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23.06.2021
Simone Veil, l’Européenne de raison
À propos de cet événement
Le 23 juin 2021 de 19:00 à 21:00
L’engagement européen de Simone Veil est bien connu. Présidente du premier Parlement européen élu en 1979, députée européenne pendant 14 ans, Simone Veil a fait le choix de la réconciliation entre nations européennes et de l’intégration du continent. Cette conférence revient sur son activité au Parlement européen. Au-delà de ses prises de position, elle cherche à comprendre la façon dont l’ancienne ministre investit son mandat à Strasbourg et Bruxelles au sein de différentes commissions comme du groupe libéral.
Réécouter la conférence
Intervenante et intervenants
Jean-Louis Bourlanges, Député, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale
Agnès Brouet, Archiviste aux archives historiques de l’Union européenne, Florence
Olivier Costa, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po, CEVIPOF
Discussion collective
La séance sera présidée par Olivier Rozenberg, Associate Professor, Sciences Po, CEE
Pour toute information : olivier.rozenberg@sciencespo.fr
Retranscription : Entretien d’Olivier Rozenberg
Présentez-nous la conférence.
On organise une conférence au Centre d'étude européenne et de politique comparée sur le Simone Veil du point de vue de son engagement européen le mercredi 23 juin à 17h à sciences po, l’amphithéâtre Simone Veil.
La conférence portera sur le rapport à l’Europe de Simone Veil à la fois du point de vue idéologique.
Pour quelles raisons a-t-elle fait ce choix de soutenir la cause européenne ?
Et puis Simone Veil a été membre du Parlement Européen pendant 17 années de 1979-1993.
On interrogera son bilan, ses activités, d’abord comme présidente du Parlement Européen, puis comme simple député, présidente de commission, présidente de groupe, avec des spécialistes.
On a invité une diversité d’intervenant.e.s : à la fois une archiviste du parlement européen Agnès Brouet, un spécialiste des questions européennes Olivier Costa notre collègue du (CEVIPOF) et quelqu’un qui est à la fois un acteur et un analyste, Jean-Louis Bourlanges, qui a été élu sur sa liste qui apportera son témoignage mais aussi son analyse de l’engagement européen de Simone Veil.
Pourquoi l’avoir intitulé « Simone Veil, l’Européenne de raison » ?
Simone Veil l’européenne de raison, c’est un titre que j’ai choisi pour un peu démystifier la nature pro-européenne de Simone Veil.
Certes, Simone Veil fait le choix de l’intégration européenne, mais il me semble qu’elle le fait sans naïveté, et même avec un certain pessimisme au fond quant au risque qu’éclate à nouveau un conflit entre nations européennes au lendemain de la deuxième guerre mondiale.
Simone Veil, comme les gens de sa génération, est très marquée par l’échec de l’après première guerre mondiale qui a accablé une paix durable.
Elle pense que si la construction européenne ne se fait pas dans les années 50-60, il y aura à nouveau un conflit.
C’est un raisonnement au fond rationnel, assez pessimiste également, je crois qui la conduit à se prononcer en faveur de l’intégration européenne. Ce sera l’objet de la conférence que d’en discuter.
Que souhaitez-vous partager à travers cette exposition consacrée à Simone Veil?
C’est une exposition à la Mairie de Paris qui se déroule jusqu’à la fin août de cette année 2021 et qui propose une grande rétrospective de l’ensemble de sa vie.
Donc, l’on a près de 500 pièces d’archives qui vont de l’enfance de Simone Veil jusqu’à son décès en 2017.
Ce qui est mis en avant, ce sont les différentes réalisations de Simone Veil durant sa carrière professionnelle, comme magistrate dans les années 50-60, comme ministre dans les années 1970, députée européenne dans les années 80, comme président de la fondation de la mémoire de la Shoah dans les années 2000.
On a tenu à montrer que Simone Veil aimait faire et avait fait des choses.
Elle avait à son actif des réalisations dans tout un tas de secteurs politiques qui mis bout à bout ont contribué à changer la France et la société française.
Quelle était votre implication en tant que chercheur dans l’organisation de l’exposition ?
J’ai été contacté pour être commissaire de l’exposition aux côtés de Constance de Gaulmyn qui est également commissaire, archiviste aux Archives nationales.
Donc, j’ai fait un travail un peu inhabituel dans une carrière d’enseignant chercheur.
On a fait des archives, lire, réfléchi aux engagements de Simone Veil mais aussi de monter des choses, de sélectionner des pièces, réfléchir à leur visualisation.
Par exemple, moi qui suis un spécialiste des parlements, qui ai un goût pour la chose parlementaire, pour la salle Europe on a décidé de mettre au sol sol une grande représentation de l’hémicycle du Parlement européen, qui est un petit clin d’œil à ces travaux que j’ai pu faire en tant que chercheur.
J’ai eu le sentiment d'avoir continué à faire de la recherche par d’autres moyens ou une autre finalité.
Entretien: Myriam Sefraoui, Chargée de médiation Scientifique