Coralie Danel

Coralie Danel, étudiante en deuxième année du master Politiques publiques, spécialité sécurité et défense, a remporté l’édition 2024 du Veneto Stars Challenge au sein d'une équipe formée dans le cadre de son alternance, grâce à un projet utilisant les données d'observation de la Terre pour préserver la lagune de Venise. 
L’équipe a pu bénéficier de deux séjours à Venise pour développer son projet, avec le soutien d'experts issus des Agences Spatiales Italiennes et Européennes. 
 
Pouvez-vous expliquer en quoi consiste le Veneto Stars Challenge ?
 
Le Veneto Stars Challenge est un concours organisé par la région de Venise (Italie), récompensant les projets d’utilisation de données spatiales européennes en libre accès pour relever des défis locaux tout en valorisant le patrimoine culturel.
 

L’édition 2024, ouverte à tous les jeunes européens âgés de 18 à 25 ans, se concentrait sur les sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO autour de Venise. Les candidats sélectionnés ont l'opportunité de présenter leur projet à Venise devant un jury d'experts. Ce jury inclut des représentants de l'ASI (agence spatiale italienne), de l'ESA (agence spatiale européenne), du Copernicus User Forum, de l'ECMWF et de l'Institut Italien de Technologie.
Les meilleurs projets reçoivent ensuite un accompagnement pour aider les étudiants à concrétiser leurs propositions.
 
En quoi votre formation à Sciences Po a-t-elle été un atout dans la réalisation de ce
projet, en particulier dans le cadre de l’alternance ?
 
Tout d’abord, j’ai pris conscience des enjeux cruciaux soulevés par le domaine spatial grâce au cours électif « La remontée en puissance de l’Europe spatiale ». Ce cours, dispensé par des professionnels du secteur et agrémenté chaque semaine de l'intervention d'un spécialiste, m’a permis de mieux comprendre les implications militaires, économiques et
géopolitiques des avancées spatiales, me conduisant à réaliser mon alternance dans ce secteur !
 
La formation en alternance m’a permis d’appliquer concrètement mes connaissances théoriques assimilées à Sciences Po, dans des projets relatifs à l’entreprise. C’est en effet grâce à Prométhée Earth Intelligence, au sein de laquelle j’ai évolué, que j’ai entendu parler de ce concours.
 
Mes collègues alternants ont tout de suite été partants pour participer. La force de notre réside dans la diversité de nos formations : Adrien se spécialise en renseignement géospatial, tandis que Borrin étudie le marketing digital. Nos compétences complémentaires nous ont permis de concevoir un projet utilisant les données d'observation de la Terre pour évaluer les politiques publiques d'aménagement du territoire liées à la lagune de Venise.
 
Comment s’est déroulé le concours, entre la France et l’Italie ? 
 
La préparation de notre projet a d'abord nécessité une coordination et une organisation rigoureuses pour analyser les pratiques existantes et les innovations applicables. Il s’agissait aussi de penser les détails techniques de l’exploitation des données satellitaires Copernicus, en s’assurant qu’elles soient intégrables dans les politiques locales de protection de la lagune.
 
Après de longues semaines d'attente à la suite de la soumission de notre projet, les résultats enfin annoncés : nous sommes sélectionnés, aux côtés de huit autres équipes venues de divers pays européens, pour présenter notre innovation devant le jury lors du Space Meeting Veneto, une conférence internationale consacrée à l'industrie spatiale. 
 

Choisis parmi les trois projets lauréats à l'issue d'une compétition intense, nous avons eu la chance de retourner à Venise pour bénéficier d'un accompagnement par des experts locaux (industriels et institutionnels). Leur soutien nous a permis d’améliorer la viabilité de notre projet, et nous avons également visité le site de notre étude de cas, le Lido di Jesolo, afin de valider nos hypothèses.
 
Quels enseignements avez-vous tirés de cette expérience ?
 
Présenter en anglais devant un panel d’une dizaine d’experts a été une expérience particulièrement formatrice, nous poussant à affiner nos idées et à défendre notre vision avec assurance. 
 
Cette expérience m’a également permis de constater à quel point l’intégration des données spatiales dans les politiques publiques est essentielle pour construire un avenir plus résilient face aux défis environnementaux. La montée des eaux, l’érosion des littoraux et les tempêtes fréquentes mettent réellement en danger la sécurité des habitants et des infrastructures, un problème qu’il est crucial d’aborder sans délai. 
 
Comment ce concours s’inscrit dans votre projet professionnel ? 

Je commence un emploi dans une entreprise de transport maritime, un secteur où les données d’observation de la Terre prennent une importance croissante. Je suis convaincue que mes apprentissages me seront précieux !

En savoir plus

• Le Master politiques publiques à l'École d'affaires publiques
• La spécialité Sécurité et défense à l'École d'affaires publiques