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INJUVID : Injustices, conflictualités et expériences du droit en urgence sanitaire
Dans ce cadre, le projet de recherche "INJUVID : Injustices, conflictualités et expériences du droit en urgence sanitaire" est retenu pour une durée d'un an, à compter du 1er juillet 2021.
Emilie Biland-Curinier, professeure des universités en sociologie à Sciences Po et membre du CSO, est la coordinatrice du projet, accompagnée de Jérôme Pélisse, professeur de sociologie à Sciences Po et membre du CSO et de Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS et affecté au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip).
Résumé :
INJUVID propose d’étudier dans trois domaines majeurs de la vie quotidienne – l’espace public, la
famille et le travail – les manières dont les individus et les groupes font face aux injustices, tensions
et conflits nourris ou exacerbés par la crise sanitaire et les mesures prises pour tenter de la gérer :
régime de restriction des libertés de circulation, d’autorisations et de couvre-feux ; arrêt puis
fonctionnement dégradé des institutions permettant de gérer les différends familiaux ; évolution des
règles de santé / sécurité et règles dérogatoires en matière de lieux et temps de travail.
Pour étudier dans quelles conditions, de quelles manières et avec quels effets les citoyennes et les citoyens mobilisent le droit quand elles et ils perçoivent et dénoncent des dangers ou des injustices dans leur
vie quotidienne bouleversée par la pandémie, ce projet s’appuie principalement sur les Legal
Consciousness Studies, une perspective de recherche qui a, depuis les années 1990, renouvelé l’analyse
des rapports et usages quotidiens au droit.
A partir d’une enquête par entretiens et analyse de sources écrites auprès d’individus ayant vécu des situations problématiques mettant en jeu la légalité, ainsi que d’intermédiaires du droit (associations de lutte contre les discriminations et violences policières, associations féministes et/ou familiales, syndicalistes et membres de l’inspection du travail), ce projet comparera dans deux régions inégalement touchées par la pandémie (Ile de France et Bretagne) comment les individus et les collectifs mobilisent le droit, sollicitent ses intermédiaires et recourent (ou non) à ses institutions. La recherche permettra ainsi d’identifier les formes de régulation des
conflits pertinentes au regard des inégalités et des vulnérabilités qui s’y jouent, afin de soutenir notre
résilience collective face à l’urgence sanitaire toujours prégnante.