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30.10.2024

Extrêmes droites européennes, villes et numérique, participation citoyenne : découvrez les nouvelles thèses qui démarrent au CEE

En 2024, le Centre d'études européennes et de politique comparée (CEE) a accueilli sept doctorantes et doctorants en début de thèse, qui travaillent sur divers aspects des droites traditionnelles et radicales en Europe, sur les outils numériques et l'IA dans les villes d'Europe et d'ailleurs, et sur l'utilisation de dispositifs participatifs visant à restaurer la confiance politique. Découvrez leurs projets dans cet article. 

De gauche à droite et de haut en bas : Jessica de Rongé, Saga Oskarson Kindstrand, Luca Venga, Oskar Steiner, María-Katrina Cortez, Marius Perrin, Noémie Piolat

María-Katrina Cortez a rejoint le CEE en mars 2024. Après une licence de l'université Columbia, elle a obtenu deux diplômes de master, à l'université d'Oxford et à Sciences Po, en travaillant sur les jeunes qui militent et/ou votent pour les partis de la droite modéré et radicale en France. Elle s'intéresse de manière générale à l'intersection entre la religion et les politiques identitaires. Sa recherche doctorale se concentre sur les glissements politiques vers la droite et la droite radicale, la résurgence du catholicisme en tant que force politique, ainsi que sur les conversions religieuses pour des raisons identitaires et politiques. Pour son projet de thèse, co-dirigée par Emiliano Grossman et Juliette Galonnier (CERI), elle a mené des entretiens biographiques répétés et un travail ethnographique multi-sites pour étudier la socialisation politique dans les milieux de la droite française et les cercles traditionalistes, ainsi que diverses formes d'identité nationale, de conservatisme et de catholicisme.

Jessica De Rongé vient de rejoindre le CEE pour participer au projet POLLOT dirigé par Brenda Van Coppenolle. Elle a auparavant obtenu deux masters, en science politique et en statistique, à l'UCLouvain (Belgique), où elle a étudié la participation des jeunes au mouvement "Youth for Climate" et l'invariance de la mesure de l'efficacité politique dans différentes cultures. Pour sa thèse de doctorat, co-dirigée par Brenda Van Coppenolle et Jan Rovny, elle étudie les mini-publics, des assemblées de citoyennes et citoyens représentatifs de la population, sélectionnés de manière aléatoire dans l'objectif de se former et de délibérer sur un thème donné afin d'éclairer l'opinion publique et la prise de décision. Elle souhaite examiner la confiance des citoyennes et citoyens dans ces mini-publics en tant qu'institutions politiques, et la perception des mini-publics en tant qu'outils participatifs par les citoyennes et citoyens aussi bien que par les membres de la classe politique. 

Saga Oskarson Kindstrand est titulaire d'un master en science politique obtenu à Sciences Po. Elle s'intéresse à la participation partisane formelle et au populisme, avec une attention particulière pour une tendance récente de quelques partis de droite radicale européens dont l'organisation évoque celle des « partis de masse ». Après avoir mené une étude ethnographique des Démocrates de Suède (le parti de droite radicale suédois) dans le cadre de son mémoire de master, elle effectue actuellement une analyse comparative des Démocrates de Suède et du Bündnis Sarah Wagenknecht en Allemagne, en se concentrant sur les conditions nécessaires à l'établissement de liens entre les partis et leur base et au développement d'identités collectives partisanes à long terme. Sa thèse est dirigée par Colin Hay.

Marius Perrin a obtenu son diplôme de master en Affaires publiques et Administration publique à l’École d’affaires publiques de Sciences Po, où il a pris part au parcours de recherche en science politique. Il a consacré son mémoire de politique comparée à l’étude de coalitions municipales incluant les partis de droite radicale populiste en Suède et Norvège, combinant travail de terrain et analyse de données existantes. Pour sa thèse de doctorat, co-dirigée par Nicolas Sauger et Caterina Froio, il travaille sur le "mainstreaming" de l'extrême droite en Europe, en se concentrant sur la Suède, la Norvège et la France, et en utilisant des méthodes mixtes. Son objectif est de comprendre comment les partis politiques, de la droite à la gauche, mettent en œuvre des stratégies de légitimation et d'exclusion dans la compétition politique.

Noémie Piolat a obtenu un master en science politique (mention comportement politique) à l’École de la recherche de Sciences Po. Son mémoire de master, dirigé par Caterina Froio et Nonna Mayer, portait sur l'impact du sexisme et des attitudes sexistes sur le soutien aux partis d'extrême droite en Europe. Elle a montré que le sexisme est un bon prédicteur du soutien à ces partis dans les pays les plus égalitaires, ce qui étaye la thèse du “backlash” culturel lié au genre. Dans sa recherche doctorale, dirigée par Caterina Froio, elle continuera à étudier l'interaction entre le sexisme et d'autres facteurs tels que le genre et l'âge, en se penchant sur les disparités femmes-hommes ("gender gap") chez les jeunes électeurs de la droite radicale. Elle prévoit de continuer à utiliser des méthodes quantitatives et d'ajouter des données textuelles ainsi qu'une composante expérimentale à ses recherches. 

Oskar Steiner a étudié les relations internationales et l'économie à l'université de la Colombie-Britannique et à Sciences Po (campus de Menton) avant de poursuivre à l’École urbaine de Sciences Po avec le master Gouvernance des transitions écologiques dans les villes. Il a en parallèle soutenu un mémoire en sociologie portant sur la construction et l'utilisation de « jumeaux numériques » (ou modèles 3D) de villes. Au croisement des études urbaines, des études sur la science et la technologie (STS) et de la sociologie des institutions, sa thèse dirigée par Patrick Le Galès, porte sur le cycle de vie (problématisation, construction, utilisation, maintenance) des outils basés sur l'IA utilisés pour la gouvernance environnementale des villes, afin de comprendre comment ils structurent l'action publique à Barcelone, Singapour et Paris. 

Luca Venga est titulaire d'une licence en science politique et relations internationales de l'université de Manchester et d'un master en études latino-américaines de l'université d'Oxford. Il vient de commencer une thèse dirigée par Patrick Le Galès dans le cadre du réseau doctoral LAC-EU. Il mènera une recherche comparative sur l'utilisation d'outils numériques de démocratie participative dans des villes d'Amérique latine et d'Europe, afin de comprendre comment ces outils façonnent la participation des citoyens et sont, à leur tour, façonnés par les préférences et les choix de leurs utilisateurs. Pour ce faire, il prévoit de mener des entretiens avec des membres des exécutifs municipaux et des citoyennes et citoyens, en adoptant un point de vue critique qui prend en compte les aspects politiques et sociaux de l'innovation technologique. 

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