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22.05.2024

Europe : le président Emmanuel Macron répond aux questions de deux étudiants de Sciences Po

Emmanuel Macron en compagnie des 12 jeunes européens conviés au débat par le groupe EBRA, avril 2024, École européenne de Strasbourg. (crédits : François Laval / Sciences Po)

L'Italienne Carlotta Fiorini et l'Allemand Linus Hiemer, deux élèves en bachelor sur le campus de Nancy, mineure Union européenne, partenariat franco-allemand, ont pris part à un débat avec le président Emmanuel Macron aux côtés de dix autres jeunes européens âgés de 19 à 26 ans.

Le débat, organisé par le groupe de presse régionale EBRA (présent dans tout l'Est de la France), portait sur des sujets européens d'importance comme la crise climatique, la montée des populismes, le chômage, l'immigration ou les conflits armés.

Découvrez les interventions des deux étudiants européens du Collège universitaire de Sciences Po conviés au débat !

Carlotta et la propagande des populistes

Carlotta Fiorini : Ce débat avec le président a été une occasion unique de discuter des questions de politique européenne en apportant une perspective jeune.

Carlotta Fiorini a puisé sa question dans la situation politique de son pays natal, qui l'inquiète : “Je viens d'Italie, comment lutter contre la propagande des populistes ?

Le président Emmanuel Macron lui a livré en retour son point de vue sur cette question qui concerne tous les Européens : “La montée des populismes s’explique par la colère et les inquiétudes. Quand on est en colère, quand on a peur, on a envie d’aller vers ceux qui flattent vos peurs. La clé, c’est de gagner en efficacité et c’est un défi de chaque jour. Il faut aussi éclairer le débat public, former les citoyens, etc. On voit une forme de relâchement dans beaucoup de démocraties, il y a une remise en cause de la vérité qui fait monter le simplisme dans les approches. La réponse est forcément multiple.

L'étudiante a poursuivi sa réflexion en mentionnant la place, haute, qu'occupe le Rassemblement National (RN) en France.

Emmanuel Macron a profité de cette question pour donner son avis sur cet opposant politique : “Il faut convaincre que leur réponse n’est pas la bonne. J’en ai la conviction. Le RN ne propose rien. Il y a sept ans, ils voulaient sortir de l’Europe et de l’euro. Il y a deux ans, on ne savait plus trop. Et aujourd’hui, que votent-ils quand ils sont au Parlement européen ?

Ils disent qu’ils sont avec les agriculteurs, mais ils ne votent pas la PAC (Politique Agricole Commune) ! Ils servent aux gens de la démagogie. Ils proposent de fermer les frontières, mais quand ils sont aux responsabilités, ils voient qu’ils ont besoin de l’Europe pour protéger leurs frontières. Il y a une hypocrisie démocratique du RN. Un réceptacle de colère ne fait pas un programme et l’agrégation des frustrations ne fait pas un projet.

Linus et la dissuasion nucléaire européenne

Linus Hiemer : Nous avons besoin d'une Europe forte, et cela passe par une politique de sécurité commune. J’attends avec impatience que le débat soit lancé.

L'étudiant de bachelor allemand Linus Hiemer a posé une question qui lui tenait à cœur, sur fonds de guerre en Ukraine : “La France est-elle prête à européaniser sa capacité de dissuasion nucléaire ?

Le président lui a répondu sans ambages : "Nous avons une forme de protection, l’OTAN. Comme je l’ai dit à la Sorbonne, il faut maintenant aller plus loin, construire une défense européenne crédible. Ça peut signifier de déployer des boucliers anti-missile, mais il faut être sûr qu’ils bloquent tous les missiles, et dissuadent de l’utilisation du nucléaire. Être crédible, c’est avoir aussi des missiles de longue portée qui dissuaderaient les Russes.

Et il y a l’arme nucléaire : la doctrine française est qu’on peut l’utiliser quand nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y a une dimension européenne dans ces intérêts vitaux, sans les détailler, car cette dissuasion concourrait à la crédibilité de la défense européenne. Je suis pour ouvrir ce débat, qui doit donc inclure la défense anti-missile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible. La France gardera sa spécificité, mais est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen."

Merci à l'Est Républicain et à Dernières Nouvelles d'Alsace (deux titres du groupe EBRA) pour leurs retranscriptions du débat.

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