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Axe de recherche : les transformations du capitalisme

Section #presentation

Présentation de l'axe Transformations du capitalisme

Le capitalisme est entré dans une nouvelle phase : tertiarisation et internationalisation des économies, recomposition du rôle de l’État, dérèglementations et privatisations, pouvoir accru des acteurs financiers, concentration des entreprises, intensification de la concurrence, développement des progrès techniques, importance croissante de l’information et de la connaissance comme facteurs de production, bouleversements liés au développement de l’économie digitale, séparation accrue entre travail et propriété du capital, entre travail d'exécution et de conception.

Depuis plusieurs années, les membres du CEE s’impliquent fortement dans l’étude de ces transformations, partant du postulat qu’elles sont porteuses de lourds enjeux politiques. Les recherches développées se caractérisent par un recours quasi systématique à la méthode comparative, attentive aux interactions entre les différentes échelles de transformation du capitalisme contemporain – qu’elles soient locales, nationales ou internationales.

Ces travaux sont développés en lien étroit avec deux programmes transversaux, co-fondés par les membres de l’axe et avec lesquels ils continuent d’entretenir des relations étroites : AxPo et le LIEPP. Ces deux structures permettent de financer et d’accueillir des académiques juniors en doctorat également affiliés au CEE ainsi que des collègues étrangers collaborant avec des membres du CEE.

Section #programme-23-27

Programme scientifique 2023-2027

Dans les années à venir, les travaux de l’axe vont rester ancrés dans les controverses qui traversent les champs de l’économie politique internationale et de l’économie politique comparative, avec un double objectif d’étude.

Les structures de gouvernance du capitalisme contemporain évoluent. Les membres de l’axe développeront une analyse du rôle des crises comme vecteurs de bouleversement des équilibres et des cadres idéels ou normatifs qui les sous-tendent (Colin Hay, Matthias Thiemann, thèses de Lea Dornacher, Maxence Dutilleul et Thomas Laffitte). Cette analyse permettra de montrer comment les « crises de l’Europe » conduisent à une évolution des gouvernements et de l’Union européenne vers la « gestion des crises » et à l’affirmation, depuis la pandémie, de rôles régaliens de protection, d’investissement, de producteur de sens. La « crisification » de la politique en Europe est une pression ressentie par les gouvernants, mais elle est aussi utilisée comme source de légitimation. Ce renouvellement des questionnements interrogera notamment les tensions posées par le retour ou l’émergence de nouveaux instruments de gouvernance (tels que la planification écologique ou les politiques industrielles) dans un cadre qui reste marqué, notamment dans les économies avancées, par des instruments moins contraignants de régulation hérités de la période néolibérale (Ulrike Lepont, Thomas Kayzel, Matthias Thiemann, thèses de Zoé Evrard, Lea Dornacher et Claire Lejeune). La transformation d’acteurs de la régulation en investisseurs préoccupés par des questions fiscales affecte à la fois les États et l’Union européenne.

Les chercheurs et chercheuses de l’axe étudieront aussi les contraintes et contradictions multiples du capitalisme contemporain, induites en particulier par le changement climatique (thèses de Meryem Bezzaz, Jean-Baptiste Bonnet et Eva Bossuyt) et la digitalisation des sociétés. Il s’agira notamment de mieux comprendre leur intégration dans les analyses, et par les acteurs de l’économie politique (dont les banques centrales et banques publiques d’investissement, à travers les projets EvalEU et KNOWLEGPO de Matthias Thiemann ; les agences de régulation pour Cyril Benoît et Takuya Onoda ; ou l’impact fiscal du changement climatique pour Colin Hay). En effet, ces évolutions sont portées et amplifiées par les critiques de mouvements sociaux ou de militants qui accentuent la mise sous tension de l’ordre économique. Dans le cadre de cette thématique, nous approfondirons la réflexion sur ces sources de remises en cause, et donc de transformation, dans une approche comparative. Les grandes transitions (climatique, technologique, liée aux mouvements de globalisation et déglobalisation) produisent des tensions et des adaptations du capitalisme qui se traduisent dans l’économie politique en étroite articulation avec la gouvernance des économies nationales et internationales.

Section #programme-17-22

Les transformations du marché du travail font aussi émerger de nouveaux risques sociaux mal couverts par les systèmes de protection sociale existants dont les bases fiscales sont érodées par l'évidement de la classe moyenne. Il s’agit donc de s’interroger sur la capacité et les modalités d’adaptation des différents systèmes de protection sociale en Europe et sur les liens entre modèles de croissance et régime de protection sociale. L’ouvrage collectif Growth and Welfare in Advanced Capitalist Economies (Oxford University Press, 2021) coédité par Bruno Palier et son initiative de diffusion des résultats de sciences sociales concernant le travail (Que sait-on du travail ?) s’inscrivent dans ce volet de l’axe. Plusieurs thèses du CEE récemment soutenues explorent ces différentes dimensions – notamment celle de Tiago Moreira-Ramalho sur la crise des États-providence de l’Europe du Sud, ou celle d’Andreas Eisl sur les politiques de contraintes budgétaires dans la zone euro.

Section #projets

Projets de recherche de l'axe

Section #evenements

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