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Pôle de recherche : Théories politiques
Responsables : Alexandre Escudier et Samuel Hayat
Chercheurs dédiés : Gil Delannoi, Jean-Marie Donegani, Alexandre Escudier, Frédéric Gros, Samuel Hayat, Lucien Jaume, Annabelle Lever, Janie Pelabay, Bernard Reber, Réjane Sénac
Présentation du pôle
Depuis sa création, le CEVIPOF accorde une place centrale à l’étude des idées politiques.
Au regard des travaux actuellement menés par les théoriciens et théoriciennes du politique du laboratoire, trois grandes thématiques se dégagent.
Les procédures démocratiques
La première est la question des procédures démocratiques, c’est-à-dire des manières dont l’idéal d’un pouvoir exercé par le peuple et pour le peuple peut être institutionnalisé. Ces procédures peuvent d’abord concerner la sélection des personnes exerçant des responsabilités, en premier lieu l’élection – un objet central pour le CEVIPOF et pour la science politique en général – mais aussi des procédures démocratiques alternatives comme le tirage au sort ou des formes hybrides. Au-delà de la sélection, des théoriciens et théoriciennes du politique du laboratoire s’intéressent aussi aux moyens pour les citoyens et les citoyennes de participer directement à la décision politique, par des dispositifs dits participatifs ou par des outils comme le référendum. Enfin, de manière transverse à la distinction entre participation et représentation, des membres du pôle travaillent sur les manières dont sont pensées et mises en œuvre les procédures de délibération démocratique, à différentes échelles et combinant différents savoirs. Ces procédures démocratiques (représentatives, participatives, délibératives) sont considérées d’un point de vue institutionnel, par leur insertion dans le système démocratique, mais aussi dans leur dimension éthique, en lien notamment avec les valeurs qu’elles permettent ou non de réaliser, ou encore dans l’épaisseur sociohistorique de leur mise en œuvre.
La citoyenneté
Une seconde préoccupation est celle de la citoyenneté, en particulier de la crise des conceptions classiques de la citoyenneté mises en œuvre dans le cadre national et les institutions de la démocratie représentative, et des mobilisations qui naissent de nouvelles formes, plus critiques, de la citoyenneté. La citoyenneté, c’est-à-dire à la fois le lien de sujétion et l’espace de participation des personnes vis-à-vis des autorités, et en premier lieu de l’État, est en effet fortement mise en tension par les mutations contemporaines des institutions politiques, sociales et économiques. Les logiques d’intégration socio-politique et culturelle, les modes de délimitation des frontières du « nous », mais aussi de celles qui séparent les sphères privée et publique, ou l’espace du politique de ceux de l’éthique, du religieux et surtout de l’économique, tout cela est mis en question par la crise de l’État et de la puissance publique dans un contexte de mondialisation de l’économie financiarisée et de crises globales diverses (sanitaire, écologique, géopolitique, etc.). Loin de simplement déplorer la perte d’un hypothétique âge d’or de la citoyenneté, il s’agit donc pour les membres du pôle d’analyser ses reconfigurations et les possibilités qu’elles ouvrent autant que les menaces qu’elles font peser sur l’esprit démocratique des institutions. De même, il faut pouvoir distinguer différents types de critiques, dont certaines sont essentielles à la vie démocratique respectant le pluralisme.
Qu'est-ce qui permet de faire société dans la modernité politique
Enfin, une troisième interrogation commune porte sur ce qui, dans la modernité politique, permet de faire société : la culture nationale, les valeurs communes, les corps intermédiaires, le sens de la justice - tous ces éléments se présentant, dans une société ouverte, sous des formes éminemment plurielles. Le récit de la modernité, marquée par un passage supposé de l’évidence de la communauté aux formes plus fluctuantes de la société, est celui d’une complexification croissante des formes du lien social. Les théoriciens et théoriciennes du politique du laboratoire étudient, avec les outils propres de la philosophie, de l’histoire des idées et de la sociologie historique comparée de longue durée comment ce lien social peut être conceptualisé – et quels sont les enjeux de ces conceptualisations, en particulier en termes de relations de pouvoir interne, de dynamiques d’inclusion et d’exclusion, mais aussi de contraintes internationales. Face aux réalités de la guerre et à la menace des urgences, en particulier climatique, il est en effet primordial de nourrir le débat sur les moyens par lesquels les sociétés thématisent, implicitement ou explicitement, leur cohésion objective et subjective et comment elles acceptent de se transformer.
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