Villes sobres : vers quelles transitions urbaines ?

Ville verte, ville durable, ville sobre, ville post-carbone ? Quelles visions et réalisations recouvrent ces différents termes ? Que signifie le concept de sobriété appliqué aux milieux urbains ? Réponses en articles et en vidéos dans un dossier documentaire de la bibliothèque de Sciences Po, coordonné par nos chercheuses Eva Bossuyt et Charlotte Halpern, avec Delphine Lereculeur et Myriam Tazi. D'autres membres du CEE y ont contribué. 

Les espaces urbains sont autant sources de problèmes environnementaux que territoires d’opportunités et d’innovation. A partir de ce double constat, le GIEC s’est récemment emparé (dans un rapport spécial en préparation) des enjeux spécifiques aux territoires urbains dans la lutte contre le changement climatique. Les villes et les acteurs de l’urbain développent, dans toutes les régions du monde, des agendas de « verdissement » dont les intitulés – ville verte, ville durable, ville post-carbone, ville sobre, ville post-croissance – reflètent une ambition à géométrie variable ainsi que des visions radicalement différentes de leur devenir à horizon 2050.

L’application du concept de sobriété aux milieux urbains ne déroge pas à la règle, renvoyant à différents imaginaires, allant de la décroissance à la croissance neutre et intelligente. La sobriété  urbaine peut être définie de manière sommaire comme une volonté d’optimisation des ressources naturelles pour satisfaire son fonctionnement, pensé de manière systémique. La notion renvoie ainsi à la matérialité de la ville (sols, foncier, aménagement, réseaux, consommation, par exemple), à la gestion des flux et des ressources (eau, énergie, déchets par exemple). Elle permet aussi de penser la relation des villes à leurs bio-régions, et plus largement, à un hinterland plus ou moins proche. La sobriété en ville est souvent appréhendée à partir de questions d’échelle et de métrique, de technologies, de co-bénéfices, moins à partir des enjeux de gouvernance, de mise en œuvre d’actions collectives portées par une variété d’acteurs.

Ce dossier documentaire « Ville sobre » se fait l’écho de la diversité des manières de penser la sobriété en ville.  Pensé comme un point d’étape sur les réflexions en cours – débats académiques, expertises des acteurs de l’urbain, travaux étudiants – il est destiné à un public non spécialiste. Sa préparation a été coordonnée par une équipe constituée d’Eva Bossuyt et Charlotte Halpern (CEE), Natalia La Valle Torres, Delphine Lereculeur, Marie Mittelette et Myriam Tazi (Bibliothèque). Le dossier met en valeur des ressources existantes et présente des contenus originaux (textes, vidéos, photos) issus de travaux de recherche, de projets étudiants et de réalisations opérationnelles. Il se structure autour de trois grands axes : 

1. Quelles conceptions de la sobriété en ville ? 
2. Quelles déclinaisons sectorielles ou par enjeu urbain (numérique, énergie, foncier, etc.)
3. Quelles variations géographiques, dans des territoires contrastés au nord(s) et au sud(s) ?

Retrouver les contribution des membres du CEE : 

From austerity to sobriety, par Meryem Bezzaz et Claire Lejeune, doctorantes
La ville sobre, quelle réalité ? par Charlotte Halpern, chargée de recherche, et directrice de l'Institut pour les transformations environnementales de Sciences Po
La gestion des ressources en eau, par Christophe Defeuilley, chercheur associé
Expérimenter la sobriété énergétique en milieu urbain, par Marta Tramezzani, doctorante