Accueil>Découvrez les solutions imaginées par les étudiantes et étudiants de l’Incubateur de Politiques Publiques
22.06.2022
Découvrez les solutions imaginées par les étudiantes et étudiants de l’Incubateur de Politiques Publiques
Mercredi 11 mai 2022, après un semestre intensif d’acculturation aux outils et méthodes du design appliqués à l’action publique, les 121 étudiantes et étudiants de 1ère année à l'École d’affaires publiques qui participaient cette année à l'Incubateur de Politiques Publiques (IPP) ont présenté les solutions concrètes imaginées pour répondre aux défis d’intérêt général soumis par les 18 partenaires publics, privés et associatifs de cette 4ème édition.
Une démarche ancrée sur le terrain pour proposer des solutions concrètes à des problématiques de politiques publiques complexes
Les solutions présentées lors de cette journée de clôture ont pris des formes très variées (application mobile, objet physique, jeu sérieux, programme d’action, etc.). Cette diversité illustre l’un des objectifs pédagogiques principaux de l’Incubateur de politiques publiques qui est d’apprendre à passer d’une analyse théorique d’une problématique à la conception d’un objet concret qui peut être montré et testé auprès des publics concernés afin d’améliorer réellement leur situation.
Découvrir tous les projets des étudiants dans la bibliothèque des défis
Pour aboutir à ces résultats “sur-mesure”, les étudiants ont adopté des réflexes et des postures nouvelles issues du design : centrage usager, itération, test, prototypage d’objet… Autant d’approches qui sont complémentaires aux apprentissages plus classiques de leur scolarité et qui permettent d’aborder des problématiques de politiques publiques complexes en s’appuyant directement sur les expériences du terrain.
Dans un premier temps, les étudiants se sont ainsi rendus chez leur partenaire afin d’identifier des problèmes concrets sous-jacents à leur défi initial. Laura Bellet et son groupe qui travaillaient sur le défi “Comment rendre plus lisibles et plus compréhensibles les conditions d'accès au logement social afin d'améliorer les parcours des demandeurs de logement social?” ont ainsi passé trois jours entiers en immersion au Service Municipal du Logement de la Ville de Saint Denis au début du semestre : “la phase d’immersion était la plus importante du projet car on s’est pris toute la difficulté de ce système dans la tête. C’était essentiel pour avoir juste une idée de la confusion très importante que ça représente pour les bénéficiaires.”
Passer par l’immersion terrain, c’est aussi trouver des angles précis et personnels pour aborder des problématiques très souvent complexes et globales. Lucile Baumann a par exemple travaillé cette année sur les difficultés de compréhension des démarches administratives que rencontrent les demandeurs d’asile à leur arrivée sur le territoire national (défi proposé par la Direction Interministérielle de la Transformation Publique - DITP). Là où de nombreux diagnostics et études existent sur le sujet, Lucile explique comment le design a permis à son groupe d’imaginer une solution concrète et applicable : “Quand on travaille sur un tel sujet, on peut voir les chiffres, on peut voir dans la rue ou dans les médias, mais quand on est confronté à la réalité de la personne, il y a plein de choses qui se démarquent comme le langage corporel ou les émotions, et c’est sur ces retours-là que nous avons pu construire une solution vraiment pertinente”.
Exemples de défis sur des enjeux sanitaires et sociaux : une diversité de solutions
Parmi les 18 défis de l’édition 2022, les thématiques sanitaires et sociales étaient fortement représentées : voici trois exemples concrets de projets conçus par les étudiants qui illustrent la diversité des solutions proposées.
Communauté École Solidaire et Réseau Enfant-Médiateur (REM)
Défi proposé par la Croix-Rouge Française : “Comment soutenir les enfants “aidants” dans les familles primo-arrivantes ?”
Grâce à des enquêtes sur le terrain, notamment des maraudes à Lyon et entretiens avec des parties prenantes et des experts, les étudiantes et étudiants ont décidé de rechercher des moyens de déplacer la charge “d’aidant” des enfants sur des tiers aidants habilités et de renforcer l'autonomie des parents à travers deux propositions : le projet Communauté École Solidaire, un réseau de médiateurs de la Croix-Rouge et de parents volontaires pour soutenir les parents primo-arrivants (langue, administratif, etc) ; ainsi que le Réseau Enfant-Médiateur (REM) qui s’adresse cette fois aux membres du tissu associatif spécialisés sur les activités psychosociales menées sur le territoire auprès de l’enfant primo-arrivant dans le but de diffuser les bonnes pratiques et accélérer le partage d’expertise (carte interactive, formations sur le sujet, contacts des autres membres …).
Découvrez les vidéos de Communauté École Solidaire et de Réseau Enfant-Médiateur (REM)
Création d’une cartographie d’acteurs pour comprendre les sphères de vie d’un migrant primo-arrivant
BasEndo
Défi proposé par la Fondation pour la Recherche Médicale : “Comment lutter contre la désinformation et la défiance envers la parole scientifique ?”
Après plusieurs semaines d’enquête, les étudiants ont fait le constat que la désinformation sur des sujets médicaux alimente la défiance envers le discours scientifique de manière générale. Ils ont donc décidé de développer une solution de lutte contre la désinformation et d’éducation à la démarche scientifique en se concentrant, dans un premier temps, uniquement sur une maladie : l’endométriose. Cela a donné naissance à BasEndo, une application qui donne un accès simplifié aux études sur l’endométriose, traduites et résumées grâce à une intelligence artificielle, avec des résultats clés partageables facilement. La solution permet aussi de rendre les patientes actrices de leur maladie en leur proposant un moyen d’expliquer clairement ses conséquences à leurs proches ou à leur employeur. Les étudiants ont pu bénéficier du mécénat de compétences d’AWS pour construire leur prototype.
Découvrez la vidéo de présentation de BasEndo
GHE’Fait le tri
Défi proposé par le Pôle Femme et Enfant du Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF) : “Comment limiter l’impact environnemental des activités d’un hôpital et comment l’engager dans une démarche éco-responsable ?”
Échange avec les soignants et personnel du pôle Femme-Enfant du GHEF
Face au constat de déficit du tri sélectif dans les services hospitaliers et de ses répercussions sur l'environnement, les étudiantes et étudiants ont choisi de matérialiser leur solution sous la forme d’une opération-test de tri du plastique d’une semaine au sein du Pôle Femme Enfant. Ils l’ont couplée à une feuille de route détaillant la marche à suivre pour l’instauration de véritables nouvelles filières de tri. Ils ont opté pour cette stratégie afin de prouver l’implication des soignants dans l’acte de tri, sans empiètement sur les gestes de soin, ainsi que pour démontrer que le changement est opérationnellement faisable. "Le groupe qui est intervenu était très efficace et sympathique. Son travail a convaincu la direction qui a donné son accord pour enclencher une démarche environnementale concrète" nous a partagé Asmahane Khelfat, directrice déléguée du Pôle, quelques jours après la restitution des élèves.
Découvrez la vidéo de présentation de GHE’Fait le tri
Galerie des défis
en savoir plus
- L'Incubateur de politiques publiques de l'École d'affaires publiques
- Le Laboratoire d'innovations publiques de l'École d'affaires publiques
Vidéo © Lucile Meunier