Axes scientifiques
Le Centre de sociologie des organisations a mené une réflexion collective en 2016-2017 autour de la restructuration de ses activités scientifiques. Celle-ci a abouti à l’identification de cinq axes scientifiques reflétant les questionnements qui se trouvent au cœur des travaux de recherche du laboratoire.
Ces cinq axes suggèrent d’une part la volonté de donner une plus forte visibilité à des problématiques ancrées de longue date dans les travaux du CSO, comme c’est le cas par exemple des travaux sur l’Etat, sur les phénomènes économiques ou encore sur la question du rôle des savoirs dans les fonctionnements de nos sociétés. D’autre part, ils indiquent un élargissement des perspectives vers des questionnements autour du travail et de l’emploi ou encore autour du rôle du droit et de la régulation dans les fonctionnements sociaux.
Les cinq axes de recherche
Droit, normes et régulation
Si les rapports au droit ont régulièrement été abordés dans les travaux du CSO, ils font l’objet d’un profond renouvellement avec la volonté de saisir à la fois les effets de structuration du droit sur les organisations, les fonctionnements économiques, le travail ou la santé ; et la manière dont ces réalités sociales façonnent à leur tour le droit. Cet axe permet ainsi de mener un dialogue continu avec le courant Law and Society qui se développe au sein de la sociologie tant anglo-saxonne que francophone.
Travail, emploi et profession
Les problématiques contemporaines du travail et de l’emploi sont aujourd’hui fortement marquées par des évolutions qui sont liées aux modifications des contextes de travail (moins formalisés, soumis à de nouvelles injonctions, redéfinis par les outils numériques) et à la dilution des frontières entre les formes d’activités (emploi et non emploi, qualification et non qualification, vie professionnelle et vie privée). Ces évolutions et leurs effets sur l’activité, l’emploi ou encore les carrières sont au cœur des recherches menées dans cet axe.
Gouvernance et organisations économiques
Les phénomènes économiques demeurent un objet central des recherches du CSO. Leur examen se renouvelle cependant avec la prise en compte des conditions de leur organisation, du rôle joué tant par les acteurs économiques que par des acteurs non économiques, des mécanismes de régulation publique et privée et enfin du rôle des savoirs économiques et des conditions de leur institutionnalisation.
Savoirs, science et expertise
De nombreux travaux du CSO ont analysé le rôle de la science et de l’expertise dans la décision politique. Si ces travaux se poursuivent, il s’agit aussi d’élargir la perspective en interrogeant les usages des savoirs dans la production du droit, dans la construction des politiques publiques ou dans les organisations. Les travaux s’intéresseront également aux mécanismes de sélection et de concurrence entre ces savoirs ; ainsi qu’à la production de diverses formes d’ignorance et d’invisibilité.
Action publique et transformations de l’Etat
Le laboratoire souhaite poursuivre la tradition qui est la sienne dans la production de travaux de référence sur l’Etat. Nous avons choisi d’analyser les recompositions de l’action publique contemporaine en interrogeant les frontières de l’Etat. La séparation publique privée tend à s’estomper à mesure que de nombreuses organisations et acteurs interviennent dans ces espaces intermédiaires, que des agencements entre des acteurs publics et privés se constituent, que des acteurs non étatiques interviennent au nom du bien commun ou encore que la puissance publique entreprend de réguler les fonctionnements privés.
Les différents axes du CSO comportent volontairement de nombreux espaces de recouvrement qui permettent la construction de projets de recherche collectifs et facilitent le croisement des regards sur les objets qui sont au cœur des recherches du laboratoire, comme la santé, les risques, l’enseignement supérieur et la recherche, l’environnement, l’art et la culture, les marchés et les entreprises, l’emploi et les carrières.