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12.03.2025

Évaluation des politiques d'éducation artistique : redistribution culturelle et remédiation scolaire

Évaluation des politiques d'éducation artistique : redistribution culturelle et remédiation scolaire
Evaluating arts education policies: cultural redistribution and school remediation

 

Julie Pereira (crédits : Charlène Lavoir / Sciences Po)

Soutenance de thèse de Julie Pereira, le mardi 1er avril 2025 à 14h30, à Sciences Po Paris. 

Membres du jury : Philippe COULANGEON, Directeur de recherche CNRS - Sciences Po - CRIS (directeur), Jérôme DEAUVIEAU, Professeur des Universités en Sociologie, ENS-PSL (rapporteur), Géraldine FARGES, Professeure des Universités en Sciences de l’éducation et de la formation, Université Bourgogne-Europe (rapportrice), Pablo GRACIA, Research Professor in Sociology, Universitat Autònoma de Barcelona, Elise HUILLERY, Professeure des Universités en Économie, Université Paris Dauphine - PSL, Lidia PANICO, Professeure des Universités en Sociologie, Sciences Po.

L’éducation musicale est souvent associée à des bénéfices extrinsèques tels que l’amélioration des compétences cognitives, exécutives et socio-émotionnelles. Bien que les données observationnelles montrent fréquemment des corrélations positives, la nature causale de ces liens reste débattue. Cette thèse évalue l’impact d’un programme d’éducation musicale destiné à de jeunes enfants défavorisés dans le Val d’Oise. Ce programme — financé par une fondation privée — intègre deux à trois cours de violon par semaine sur le temps scolaire, pendant quatre ans, avec pour objectif d’améliorer la performance académique des élèves. En s’appuyant sur des méthodes mixtes et un design quasi-expérimental, cette étude analyse neuf vagues de données collectées sur quatre ans, portant sur environ 1900 enfants issus de 57 écoles. En appliquant l’entropy balancing comme technique de pondération statistique, l’étude met en évidence un effet positif sur les résultats scolaires en maternelle. Toutefois, en fin de CE1, le programme a un impact négatif significatif sur les compétences en lecture, qui affecte particulièrement les élèves défavorisés. Des entretiens et des observations en classe contextualisent ces résultats, mettant en lumière des variations dans la mise en œuvre du programme. Cette thèse contribue aux débats sur le rôle de l’éducation artistique dans la réduction des inégalités scolaires et soulève des interrogations sur le coût d’opportunité du temps scolaire. Si le temps total d’instruction n’est pas augmenté, l’ajout de nouveaux contenus au sein du programme scolaire peut en effet compromettre les apprentissages fondamentaux, en particulier pour les élèves les plus défavorisés.