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14.12.2020

Clara Langlois-Gey, promotion 2019

Clara Langlois-Gey (crédits : CLG)

POUVEZ-VOUS DÉCRIRE VOTRE PARCOURS UNIVERSITAIRE ET PROFESSIONNEL ?

J’ai passé deux belles années sur le campus universitaire de Poitiers dans le cadre du Bachelor, à découvrir l’histoire, la culture et les méandres politiques de l’Espagne, du Portugal et de l’Amérique Latine tout en découvrant des matières jusqu’ici inconnues : économie, droit, sociologie, etc. Puis je me suis envolée en 3A vers Santiago du Chili, où j’ai eu la chance de pouvoir étudier à la Pontificia Universidad Catolica de Chile (PUC), avant de commencer mon master à Paris à l’Ecole d’Affaires Publiques, sur les politiques publiques dans le monde de la santé. J’ai décidé de faire une césure entre mon M1 et mon M2, pour découvrir sur le terrain le monde de la santé, notamment hospitalier, jusque-là uniquement appréhendé au travers des cours magistraux, électifs, conférences de l’EAP. J’ai fait un premier stage chez GovHe, un cabinet de conseil spécialisé dans le monde de la santé, et un deuxième à la Direction Parcours Patient du Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph. Au terme de cette année de stages, j’ai décidé de réaliser mon M2 en alternance, combinant mon envie de poursuivre mes études avec celle de ne pas quitter le monde professionnel. J’ai réalisé mon alternance chez GovHe, et j’y suis restée après l’obtention de mon diplôme.  

QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION DE VOTRE PROJET PROFESSIONNEL ?

Rétrospectivement, mon projet professionnel a beaucoup évolué au fil de mon cursus à Sciences Po. Initialement, je suis entrée à Sciences Po pour faire du journalisme, mais j’ai bien vite découvert lors de ma première année deux nouvelles matières qui m’ont beaucoup intéressée : le droit et l’économie. J’ai alors réfléchi : pourquoi pas du droit économique ? 

Puis le véritable tournant concernant mon projet professionnel fut ma 3A : à la PUC, comme à Sciences Po, nous avions la possibilité de choisir nos cours parmi un catalogue de matières variées : droit de la santé, diplomatie, sociologie des consommateurs, sciences politique, etc. J’ai réalisé combien était stimulant ce côté éclectique. J’ai donc cherché un master qui me permettait de conserver cette diversité des matières, tout en commençant à me spécialiser. En cela, le Master politiques publiques de l’EAP me semblait vraiment idéal, en continuant de faire de l’économie ou des politiques publiques, tout en commençant à acquérir des connaissances plus spécialisées dans le monde de la santé, monde que je connaissais un peu par le passé et qui me fascinait. 

Les deux années de cours ainsi que les stages ont renforcé ma conviction que le secteur de la santé, notamment le monde des établissements de santé, me passionnait. J’ai longtemps hésité à passer le concours de l’EHESP pour devenir directrice d’hôpital. Le conseil aux établissements de santé m’a offert une belle opportunité de m’impliquer dans ce secteur, mais je ne me ferme pas cette porte pour l’avenir.  

COMMENT S'EST DÉROULÉ LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT CHEZ GOVHE ET QUELLES SONT LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE VOTRE POSTE AUJOURD'HUI ?  

J’ai entendu parler de GovHe grâce au cours électif 10 healthcare challenges, dispensé par Antoine Georges-Picot, le fondateur de GovHe. Il avait pour habitude de faire intervenir des experts sur chaque sujet du cours. Pour illustrer la séance sur la performance hospitalière, Pierre Dagen, l’un des managers de GovHe, a abordé cette notion au travers de missions réalisées au sein du cabinet. J’ai été captivée par le type de travaux que réalisait le cabinet, à la fois opérationnels et stratégiques avec potentiellement un fort impact sur le quotidien du système de santé. Quand s’est présentée sur le site de Sciences Po une offre pour un stage, j’ai de suite postulé.

Le processus de recrutement, moins long que dans les autres cabinets, a reposé sur un unique entretien avec un manager, puis une étude de cas pour tester mon raisonnement, exercice qui peut être déstabilisant la première fois. Les échanges ont été bienveillants. 3 jours après, j’avais une réponse positive à ma candidature, et j’ai accepté sans hésiter !

J’ai beaucoup apprécié ce stage, où les managers m’ont permis de progresser en me confiant des responsabilités auxquelles je n’aurais pas imaginé prétendre en tant que stagiaire. J’ai découvert une équipe soudée partageant des valeurs similaires, et une entreprise en pleine expansion. Quand j’ai su que Sciences Po proposait des alternances, j’ai échangé sur le sujet avec mon manager référent, et avec son soutien, j’ai fait part à Antoine de mon souhait de continuer avec eux, ce qu’il a accepté. 

A l’issue de mon alternance, l’équipe s’était étoffée, et avait déménagé dans des bureaux beaucoup plus grands. J’avais vécu différentes missions au sein du cabinet, et pourtant il me semblait qu’il me restait encore beaucoup à apprendre. Malgré les encouragements d’Antoine à passer le concours de l’ENA, rester en CDI chez GovHe a été une évidence. 

Aujourd’hui, en tant que consultante confirmée, j’interviens principalement auprès d’établissements de santé publics (publics, ESPIC ou privés à but lucratif), mais aussi des Agences Régionales de Santé, le ministère de la santé, etc. Les missions sont variées allant de l’élaboration de projets médicaux, à la réorganisation du fonctionnement de services, la réalisation de diagnostics territoriaux, ou encore la conception et conduite de projets d’expérimentation.

Je participe à la production des analyses et des supports demandés par les clients, tout en étant sur le terrain à rencontrer les différents acteurs. Je commence maintenant à encadrer des consultants plus jeunes au cours des missions. J’ai de plus en plus d’autonomie pour la gestion des missions, concernant les méthodologies de travail, l’adaptation du calendrier, ou la relation avec les clients. 

Enfin, en interne, je contribue comme chaque consultant de Govhe au développement du cabinet. Je gère ainsi tant les temps partagés de formation hebdomadaire et les formations continues lors des passages de grade ou à destination des nouveaux arrivants. 

QUELLES ONT ÉTÉ LES CONTRIBUTIONS DE VOTRE FORMATION À L'ÉCOLE D'AFFAIRES PUBLIQUES ENVERS LA FONCTION QUE VOUS OCCUPEZ AUJOURD'HUI ?  

Tout d’abord, c’est grâce à Sciences Po que j’ai connu le cabinet où je travaille aujourd’hui, ce qui est déjà beaucoup !

Les cours que j’ai suivis durant le master m’ont permis d’appréhender une vision globale du monde de la santé, dans ses différentes composantes et institutions, bien avant la mise en pratique. Ils ont entretenu ma curiosité pour ce secteur. Comprendre les principaux concepts (financement sanitaire, PLFSS, etc.), l’articulation entre les principaux acteurs (Directeur Général d’une ARS, Président de la Commission Médicale d’Etablissement, etc.) est un véritable avantage pour ne pas se sentir trop perdu à ses débuts dans le monde professionnel. Par exemple, rien que connaître les très (très) nombreux acronymes utilisés dans le secteur de la santé est une force à l’arrivée sur le terrain !

Au-delà des connaissances du monde de la santé, l’EAP nous a entraînés à l’expression orale, l’écriture de rapports et argumentaires, et la formation dispensée en alternance s’est révélée très professionnalisante, avec des cours de comptabilité-gestion, de management, etc. 

AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER À UN ÉTUDIANT QUI SOUHAITE S'ORIENTER VERS LE SECTEUR DE LA SANTÉ AUJOURD'HUI ?

Tout d’abord, être convaincu que faire des études de médecine n’est pas le prérequis pour contribuer à l’amélioration du système de santé. Donc, il ne faut surtout pas s’interdire de s’investir dans ce secteur. Grâce aux apprentissages, aux connaissances, méthodes de travail, et en prenant le temps d’écouter les différents acteurs, il est tout à fait possible d’acquérir une légitimité pour faire évoluer les choses, et apporter son aide à un monde en perpétuelle mutation. 

Enfin, l’investissement reposera aussi sur une qualité fondamentale pour travailler dans le secteur : une curiosité permanente. La santé est un monde passionnant, extrêmement varié, et parfois hautement complexe. Il faut s’intéresser à des sujets très différents, des finances d’un hôpital jusqu’au fonctionnement du bloc opératoire, d’un service de biologie médicale ou de la gestion des lits, de la recherche aux thérapies innovantes, des professionnels du soin aux droits du patient. Le monde de la santé est une dynamique, stimulante d’un point de vue intellectuel, et demande un investissement personnel pour être à jour des différentes réformes, projets d’expérimentations, des besoins qui émergent auprès des différents acteurs.    

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