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Baromètre des priorités politiques
Descriptif du projet
Comment les citoyens évaluent-ils l'action publique ? Quelle importance accordent-ils à chaque domaine d’action publique? Comment évoluent leurs préférences ?
La France ne dispose d’aucun indicateur pour répondre à ces questions, à la différence des autres grandes démocraties occidentales. Pourtant ces indicateurs sont nécessaires à la compréhension des processus de réactivité démocratique.
Le Baromètre des priorités politiques vise à corriger ces lacunes en initiant un suivi au moins semestriel de l’évaluation que font les citoyens de l’action publique, au moyen d’enquêtes réalisées par TNS Sofres.
Un dispositif novateur a été spécifiquement mis en place pour étudier :
- Les perceptions qu'ont les citoyens de l'état de la France. Deux types d’indicateurs sont mis en place. En premier lieu, l’indicateur classique du « problème le plus important » est construit à partir de deux questions ouvertes, placées au début du questionnaire. En second lieu, une question appréhende la perception de l’évolution de la situation en France dans 6 domaines.
- Les priorités politiques. Trois types d’enjeux d’action publique sont étudiés, à la fois en termes de préférence et d'importance: les orientations politiques, les dépenses publiques et les recettes publiques.
Le projet Baromètre des priorités politiques est cofinancé par le LIEPP, le CEVIPOF et le Service d’Information du Gouvernement. Il est dirigé par Sylvain Brouard. Participent à ce projet, des chercheurs du Centre Emile Durkheim à Sciences Po Bordeaux (Eric Kerrouche), de PACTE à Sciences Po Grenoble (Isabelle Guinaudeau), du CEVIPOF (Martial Foucault) et du CEE (Nicolas Sauger, E. Grossman, Vincent Tiberj) à Sciences Po.
Publications associées
Michael BECHER, Sylvain BROUARD, Executive Accountability Beyond Outcomes: Experimental Evidence on Public Evaluations of Powerful Prime Ministers, American Journal of Political Sciences, septembre 2020.
Martial FOUCAULT, Sylvain BROUARD, Préférences budgétaires des citoyens: résultats d'une expérience en ligne, LIEPP Policy Brief n°34, décembre 2017
Sylvain BROUARD, Les effets de la loi interdisant le cumul de fonctions exécutives locales et des mandats parlementaires sur le renouvellement du personnel politique, LIEPP Policy Brief n°32 novembre 2017
Sylvain BROUARD, Christoph HONNIGE. Constitutional courts as veto players: Lessons from the United States, France and Germany. European Journal of Political Research, 56 (1), 1-23, January 2017.
Sylvain BROUARD, Les effets des attentats de 2015 sur l'opinion publique : Priorité à la sécurité, stabilité sur l'immigration & hausse souhaitée des dépenses publiques, LIEPP Policy Brief n°22, janvier 2016
Evénements associés
- Policy Priorities Workshop coorganisé par CEVIPOF, LIEPP et l'Université Sorbonne Paris Cité, le 21-22 juin 2016.
Résultats des précédents baromètres
La dernière vague du Baromètre des politiques publiques (BPP) du mois de février montre plusieurs tendances intéressantes. Pour ce qui est de l'image de l'exécutif, l'image du président continue à redresser très légèrment, même si le président souffre toujours d'une popularité très basse et que les traits de caractère associés avec lui restent très négatifs.
Pour ce qui est de l'évolution des préférences en matière de politiques publiques, le principal résultat concern la remontée du chômage en termes de "problème le plus important". Suite aux atttentats de novembre, le questions de sécurité avaient - de manière éphémère - déplacé les enjeux liés aux chômage au second rang des principales préoccupations des Français. Cette question reste, cependant, centrale, parmi les principales préoccupations des Français, bien au-dessus des niveaux d'avant novembre 2015. Parallèlement, on constate également une importance accrue de la question migratoire qui reflète l'actualité médiatique et internationale.
Le baromètre des politiques publiques (BPP) vient de livrer sa dernière vague. Le questionnaire a été passé au début du mois de février 2015. Le graphique ci-dessous présente les indices de changement et de direction. Le premier indique la part des personnes interrogées souhaitant un changement du poids budgétaire des politiques publiques actuelles. Cette question est posée pour une trentaine d'enjeux. L'indice présente la moyenne de ceux souhaitant un changement en matière de dépenses pour chaque enjeu.
Ce pourcentage reste étonnement stable. Environ 60 pour cent souhaitent des augmentations ou des diminutions de dépenses au cours des quatre vagues. Les variations sont finalement assez faibles. On constate une légère diminution en février par rapport à décembre, mais les valeurs restent trés proches des vagues précédentes.
L'indice de changement, montre, en outre, que cette volonté de changement n'est pas très concentrée. En effet, malgré une légère augmentation depuis le mois de juin, ceux souhaitant moins et plus de dépenses se neutralisent. Malgré un certaine augmentation, la part de ceux demandant une augmentation ne dépasse celle de ceux demandant une diminution que de 0.8 pour cent.
En regardant les sujets sur lesquels les répondants souhaitent moins de dépenses, on constate une étonnante stabilité. Le graphique ci-dessous présente les principaux enjeux pour lesquels les répondants souhaitent "un peu plus" ou "beaucoup plus de dépenses". Ce qui étonne, surtout, est que les attentats de Paris n'ont pas bouleversé fondamentalement la liste des principaux enjeux. La question de l'éducation semble en avoir un peu profité, mais elle est présente également avant ces événements. Parallèlement, la question de l'énergie nucléaire est très fortement présente, de même que celle des retraites.
Si on laisse de côté la question des dépenses, les priorités en matiére de politiques publiques ne semblent pas affectées non plus par les événements de janvier. Les questions "non-financières" témoignent également d'une trés grand stabilité. La réglementation de l'euthanasie ou du déficit budgétaire, le SMIC ou la sévérité des peines, voilà autant de questions qui sont présentes dans le temps parmi celles où les répondants souhaitent voir l'État en faire plus (augmenter le nombre d'expulsions, augmenter le SMIC etc.).
Là encore, les événements de janvier ne semblent pas avoir bouleversé la hiérarchie des priorités.
Les deux premières vagues du baromètre des priorités politiques (BPP) ont été réalisées en juin et septembre 2014 auprès d'un échantillon de 1500 personnes, construit selon la méthode des quotas, représentatif de la population française inscrite sur les listes électorales.
Comparé aux résultats de juin 2014, le baromètre de septembre 2014 nous renseigne sur l'évolution des priorités politiques aux yeux des français.
Le baromètre interroge les citoyens sur une trentaine d'enjeux. Pour chacun des enjeux, il est tout d'abord demandé aux enquêtés s'ils souhaitent plus ou moins de dépenses. Deux indicateurs spécifiques - de changement et de direction - sont calculés pour synthétiser leurs préférences.
L'indice de changement représente la part des répondants souhaitant un changement par rapport au statut quo. Il représente la moyenne des souhaits des répondants pour tous les enjeux sur lesquels ils ont été interrogés. Une très vaste majorité - plus de 70% - des répondants souhaite du changement, c'est-à-dire soit plus soit moins de dépenses dans les secteurs analysés. Si la demande de changement augmente légèrement entre juin et septembre 2014, elle n'évolue pas de manière significative.
L'indice de direction mesure la volonté d'augmentation des dépenses moins la volonté de diminution des dépenses. Un indice de direction positif signifierait qu'en moyenne les français souhaitent une augmentation des dépenses dans les secteurs mentionnés dans l'enquête. A l'inverse un indicateur négatif signifierait qu'ils souhaitent en moyenne une diminution des dépenses. Très légèrement négatif dans l'enquête de septembre 2014, cet indicateur montre surtout que les volontés d'augmentation et de diminution se neutralisent. En somme, si personne ne semble satisfait du statut quo, il n'existe pas d'accord sur la réformes à engager.
Le baromètre des priorités politiques (BPP) demande ensuite aux enquêtés quelle importance ils accordent à chacun des enjeux analysés. Les enjeux les plus importants restent proches entre juin et septembre. La question du droit à l’euthanasie reste au centre des préoccupations, reflétant l'actualité récente en la matière. La question du déficit public reste également au centre de l'attention dans le contexte de négociations difficiles avec la Commission européenne. Enfin les expulsions d'immigrés en situation illégale et la sévérité des peines à l'encontre de délinquants reste également très importante sur cette période. Parmi les sujets qui sont perçus comme peu centraux, on peut citer notamment la pénalisation de la consommation de drogues « douces » et le renforcement des droits des homosexuels. De même les questions relatives à l'Union européenne semblent susciter peu d'intérêt parmi les interrogés, comme les questions relatives à l'organisation de l’État.