Floriane Labarussiat
Diplômée de l’École d’Affaires Publiques de Sciences Po et d’un master de recherche en science politique de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, Floriane Labarussiat est doctorante contractuelle en politique comparée au sein du CEVIPOF (2022-2025). Ses recherches portent sur les relations entre institutions de police et médias nationaux en France. Elle a réalisé l’ensemble de ses études supérieures à Sciences Po, ainsi qu’une année d’échange universitaire à l’Université Columbia. Depuis 2022, elle est enseignante au sein du Collège Universitaire de Sciences Po.
Titre provisoire de la thèse : Les liaisons dangereuses ? Analyse des relations entre forces de l’ordre et médias nationaux en France au 21ème siècle.
Directeur de thèse : Pr. Kevin Arceneaux
Cette thèse propose d’explorer les relations entre les forces de sécurité intérieure françaises (Police et Gendarmerie nationales) et les médias nationaux au 21ème siècle.
Les journalistes présentent en effet le paradoxe de se trouver dans un double lien de contrôle et de dépendance vis-à-vis de ces institutions. Relation de contrôle, d’abord, en ce qu’il a été théorisé qu’une presse libre et indépendante avait pour rôle en démocratie de servir de contrepoids à l'Etat, en assurant la transparence de ses actions et en prévenant ainsi toute dérive autoritaire. Relation de dépendance vis-à-vis de ces institutions régaliennes, ensuite, en ce que ces dernières sont des sources d’information essentielles à leur activité. Les journalistes sont donc souvent confrontés à des intérêts contradictoires, entre l’impératif déontologique d'informer qui leur échoit, et la nécessité, essentielle, de ne pas se couper de leurs sources et d'entretenir des relations aussi sereines que possible avec ceux dont ils ont la charge de la surveillance.
Dans le même temps, les institutions de sécurité intérieure font également face à des impératifs contradictoires, entre un besoin de rendre visible leur action via les médias, et la nécessité de restreindre la parole institutionnelle, tant pour des raisons tenant à la loi ou à des contraintes opérationnelles objectives, que pour des motifs plus ad hoc (dont il conviendra de préciser les contours).
Médias comme forces de l’ordre font donc face à des impératifs divergents, à l’origine d’incompréhensions, voire de tensions mutuelles, mais également dissonants en leur propre sein, alimentant de ce fait désaccords et résistances en interne. Il sera ici question d’analyser ces différents phénomènes, ainsi que les stratégies de contournement élaborées par les différents acteurs étudiés pour faire exister, malgré tout, cette relation.
