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Podcast Objets trouvés

Nous sommes heureux de vous faire découvrir Objets trouvés, le podcast du Centre de sociologie des organisations lancé en juin 2023.

Qu'est-ce qu'un objet de recherche ? Voici la question d'ouverture posée aux sociologues, politistes, historiens du centre. De quelle manière appréhender son objet ? Quelles sont les difficultés rencontrées ? Quelle est la place d'un chercheur ou d'une chercheuse en sciences sociales dans notre société ? Autant de questions pour mieux comprendre ce qui animent les chercheurs et chercheuses qui se confient à notre micro. 

Un podcast de 20 minutes à écouter chaque mois et disponible sur toutes les plateformes d'écoute (Apple Podcasts, Spotify, Podcast Addict et Deezer, Amazon Music...).

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Saison 2 

  • #9 La longue marche des universités françaises
    Depuis son entrée au CNRS, Christine Musselin, sociologue, étudie les universités. Dans une volonté de comparaison internationale, elle observe les différences entre les universités françaises et allemandes, ce qui l'amène à réfléchir en termes de système d'enseignement supérieur, et à s’intéresser aux relations entre ministères et universités dans les deux pays. Elle constate alors de grandes différences dans leurs modalités de pilotage ministériels.
    Le livre référence "La longue marche des universités françaises" a permis de mettre en évidence la spécificité du système universitaire français : la disparition des universités en 1793 a été suivie d’une longue séquence pendant laquelle les facultés ont été les piliers de l’enseignement universitaire, avant que la loi de 1968 n’entraîne la création de nouvelles universités auxquelles, vingt ans plus tard, la politique contractuelle entre ces dernières et le ministère a permis de gagner en autonomie. Il montre que l’on ne peut comprendre les systèmes universitaires si on ne regarde pas simultanément les relations entre la tutelle publique, la profession universitaire et les universités et les implications qu’elles ont sur le fonctionnement interne de chacun de ces niveaux. Ainsi, par exemple, les universités n’ont pu acquérir de l’autonomie que lorsque le lien entre le ministère et la profession universitaire s’est affaibli.
    Christine Musselin s'est particulièrement intéressée à la sociologie des organisations universitaires, à l’analyse des politiques publiques d’enseignement supérieur et, dans une perspective de sociologie économique, aux marchés du travail universitaire et aux trajectoires des universitaires. 
  • #8 Les travailleurs de la terre : enquête en archéologie préventive
    Hugues Bonnefon soutient en octobre sa thèse de sociologie sur la libéralisation de l'archéologie préventive. Depuis 2001, les services de l'État (DRAC) peuvent prescrire des diagnostics ou fouilles approfondies à des maîtres d'ouvrage avant qu'ils ne commencent un chantier. Un monopole est d’abord confié à un établissement public, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), pour réaliser l’intégralité des interventions archéologiques préalables aux travaux. Mais dès 2003, les fouilles sont ouvertes à la concurrence de services archéologiques départementaux ou intercommunaux et même de bureaux d'études privés. Cette réforme fait des fouilles des prestations commerciales contestées, d'autant plus qu'elles sont à la charge des maîtres d'ouvrage qui privilégient les interventions les moins chères et les plus rapides.
    Hugues Bonnefon retrace l’histoire mouvementée de cette législation et analyse les effets de la mise en marché des fouilles sur l’activité des archéologues et sur la prise en compte du patrimoine dans le cadre de projets d’aménagement. Il met en lumière le difficile métier d'archéologue contraint en termes de temps pour documenter des vestiges qui sont voués à être détruits. Sa thèse déconstruit également les idées préconçues sur la distinction entre professionnels du secteur public et privé.
  • #7 Soins primaires : réformes expérimentales pour financer les professionnels de santé
    Noémie Morize, jeune chercheuse, présente sa thèse de sociologie consacrée à des réformes expérimentales des soins primaires promues par des économistes et médecins libéraux. Deux expérimentations sont observées : l'une sur l'incitation à une prise en charge partagée concernant des groupements de professionnels réunis au sein d'un groupe hospitalier, d'une maison de santé, ou d'autres formes d'exercices collectif. Il s'agit d'indicateurs de performance et de qualité à atteindre pour bénéficier d'un revenu financier collectif supplémentaire. L'autre cible des médecins généralistes exerçant dans des maisons ou centres de santé pour lesquels on remplace le paiement à l'acte par un paiement forfaitaire annuel, calculé selon le profil et les pathologies des patients. Dans les deux cas, ces professionnels de santé sont tous volontaires.
    S'appuyant sur des centaines d'entretiens et d'observations, Noémie démontre une tendance à la technocratisation des dirigeants de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (Cnam) tout en maintenant son indépendance et son expertise. Elle met ainsi en lumière son analyse de ces réformes mises en place ces dernières années. Lire la transcription (PDF, 177ko)
  • #6 De l'art à l'économie, un parcours de recherche sur l'incertitude
    Les recherches du sociologue Olivier Pilmis l'ont mené à s'intéresser au monde de l'art et des comédiens sous l'angle de l'incertitude du marché du travail. Comment construire une carrière longue à partir d'engagements courts et atténuer l'incertitude d'une activité professionnelle ? La crise des subprimes aux Etats-Unis et l'observation ethnographique d'une rédaction amènent Olivier Pilmis à son objet de recherche actuel : la prévision économique. Comment produit-on un discours sur le futur qui soit légitime ? Comment évaluer ce qui n’est pas mesurable, prévisible ? Et à quoi servent ces prévisions ? Mobilisant des approches quantitatives et qualitatives, Olivier Pilmis revient notamment sur la récente dégradation de la note de la France par Standard & Poor’s et sur la pandémie de 2020. Lire la transcription (PDF, 173 ko)
  • #5 Le marketing par Kevin Mellet
    Qu'est-ce que le marketing ? Qui sont ses professionnels, quels savoirs et quels outils mobilisent-ils ? Quel rôle exercent-ils dans l'élaboration des produits et dans l'organisation des espaces marchands ? Le marketing manipule-t-il les consommateurs, les pousse-t-il à (sur)consommer des produits dont ils n'ont pas besoin, et ce faisant d'abîmer la planète ?
    Les travaux de Kevin Mellet, assistant professor en sociologie des techniques marchandes à Sciences Po et affilié au CSO, permettent de poser un regard original, nuancé, et fondé empiriquement, sur ces professionnels qui occupent une place cruciale, à l'articulation des entreprises, des marchés, et de la consommation. Lire la transcription (PDF, 156Ko)
  • #4 Le travail dans tous ses états par Gwenaële Rot
    Depuis trente ans, Gwenaële Rot, professeure des universités en sociologie à Sciences Po, étudie le travail sous toutes ses formes. Elle a débuté ses recherches par l'industrie automobile, prototype du « taylorisme" qui a fasciné tant de générations de sociologues. Elle s'est ensuite intéressée aux industries de flux (pétrochimie, nucléaire), où le travailleur n’agit pas directement sur la matière, mais surveille à distance les installations pour parer à tout dysfonctionnement. Férue de cinéma, elle a aussi étudié l’organisation des tournages, où se déploient et se confrontent une multitude de professionnels : repéreurs, décorateurs, équipes lumière, son, scripts, etc. Son dernier ouvrage porte sur les chantiers de tous types (bâtiment, construction navale, mais aussi archéologie, foresterie). Dans ce cadre, elle s’est personnellement intéressée au percement des nouvelles lignes de métro en Ile-de-France. Sur ces chantiers gigantesques et très techniques perdurent aussi des traditions ancestrales comme la fête la Sainte-Barbe, la patronne des mineurs.  Lire la transcription (PDF, 226ko)
  • #3 L'agriculture : acteurs et contradictions par Sylvain Brunier
    Les recherches de Sylvain Brunier, sociologue et historien, portent sur l'agriculture. Sa curiosité le porte d'abord à s'intéresser aux mobilisations et actions de la Confédération paysanne, puis aux agriculteurs et agricultrices favorables aux politiques de modernisation des années 1960. Ce qui l'amène à s'interroger sur le poids de la technique dans les prises de décisions et aux rôles des conseillers agricoles dans la mise en œuvre d'un modèle productiviste.Toujours dans une perspective historique, Sylvain se concentre ensuite sur la Politique Agricole Commune et sur le mode de calcul des subventions allouées aux bénéficiaires par télédétection à partir d'images satellites.
    Sylvain nous présente deux projets de recherche collectifs : un projet sur les équipements agricoles qui aborde les problématiques autour de la mécanisation, des technologies et de l'obsolescence. Un autre projet sur les zones de non-traitement destinées à protéger les riverains, sur lesquelles les épandages de pesticides ne sont pas autorisés, qui explore notamment les mobilisations environnementales et contre-mobilisations agricoles auxquelles cette mesure donne lieu à partir d'une analyse de tweets. Lire la transcription (PDF, 114ko)
  • #2 Les conduites économiques par Sophie Dubuisson-Quellier.
    L'objet de recherche de Sophie Dubuisson-Quellier, directrice de recherche au CNRS, sociologue et actuelle directrice du CSO, porte sur les conduites économiques. Elle montre comment les conduites des consommateurs sont façonnées par les entreprises qui conçoivent et mettent les produits sur le marché. Elle s'intéresse aux mobilisations portées par le monde militant et met en lumière leur utilisation d'outils empruntés au monde marchand. Elle regarde également du côté des politiques publiques qui orientent les conduites individuelles par des outils de régulation économique. Sophie détaille avec précision le cercle vicieux dans lequel nous sommes : surproduction industrielle pour baisser les coûts, nécessitant d'encourager une sur-consommation et produisant beaucoup de gaspillage : les solutions sont du côté de nouveaux modèles économiques. Lire la transcription (PDF, 162ko)
  • #1 Les institutions au prisme des réseaux de personnes et d'organisations par Emmanuel Lazega, professeur des universités à Sciences Po et sociologue au CSO.
    Il s'intéresse à l’analyse de réseaux inter-personnels et inter-organisationnels, c'est-à-dire à la vie relationnelle qui s’établit au sein des collectifs et aux relations qu’ils entretiennent. Ces mécanismes collectifs constituent ce que Emmanuel appelle le capital social du collectif qu'il a étudié dans un cabinet d'avocats d'affaires, puis sur d'autres terrains comme des institutions publiques-privées. Emmanuel alerte sur l'avenir de la sociologie publique face aux grandes plateformes qui détiennent des données de réseaux sur le fonctionnement des institutions, qu'il estime être une menace pour la démocratie. Lire la transcription (PDF, 173Ko) 

 Saison 1 

  • #8 Résister contre l’obsolescence des biens domestiques par Julie Madon, jeune chercheuse, présente sa thèse de sociologie consacrée à l'obsolescence programmée des biens domestiques (équipements électriques et électroménagers, meubles, vêtements…). Elle définit ce qu'elle appelle les pratiques de longévité des objets et se concentre sur les individus et leur manière de faire durer leurs biens. Elle nous livre le parcours d'une enquêtée qui découvre de nouvelles pratiques de consommation bien loin de son milieu social d'origine. Lire la transcription (PDF, 144Ko)
  • #7 La santé à tout prix par Etienne Nouguez. Les recherches du sociologue Etienne Nouguez porte sur le marché des produits de santé en France. Pour sa thèse, il s'est intéressé aux médicaments génériques avec une approche par les prix. Arrivés dans le milieu des années 2000, ils ont bouleversé notre système de santé en introduisant des questions économiques et budgétaires.
    Etienne Nouguez poursuit ses recherches avec les médicaments innovants comme les alicaments et les probiotiques, toujours sous l'angle des règles de fonctionnement des marchés et des prix. Il montre ainsi les nombreuses entrées possibles pour étudier son objet de recherche, les médicaments. Lire la transcription (PDF, 250Ko)
  • #6 Travailler dans les musées par Léonie Hénaut. L'objet de recherche de cette sociologue porte sur les musées avec une entrée par le travail. Elle découvre non pas un métier mais des organisations de travail autour des restaurateurs et restauratrices qui travaillent en coulisse et à leurs formations. Ses travaux l'amènent aux États-Unis où elle compare cette fonction à celle des curators et à d'autres professionnels de musées.
    A l'aide d'une ethnographie des ateliers du musée du Louvre, Léonie Hénaut dévoile la base de données originale qu'elle a créée : les « fiches de santé » des tableaux de ce musée. Lire la transcription (PDF, 143Ko)
  • #5 Vivre dans un quartier populaire en attendant une rénovation urbaine par Charles Reveillere, sociologue, présente la thèse de sociologie qu'il a récemment soutenue. Il s'est focalisé sur les séquences d'attente de la rénovation urbaine. Il a travaillé sur ce qui se passe quand il ne se passe rien dans l'attente. C'est-à-dire que dans un espace populaire, les pouvoirs publics promettent une rénovation à venir qui ne se produira que 15 ou 20 ans plus tard parfois. Il s'est donc concentré sur la séquence qui sépare le moment où il y a une annonce qui est faite d'un projet à venir et le moment de sa mise en œuvre. Lire la transcription (PDF, 102Ko)
  • #4 Des risques aux crises par Olivier Borraz, directeur de recherche au CNRS et sociologue au CSO (juin 2023). Le sociologue Olivier Borraz évoque ses recherches dans le domaine de l'étude des risques non seulement en France mais également dans une approche comparative internationale. Aujourd'hui, il s'intéresse à la gestion des crises et lance une nouvelle structure de recherche autour de la formation et de l'expérimentation. Lire la transcription (PDF, 117ko)
  • #3 Questions d'argent avec Jeanne Lazarus, directrice de recherche au CNRS et sociologue au CSO (juin 2023). Jeanne Lazarus, sociologue, explique son objet qui porte sur les questions de politiques bancaires. Elle partage son expérience d'un séjour à l'université North Northwestern aux Etats-Unis et donne sa définition de la sociologie économique. Lire la transcription (PDF, 85Ko)
  • #2 Le chômage et la recherche d'emploi par Didier Demazière, directeur de recherche au CNRS et sociologue au CSO (juin 2023). Dans ce premier épisode, le sociologue Didier Demazière décrit la manière dont il traite la question des chômeurs et de leur recherche d'emploi. Il parle d'entretiens biographiques, d'analyse du retour à l'emploi et des politiques publiques et raconte l'histoire d'un jeune demandeur d'emploi. Lire la transcription (PDF, 195ko) 
  • #1 Présentation

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