Tant de capital, temps de travail ? Conflits, compromis et transactions autour du temps d’emploi
Colloque organisé par le CSO, 14 et 15 mai 2018, Paris
Près de 20 ans après la première loi Aubry de 1998 incitant à la mise en place des 35 heures, la question du temps d’emploi constitue un enjeu toujours aussi actuel. Depuis, rares sont les années où un texte législatif n’est pas proposé et voté sur le sujet. […] Ils invitent tous à la production de nouvelles règles dérogatoires et négociées dans les branches et les entreprises, en matière d’heures supplémentaires, de forfaits-jours pour les cadres, d’usages du compte épargne temps, etc. D’autres réformes ont modifié le temps d’emploi. Ainsi, les temps partiels sont l'objet de nouvelles régulations en 2013 tandis que le travail dominical et nocturne en 2009 et 2015 et les heures supplémentaires en 2016 sont facilités. […]
Dès lors, le temps d’emploi devient un objet autour duquel se polarisent de plus en plus les conflits capital-travail. Par l’expression « temps d’emploi », nous entendons insister sur la partie du temps de travail qui est accomplie sous le statut social d’emploi.
L’un des enjeux pour la recherche consiste à articuler ces différentes pratiques temporelles avec les dynamiques du capitalisme contemporain, les modes de réorganisation des entreprises et des marchés et les environnements concurrentiels, organisationnels, économiques et juridiques dans lesquels ils se déploient.
Comment l’évolution des temps d’emploi est-elle traversée par des conflits capital-travail ? Comment les attentes respectives des employeurs et des travailleurs, les luttes et les transactions autour du temps de l’emploi reconfigurent-elles la relation salariale ? Dans quelle mesure le développement de la sous-traitance, par exemple, les rationalisations budgétaires dans les services publics, ou les transformations numériques des organisations modifient-elles les négociations, arrangements, compromis ou conflits autour des règles et des pratiques temporelles dans l’emploi ?
Notre propos s’ancre dans la sociologie de l’emploi autant que du temps de travail, mais d’autres champs de la sociologie et d’autres disciplines pourront aussi contribuer utilement à la réflexion collective. Lire l’appel à communication plus détaillé.
Les organisateurs
- Hadrien Clouet (CSO, associé au Lise)
- Pauline Grimaud (CSO)
- et Jérôme Pélisse (CSO)
Comité scientifique
- Sophie Bernard (professeure des universités à Paris-Dauphine, IRISSO) ;
- Paul Bouffartigue (directeur de recherche au CNRS, LEST) ;
- Jean-Yves Boulin (chercheur associé, IRISSO) ;
- Hadrien Clouet (doctorant, CSO, associé au LISE) ;
- François-Xavier Devetter (professeur des universités à Lille 1, Clersé) ;
- Pauline Grimaud (doctorante, CSO) ;
- Léa Lima (maîtresse de conférence au CNAM, LISE) ;
- Margaret Maruani (directrice de recherche CNRS, Cerlis) ;
- Jérôme Pélisse (professeur à Sciences Po, CSO) ;
- Jens Thoemmes (directeur de recherche au CNRS, CERTOP) ;
- Fanny Vincent (postdoctorante, CEET, associée à l’IRISSO).