données Infrastructures et Méthodes d’Enquête en Sciences Humaines et Sociales), et à ce titre financé jusqu’en 2020 (ANR-10-EQPX-19-01), le panel ELIPSS est désormais un projet qui s’inscrit dans la continuité des activités du CDSP. Outre l’engagement des tutelles de l’unité, son modèle de financement repose désormais sur la participation des équipes de recherche qui contribuent aux coûts de production des enquêtes. À ces partenariats liés à l’utilisation du dispositif, s’ajoutent des collaborations fondées sur les aspects plus méthodologiques. L’équipe ELIPSS collabore ainsi avec différents experts sur les questions de redressement, de gestion de panel ou encore de conception de questionnaires. 

L’expérience acquise au travers de la mise en place et de la gestion du panel ELIPSS, a été par ailleurs reconnue par plusieurs projets d’envergure internationale. Fort de leur expertise, les équipes du CDSP ont participé dès 2019 à la mise en place du panel européen CRONOS2 (porté par l’ERIC ESS) au travers de deux projets financés sur les appels infrastructures H2020 (Projets SSHOC et ESS-SUSTAIN-2).

Trois ingénieures de recherche du CDSP, impliquées dans la mise en place du panel ont par ailleurs reçu, en 2015, la médaille de cristal du CNRS, une distinction pour « celles et ceux qui, par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l'innovation, contribuent aux côtés des chercheurs à l'avancée des savoirs et à l'excellence de la recherche française ». Anne Cornilleau, Anne-Sophie Cousteaux et Geneviève Michaud ont ainsi été récompensées pour leur rôle déterminant dans la mise en place du panel ELIPSS.