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30.05.2023
Pensions alimentaires : pourquoi ne sont-elles pas plus fréquentes et plus élevées en France ?
Pensions alimentaires : pourquoi ne sont-elles pas plus fréquentes et plus élevées en France ?
La pension alimentaire, au cœur des inégalités de genre après la rupture Les séparations conjugales creusent les inégalités économiques entre femmes et hommes. Commun aux pays membres de l’OCDE(1)., ce constat est avéré en France, où le niveau de vie des femmes diminue après un divorce ou une rupture de Pacs, tandis que celui des hommes augmente légèrement(2). La désunion rend en effet visibles des disparités jusque-là tempérées par la mise en commun (au moins partielle) des ressources ; elle est également porteuse de mécanismes qui accentuent les inégalités de genre. D’abord, les femmes sont structurellement désavantagées dans le partage du patrimoine qui intervient à la rupture(3). Ceci s’explique entre autres par la montée en puissance de la conjugalité hors mariage et le raccourcissement de la durée des unions, qui limitent la portée des dispositifs visant à réduire les inégalités économiques entre ex-époux. De surcroît, alors que les femmes assuraient déjà la plus grande partie du travail parental(4), la rupture renforce leur assignation à la maternité, la grande majorité assumant alors la charge quotidienne des enfants. Celle-ci tend à restreindre leurs perspectives sur le marché du travail : elle peut les conduire à travailler à temps partiel, à (se voir) refuser des postes chronophages, mais plus rémunérateurs… pour finalement accéder à une retraite réduite.
La pension alimentaire est la somme d’argent usuellement versée chaque mois par un parent à l’autre pour contribuer à l’entretien et à l’éducation de leur(s) enfant(s), mineurs ou majeurs à charge, que les parents aient ou non été mariés. Elle augmente le niveau de vie des enfants dont les parents ne vivent pas ensemble tout en réduisant les inégalités de genre — car dans plus de neuf cas sur dix, c’est la mère qui en est destinataire(5).