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27.01.2022

Cyril Cassagnaud, promotion 2021

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

La ligne directrice de mon parcours est de me former pour résoudre les problèmes environnementaux et sociaux que nous traversons. Cela m'a conduit à construire les fondations d'une triple culture scientifique, politique et administrative.

Après l'obtention d'un baccalauréat scientifique au lycée Jean Moulin à Béziers, j'ai intégré une classe préparatoire aux grandes écoles dans la filière PCSI/PSI au lycée Joffre à Montpellier. 

Ensuite, j'ai décidé d'intégrer le département Mécanique des fluides, Energie et environnement (MF2E) de l'École nationale supérieure d'électrotechnique, d'électronique, d'informatique, d'hydraulique et des télécommunications (Toulouse INP-ENSEEIHT), en raison de la spécialité Génie de l'Environnement en dernière année. Finalement mon choix s'est porté sur la spécialisation Ingénierie des développements durables car je souhaitais être capable d’appréhender les questions technologiques et environnementales de manière systémique et interdisciplinaire, avec des outils de modélisation et d’évaluation. Ma formation d'ingénieur s'est clôturée par un stage de fin d'étude de Consultant chez Carbone 4, un cabinet de conseil spécialisé en stratégie bas carbone et l'adaptation au changement climatique. 

À l'issue de cette expérience dans le monde du conseil, je voulais renforcer ma capacité à analyser les questions environnementales mais aussi économiques et sociales de manie`re interdisciplinaire dans l’objectif d’agir efficacement en faveur de la transformation e´cologique. En 2019, j’ai donc poursuivi mon parcours universitaire a` Sciences Po au sein du master politiques publiques, spe´cialite´ administration publique. J'avais hésité avec la spécialité Energy, Environment and Sustainability mais je voulais sortir de ma zone de confort et découvrir de nouvelles disciplines telles que le droit public, l'économie, les finances publiques et les questions sociales. 

Passionné par les sujets abordés dans ces matières, j'ai voulu les approfondir en intégrant, en parallèle de mon master 2, la prépa concours de Sciences Po pour préparer le concours externe de l'École Nationale d'Administration (ENA) et le concours externe d'ingénieur en chef de l'Institut National des Études Territoriales (INET). Ces deux concours se sont respectivement soldés par une admissibilité et une admission. J'intégrerai à compter d'avril 2022, pour une durée d'un an, l'INET pour devenir à court terme un cadre dirigeant dans des collectivités territoriales de plus de 40 000 habitants. 

Quelles ont été les étapes majeures de la construction de votre projet professionnel ?

Ma conviction est que l’État et les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour mettre en œuvre la transformation écologique. De cette conviction découle ma volonté de mettre mes compétences au service de ce grand défi systémique et, plus largement, au service de nos concitoyens pour améliorer nos services publics. Ce projet professionnel n'était pas une évidence lorsque j'ai intégré Toulouse INP-ENSEEIHT, il s'est construit progressivement et s’est consolidé à Sciences Po. 

La première étape était de réaliser que je n'étais pas le seul étudiant à vouloir avoir un impact positif sur la société. Il y a eu deux éléments fondateurs dans mon engagement en faveur de l'environnement : une réflexion sur le rôle et la place des ingénieur(e)s au XXIème siècle et la mobilisation massive de la jeunesse face aux défis environnementaux.  

En 2017, après avoir visionné le documentaire Ingénieur pour Demain, j’ai constaté que plusieurs étudiant(e)s de mon école faisaient face aux mêmes questionnements: en tant qu'ingénieur(e), n'a-t-on le choix qu'entre la recherche et les grandes entreprises ? Peut-on appliquer nos valeurs, écologiques ou sociales, dans notre métier ? Rien n’était mis en place pour leur apporter des réponses concrètes. J’ai donc initié, avec deux camarades de promotion, une démarche de rassemblement de l’ensemble des parties prenantes de l’établissement dans l’objectif d’apporter des changements dans les enseignements et la promotion de nouvelles perspectives professionnelles.

Cette démarche m'a permis de découvrir l'étude des controverses socio-techniques. Après avoir réalisé que les voix des ingénieur(e)s et scientifiques étaient relativement moins audibles dans le débat public et moins présentes dans les instances de décision que d’autres professions, j’ai commencé à me renseigner sur les masters proposés à Sciences Po. C'est également à ce moment de ma formation que j'ai découvert de nouvelles perspectives professionnelles en réalisant un stage au Conseil départemental de l'Hérault, à la Direction technique de l'assistance aux collectivités.

Le deuxième élément était la lecture, en septembre 2018, du Manifeste étudiant Pour un Réveil Écologique, auquel j'ai apposé ma signature, comme 33 000 étudiant(e)s, réunis par une le même besoin d'agir face à l'urgence environnementale et une détermination commune à changer un système économique en lequel nous ne croyons plus. 

La deuxième étape était ma participation à l'étude de Carbone 4 "Faire sa part": responsabilités des individus, des entreprises et de l’État et ma poursuite d'étude à Sciences Po. 

L'objectif de l'étude était d'analyser la nature et l’intensité des efforts individuels et collectifs à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, à savoir 2 tonnes de CO2 / pers. / an en 2050, contre 9,9 tonnes en 2019. Les conclusions que j’ai tiré de l’étude étaient, d’une part, qu’il est vain de prétendre résoudre la question climatique en faisant reposer l'exclusivité de l’action sur les individus, et d’autre part, que l’Etat et les collectivités territoriales ont un rôle crucial à jouer pour faire advenir la transformation écologique. En effet, ces dernières doivent définir et planifier un cadre stratégique pour atteindre les objectifs environnementaux fixés au niveau national. Pour rendre ces plans opérationnels, elles peuvent financer et opérer des services publics et infrastructures. Pour assurer un déploiement cohérent des plans, elles accompagnent, orientent coordonnent les actions de nombreuses parties prenantes des territoires. Autant de défis auxquels je voulais prendre part à l’issue de cette étude. 

En rejoignant Sciences Po, je voulais ainsi comprendre le fonctionnement de l'Etat, des collectivités et des politiques publiques pour entrer dans une phase plus opérationnelle. En me formant à Sciences Po, j'ai acquis des savoirs nécessaires pour devenir un ingénieur-haut fonctionnaire polyvalent, responsable et animé par le bien commun. 

La troisième étape était celle de la confirmation professionnelle lors de mon stage de fin d'étude au  ministère du travail, à la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Ma mission principale consistait à analyser l’intégration de la transition écologique dans le dispositif des EDEC. Ce sont des accords pluriannuels conclus entre le ministère du travail et une ou plusieurs branches professionnelles pour la mise en œuvre d’un plan d’action pour faire face aux mutations économiques, technologiques, juridiques et dorénavant écologiques. Le travail en administration centrale m'a beaucoup plu et m’a permis d’observer l’importance de la coordination entre les niveaux central et déconcentré. Je me suis aperçu qu’il existait un décalage entre les objectifs et orientations donnés en matière environnementale au niveau central et leur intégration concrète dans le dispositif. Cette difficulté, qui se retrouve dans de nombreuses politiques publiques, résulte en partie du caractère technique des problématiques environnementales et de la difficulté pour les agents publics d'intégrer, sans formation spécifique, ces nouvelles priorités dans les politiques publiques. C'est un constat qu'avait également réalisé les agents publics signataires de la tribune "Répondre au défi climatique nécessite de former l’ensemble des agents publics" en décembre 2019. 

Comment s'est déroulée votre préparation aux concours administratifs pendant votre année de Master 2 ?

C'était une année exigeante, a fortiori lors des confinements, mais elle s'est bien déroulée en raison d'une anticipation des échéances et de la priorisation de mes objectifs. Le premier était de valider le master 2. Le second était d'intégrer l'ENA ou la filière ingénieur en chef de l'INET. À ce stade, je dois vous confier qu'au début de la prépa je me suis autocensuré sur mes objectifs : j'estimais qu'intégrer l'ENA était impossible et qu'il était préférable d'orienter ma préparation pour intégrer l'INET. Mais après avoir échangé avec des hauts fonctionnaires et obtenu de bons résultats lors des premiers galops, j'ai revu mes objectifs et rééquilibré ma préparation pour passer les deux concours.

Lors du premier semestre il fallait jongler entre les cours du master 2, de la prépa et les examens. Lors du second semestre, toujours en continuant de suivre les enseignements de la prépa, j’avais 3 défis : 

- trouver le bon équilibre entre synthétiser ("ficher" dans le jargon préparationnaire) le programme et l'apprendre dans la perspective des deux concours blancs (mi-février et fin mai) ;

- répondre aux missions qui m'avait été confiées lorsque j'étais en stage à la DGEFP, tout en ne prenant pas de retard dans le premier défi ; 

- mettre en oeuvre l'initiative "Le réveil des pouvoirs publics", sans porter préjudice aux deux premiers défis, car l'horloge climatique continuait de tourner.

Après l'obtention de mon diplôme début juin 2021, j'ai entamé la deuxième partie du marathon et me suis concentré entièrement à la préparation des épreuves écrites, puis orales de l'ENA et de l'INET. Les épreuves de l'ENA s'apparentent à un décathlon : il y a 5 épreuves écrites (droit public, économie, culture générale, questions sociales et finances publiques) qui s'échelonnent tout au long de la dernière semaine d'août. Après ces épreuves, j'ai enchainé début septembre avec les épreuves écrites de l'INET, avec de la fatigue qui s'était accumulée mais toujours avec l'envie de donner le meilleur lors d'épreuves écrites, elles aussi très exigeantes.

Le mois de septembre a été le plus difficile à appréhender car il fallait préparer les épreuves orales de l'ENA et de l'INET sans connaître les résultats des épreuves écrites. 

En octobre, pour les candidats admissibles à l'ENA, a commencé la deuxième partie du décathlon : 5 épreuves orales (questions internationales, questions européennes, grand oral, mise en situation collective, anglais). S'agissant de l'INET il y avait 3 épreuves (mise en situation collective, grand oral, anglais) en novembre, qui se chevauchaient parfois avec celles de l'ENA. En résumé c'était le bac "puissance mille". 

La qualité des cours des enseignants de la prépa concours a été précieuse pour aller directement à l'essentiel que ce soit en termes de méthodologie ou de références, face à un programme vaste et à assimiler dans un temps court. Je tiens à les remercier pour leur accompagnement et leurs conseils. Je tiens également à remercier les équipes pédagogiques pour avoir permis aux étudiant(e)s de continuer la préparation à distance.

Pouvez-vous nous parler de votre initiative "Le Réveil des pouvoirs publics"  que vous avez initié avec une autre étudiante, Carole Meffre, au sein du collectif Pour un réveil écologique ?

Le collectif a été créé en 2018 à la suite de la publication du Manifeste étudiant pour un Réveil écologique, rassemblant 33 000 signataires. Nos actions sont centrées sur l’emploi et la formation. Sur le plan de l'emploi, nous avons par exemple interrogé les 100 plus grandes entreprises françaises sur leur prise en compte des enjeux environnementaux. Sur le plan de la formation, nous avons créé une plateforme à destination des étudiant(e)s pour les aider à transformer leurs établissements. Nous avons ensuite publié le Grand Baromètre, une enquête nationale sur la prise en compte de l’écologie dans l’enseignement supérieur. 

Notre exigence est celle de la transparence car l’information et la connaissance sont indispensables pour passer à l’action et s'assurer de l'effectivité des actions des entreprises ou des écoles. C'est la raison pour laquelle les réponses aux questionnaires (entreprise et établissements du supérieur) sont disponibles en intégralité sur notre site internet.

En février 2021, nous avons fait le constat que nous ne nous étions encore jamais adressés aux pouvoirs publics. Or des étudiants de nombreux établissements formant aux métiers du service public avait largement signé le Manifeste : 800 élèves des Instituts d’études politiques, 700 de l'École polytechnique, 200 des Écoles nationales supérieures et près de 600 des Facultés de droit et de sciences politiques. La réponse de l’Etat à la question environnementale est donc déterminante pour les choix de carrière des signataires et plus généralement des étudiant(e)s aujourd’hui. 

Nous avons ainsi, avec Carole Meffre et une dizaine d'étudiant(e)s et élèves-fonctionnaires (ENM, IPEF, Mines, INSEE), conçu, avec l'appui d'agents publics, puis envoyé en juillet 2021 des questionnaires aux administrations centrales de 13 pôles ministériels, au Parlement et ses services administratifs, aux juridictions financières, judiciaires et administratives. 

Ces questionnaires abordent à la fois des sujets internes (stratégie, gouvernance, évaluation et réduction des impacts environnementaux, formation des agents) et externes (relations avec les pouvoirs publics et citoyens, politiques publiques, décisions et leur exécution) de ces institutions.  Nous avons par exemple demandé aux administrations centrales de quelle manière elles conçoivent, pilotent et évaluent leurs politiques publiques au regard des objectifs environnementaux de la France (SNBC, PPE, SNB). 

Au départ nous avions une petite appréhension car nous nous adressions aux plus hautes institutions de la République et nous n’avions aucune garantie de réponse. Nous avions le sentiment que l’administration et les institutions de la République étaient inatteignables. Pourtant, notre taux de réponse avoisine les 60%. Nous avons été agréablement surpris de recevoir, rapidement, plusieurs réponses favorables de la part du Conseil d’État, de la Cour des Comptes et de plusieurs ministères de l’Économie, de l’Intérieur, de la Justice, de la Transition Ecologique…

>Après avoir publié les réponses, il nous reste maintenant à les analyser. Notre objectif est, d’une part, de synthétiser les bonnes pratiques pour qu’elles puissent être diffusées largement au sein du secteur public, et, d’autre part, de formuler des propositions pour répondre aux limites et difficultés auxquelles font face les administrations. Cette analyse fera l’objet d’une publication et d’une présentation spécifiques au deuxième semestre 2022. 

En fonction des retombées de notre démarche, nous envisageons de l’élargir aux fonctions publiques hospitalière et territoriale, absentes de notre étude. 

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'Affaires Publiques envers le parcours dans lequel vous vous engagez aujourd'hui à l'INET ?  

L'École d'affaires publiques m'a tout d'abord ouvert un nouveau champ de réflexion et d'action professionnelles et associatives en me faisant découvrir les mécanismes des politiques publiques et les acteurs publics, notamment les grandes écoles du service public. 

Sur le plan professionnel, c'est en côtoyant des enseignants et alumnis hauts fonctionnaires que j'ai découvert la richesse des carrières administratives. 

Sur le plan associatif, la scolarité à l'EAP offre du temps aux élèves pour s'engager en parallèle des études. Par exemple, j'ai pu découvrir les pouvoirs publics sous un nouvel angle via l'organisation de conférences et d'évènements lorsque j'étais responsable de la filière Administration publique au sein de l'Association de l'École d'affaires publiques. 

L'École d'affaires publiques m'a permis d'approfondir et d'acquérir les compétences pour devenir un haut fonctionnaire capable de travailler aux échelles territoriales, nationale ou européenne. 

L'approfondissement vient de la complémentarité entre ma formation à l'EAP et ma formation à Toulouse-INP ENSEEIHT. En école d'ingénieur j'ai appris à résoudre des problèmes, à Sciences Po j'ai appris à formuler des problématiques et des propositions pour y répondre, en tenant compte des enjeux environnementaux, politiques, sociaux et économiques. 

L'acquisition des compétences techniques est issue des matières telles que le droit public, les finances publiques ou l'économie, qui sont au cœur de l'action publique. La méthode d'analyse et la capacité d'expression oratoire que j'ai développé grâce aux enseignements de l'EAP et de la prépa concours me seront particulièrement précieuses pour la suite de mon parcours, que ce soit lors de ma formation à l'INET ou lors de mon premier poste en avril 2023. 

Auriez-vous des conseils à donner à un ou une étudiant(e) et à un jeune diplômé(e) ?

Je souhaite, tout d'abord, en cette période de réflexion sur les perspectives de poursuite d'étude des élèves de terminale, leur conseiller d'être curieux, d'aller échanger avec des étudiant(e)s ou enseignant(e)s de l'enseignement supérieur, lors de journées portes ouvertes, pour mieux connaître les différentes filières de formation, et de ne pas s'autocensurer face à des filières sélectives. Ce dernier point est crucial, en particulier pour les élèves des classes populaires et modestes : les grandes écoles et la société ont besoin de votre regard ouvert, de votre ingéniosité et de votre détermination. 

Si vous passez les barrières de la sélection, cela ne sera pas facile tous les jours. Il y aura des difficultés financières mais il existe des solutions (bourses, prêts, ...). Il y aura des épreuves intellectuelles ou sociales mais vous les surmonterez grâce à votre capacité d'adaptation hors normes. À la fin vous aurez surtout la satisfaction d'avoir réussi à franchir de nombreuses barrières, qui seront moins hautes pour les suivants que vous pourrez accompagner.   

Si vous échouez à entrer dans des filières sélectives ou que vous choisissez de ne pas poursuivre votre parcours dans les études supérieures, gardez à l'esprit que les métiers les plus utiles et précieux pour la société n'impliquent pas nécessairement de passer par une grande école. Les voies de l'épanouissement personnel et professionnel sont nombreuses, vous les trouverez, parfois en adoptant un esprit collectif pour ne pas avancer seuls face à vos questionnements.

Ensuite je veux dire aux étudiant(e)s, notamment en classes préparatoires, que le talent ne fait pas tout. Pour atteindre vos objectifs, il faudra un mélange de travail, de curiosité, de rigueur, de persévérance, de motivation, de volonté d'amélioration continue et d'optimisme. Il sera aussi nécessaire de reconnaître et d'accepter les parts de chance et d'aléa inhérentes aux concours. 

Pour les candidats qui n'ont pas été admissibles ou admis dans les écoles du service public et qui repartent pour une année de préparation : ne vous découragez pas, reposez-vous, croyez en vous et persévérez ! Les portes finiront par s'ouvrir. Je sais que ce n’est pas évident pour l’avoir vécu en math sup/spé, mais, avec le recul, vous verrez que c’est parfois mieux de réussir dans l’adversité. Sénèque écrivait à cet égard que "Seul l'arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c'est dans cette lutte que ses racines, mises à l'épreuve, se fortifient."

Enfin, à l'heure où les activités humaines menacent la pérennité du vivant et où les injustices environnementales et sociales sont grandissantes, je voudrais inviter les jeunes diplômés et les personnes qui liront ces lignes, à se poser les questions suivantes : Dans quelle mesure mon activité professionnelle est compatible avec une société bas carbone et qui préserve la biodiversité ? Dans quelle mesure cette activité, mes engagements personnels et choix politiques permettent de construire une démocratie des semblables, dans laquelle chacun est respecté et reconnu comme utile à la collectivité ? 

Pour ma part, je n'ai pas encore répondu en détail à ces questions. J'avance avec elles en guise de boussole pour orienter les voiles de mon parcours vers une Terre qui restera habitable pour l'ensemble du vivant et qui permettra aux êtres humains de rendre effective la devise de la République française. 

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