Chassé-croisé migratoire et relations de couple. Couples belgo-franco-laotiens et sino-congolais

Événement en hybride*

Cette quatrième séance du séminaire PopAsiE est dédiée aux circulations et aux relations intimes entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Nous invitons deux jeunes chercheur-es de l'Université libre de Bruxelles.

Mimy Keomanichanh, anthropologue post-doctorante au Laboratoire d’anthropologie des mondes contemporains (LAMC), Université libre de Bruxelles (ULB),
À la croisée des mobilités euro-asiatiques : la formation des couples belgo-laotiens et franco-laotiens

Résumé :
M’appuyant sur les trajectoires de 37 couples hétérosexuels belgo-laotiens et franco-laotiens étudiés dans ma recherche, cette présentation met en lumière la formation de ces unions à travers la mobilité des partenaires. Ces couples se forment principalement à la suite de rencontres facilitées par la présence physique d’un·e partenaire dans le pays de l’autre ou, dans certains cas, lors d’une rencontre dans un pays tiers. Ce travail souligne l’importance de cette mobilité, considérée comme une étape essentielle dans la formation du couple. En examinant les modalités de leurs rencontres, cette analyse explore à la fois les divers motifs de cette mobilité et met en évidence les contextes sociohistoriques, politiques et économiques transnationaux entre l’Europe occidentale et l’Asie du Sud-Est qui la structurent.
 
Cai Chen, Doctorant, Laboratoire d’anthropologie des mondes contemporains (LAMC), Université libre de Bruxelles (ULB)
Dans l’ombre des engagements Chine-Afrique : asymétries, migration réciproque et couples sino-congolais

Résumé :
Alors que les recherches sur les engagements Chine-Afrique se concentrent souvent sur le capitalisme d’État, les relations internationales et le développement, les interactions interpersonnelles demeurent largement sous-explorées, sans parler des couples sino-africains. S’appuyant sur une ethnographie multi-située menée auprès de dix couples sino-congolais résidant en République démocratique du Congo, cette intervention poursuit un double objectif : révéler la mixité conjugale jusque-là invisible dans les engagements sino-congolais au cours des dernières décennies, et examiner les représentations sociales de ces couples perçus comme « mixtes » dans les deux pays. La formation de ces couples s’inscrit dans le cadre des « migrations réciproques » entre ces deux pays, où de multiples asymétries de ces flux façonnent une configuration genrée asymétrique des unions. D’autre part, les asymétries en matière de citoyenneté, d’ethnicité, de religion et de race au sein des couples sino-congolais influencent les perceptions réciproques, souvent biaisées et basées superficiellement sur le phénotype, dans différents contextes nationaux. En adoptant une perspective intime, cette étude apporte un éclairage inédit sur la dynamique micro-individuelle des engagements Chine-Afrique, sur la présence chinoise au Congo par le bas, et sur la mixité conjugale négligée dans les Suds.
 

Modération : Hélène Le Bail (Sciences Po-CERI/CNRS, Institut Convergences Migrations)

*Vous recevrez le lien Zoom après votre inscription.