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02.09.2024
La perception des résultats post-législatives
Pour mieux comprendre les logiques de la décision électorale et dans la perspective des élections européennes de juin 2024, Ipsos, le CEVIPOF (le centre de recherches politiques de Sciences Po) et le Monde ont mis en place dès juillet 2023 un dispositif d'enquête par panel : l'enquête électorale française.
Ce panel unique, de plus de 11 000 personnes, a été interrogé à plusieurs reprises au cours des 12 derniers mois. La 7e et dernière vague de cette enquête Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès, le CEVIPOF, l’Institut Montaigne, menée du 26 juillet au 1er août auprès du panel, permet une analyse détaillée de cette séquence électorale inédite (élections européennes suivies des élections législatives anticipées), au moment où la France reste dans l'incertitude politique.
Elle explore l’opinion des Français sur divers sujets comme la confiance envers l'Assemblée nationale et les coalitions possibles.
Parmi les bilans de l'enquête :
Les élections
- 83 % des sondés estiment que le choix électoral était facile à faire,
- Pour autant, 56 % expriment un sentiment négatif lorsque l’on évoque les résultats (déception 31 %, colère 16 %, peur 9 %) contre 32 % de sentiments positifs (soulagement 18 %, espoir 11 %, joie 3 %),
- Dans le même temps, 74 % des interrogés affirment n’avoir pas eu, ou très peu, de discussions animées ou désaccords avec leur entourage.
L’image des partis à l’occasion des élections
- Si le Front Républicain est considéré comme un rempart au Rassemblement national par 55 % des interrogés, 45 % y voient une manœuvre des partis traditionnels pour rester au pouvoir,
- Le vote en faveur du Rassemblement national n’est pas particulièrement motivé par le désir que Jordan Bardella devienne premier ministre (32 %) mais plutôt pour essayer autre chose (33 %), parce qu’il génère le sentiment d’être mieux compris et représentés (39 %) mais surtout pour ses propositions vis-à-vis de l’immigration (47 %),
- L’image de la France insoumise est clairement marquée : toutes tendances confondues, 74 % considèrent LFI comme étant d'extrême gauche, 72 % comme attisant la violence, 69 % comme étant dangereux pour la démocratie,
- Le Rassemblement national de son côté est moins marqué étant considéré d'extrême droite par 69 % des interrogés, comme attisant la violence à 54 %, dangereux pour la démocratie à 53 %, xénophobe à 52 %.
La nouvelle Assemblée
- Si l’absence de majorité à l’Assemblée est perçue négativement par une majorité, il faut noter que 47 % des écologistes considèrent que c’est plutôt une bonne chose, suivi par le parti communiste, 41 % puis par ceux qui n’ont pas de préférence partisane 40 %,
- La nouvelle Assemblée nationale génère la confiance à plus de 50 % des électeurs de la France Insoumise, des communistes et des écologistes, mais passe la barre sous les 50 % au parti socialiste avec 43 %.
Les personnalités
- Jean-Luc Mélenchon est de loin la personnalité politique la moins bien appréciée avec 83 % d'opinions défavorables, suivi par Emmanuel Macron peu apprécié par 69 % des interrogés. En tête de peloton, Gabriel Attal avec 44 % d’opinions favorables, suivi par Édouard Philippe bien coté à 42 %.
Les coalitions envisagées
- Les “scores” obtenus par les différentes combinaisons envisageables se tiennent dans un mouchoir de poche : la mieux cotée - à 50 % - est celle d’Ensemble et des partis de gauche sans la France Insoumise, la moins bien cotée est du Nouveau Front Populaire et d’Ensemble à 42 %,
- Pour ce qui est de l'implication d’Emmanuel Macron dans les négociations entre partis, elle est clairement mal jugée à 73 %.
Et pour quelles politiques ?
- Parmi les mesures défendues lors de la campagne, celle qui rassemble le plus de suffrages est l’indexation de la retraite sur l’inflation (53 %), suivie de la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme des enfants à l’école (43 %), puis l’exonération des droits de succession jusqu'à 150 000 euros (39 %).