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13.06.2024

Evelyn Paris, promotion 2020

Evelyn Paris (crédits : Kevin Labruyère)

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

Ayant grandi en Roumanie, un moment décisif pour la construction de mon parcours universitaire et professionnel fut l’adhésion de mon pays à l’Union européenne. J’ai très tôt su que je voulais étudier, comprendre et m’engager en faveur de la promotion du projet européen et des valeurs européennes communes. J’ai commencé à m’intéresser au fonctionnement de l’Union européenne dès mes années de lycée et j’ai occupé le poste de coordinatrice départementale pour le Parlement européen des jeunes (European Youth Parliament – EYP) pour contribuer à informer et sensibiliser la jeunesse roumaine. 

Après avoir passé mon bac en Roumanie, j’ai intégré le programme de double diplôme de bachelor entre Sciences Po et University College London (UCL). Mes études à Paris et à Londres m’ont permis d’acquérir une vision complexe du paysage politique européen et national et j’ai pu rencontrer de nombreux professeurs inspirants qui m’ont confortée dans mon choix de poursuivre mon engagement dans le domaine des politiques publiques européennes. J’ai ensuite continué mon parcours universitaire en intégrant la spécialité « Management and Public Affairs » du Master affaires européennes à l’École d’affaires publiques de Sciences Po et, en parallèle, j’ai également obtenu une licence en droit de l’Université Paris II Panthéon-Assas. Le Master affaires européennes m’a donné les clés pour comprendre la complexité des politiques européennes et pour analyser les différents enjeux sous un angle multidisciplinaire. 

Quelles ont été les étapes majeures de la construction de votre projet professionnel ?

Il a été très important pour moi de consolider et compléter mes connaissances théoriques par une riche expérience de terrain. Ainsi, mon parcours professionnel a été marqué par de nombreuses expériences, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. J’ai passé mon stage de première année de Sciences Po dans l’ambiance trépidante de la « trading floor » d’Engie Global Markets, où j’ai pu comprendre le fonctionnement du marché européen de l’électricité et les enjeux du trading de « commodities » (commerce des matières premières). Après ma deuxième année à Sciences Po je me suis envolée en direction de New York pour rejoindre la Mission permanente de Roumanie auprès des Nations Unies en tant que stagiaire « policy advisor ». Une expérience de quelques mois plongée dans une actualité internationale dense, qui a valu l’équivalent d’une année de master en relations internationales. Puis à Londres, j’ai effectué un stage au sein de l’Ambassade de Roumanie au Royaume-Uni, où j’ai pu suivre l’évolution des relations bilatérales dans un contexte politique marqué par le vote en faveur du Brexit. Avant d’intégrer mon master, j’ai aussi effectué des stages à l’Office des Nations Unies à Genève ou encore au Bureau régional pour l’Europe centrale et orientale de l’Organisation internationale de la Francophonie. Cette dernière expérience m’a permis d’être sélectionnée pour accompagner la Secrétaire générale de l’OIF à un dialogue de haut-niveau avec la jeunesse, organisé par le Président de l’Assemblée générale des Nations unies en 2018, où j’ai présenté mes propositions sur des sujets tels que la prévention de la radicalisation des jeunes et les politiques d’autonomisation de la jeunesse. Dans le cadre de mon master, j’ai effectué un stage à la direction générale de la Représentation de la Commission européenne en France et, pour mon stage de fin d’études, je suis revenue dans le secteur privé en tant que « business analyst » pour Amazon France.

Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste actuel auprès la Représentation de la Commission européenne en France  ?  

Je travaille depuis bientôt trois ans en tant que consultante spécialisée dans la lutte contre la désinformation, auprès de la Représentation de la Commission européenne en France. La Représentation agit en tant que voix de la Commission européenne en France et facilite le lien avec les citoyens, les autorités nationales, régionales et locales, ou encore les médias. Dès ma prise de poste, j’ai été plongée dans une riche actualité politique, avec la Présidence française du Conseil de l’UE, le début de la guerre en Ukraine, l’élection présidentielle française et, plus récemment, les élections européennes.

Mon rôle consiste à coordonner et développer l’action de l’initiative phare de lutte contre la désinformation de la Représentation, « Les Décodeurs de l’Europe », tout en surveillant de près les développements politiques et médiatiques en France. Dans cette grande année électorale, où la moitié de la population mondiale est appelée aux urnes, il est indispensable d’assurer l’accès aux informations fiables, de combattre les ingérences numériques étrangères et d’œuvrer pour sauvegarder l’intégrité des élections. Or, selon le dernier Eurobaromètre Standard de l’automne 2023, 81% des citoyens européens estiment que la désinformation constitue un problème pour les démocraties et 68% des citoyens européens estiment être souvent confrontés à des informations inexactes ou à de la désinformation. Dans ce contexte, mon rôle consiste à identifier la désinformation ciblant les politiques européennes en France et à développer des outils de communication et des partenariats afin d’assurer l’intégrité de l’information pour que les citoyens puissent faire des choix éclairés. 

Pourriez-vous nous parler de l’association que vous avez fondée, le Cercle Alma ?

Persuadée par l’idée que « le réseau fait la force » dans la construction du parcours professionnel de chacun et animée par un esprit de partage, j’ai fondé le Cercle Alma avec une amie pour promouvoir les valeurs du partage, de l’ambition et de l’audace. Le Cercle Alma est donc avant tout un réseau et un lieu de rencontre des leaders issus de tous les domaines : de la diplomatie à la culture, du luxe à la fonction publique, du business à la recherche. L’objectif est simple et en même temps ambitieux : nous souhaitons promouvoir le partage intergénérationnel et surtout décloisonner les différents milieux professionnels pour générer des idées nouvelles et novatrices et contribuer, à notre niveau, à façonner la société de demain. Nous organisons des conférences et des évènements autour de trois pôles : les politiques publiques, le business et la culture. Le Cercle Alma entre uniquement en sa deuxième année d’existence mais je suis fière d’avoir pu mobiliser, en si peu de temps, un grand nombre de jeunes actifs engagés et des experts reconnus dans leurs domaines d’activité.

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires publiques, et plus particulièrement du Master affaires européennes, spécialité Management and Public Affairs, envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?  

Ma formation à Sciences Po m’a permis avant tout de développer mon esprit critique et ma polyvalence. J’ai beaucoup apprécié la grande qualité des enseignements, ainsi que la possibilité d’apprendre à la fois des meilleurs universitaires, tout autant que des professionnels dans le cadre des cours électifs. L’aspect professionnalisant des cours m’a permis d’acquérir des compétences indispensables pour le monde du travail, notamment à travers les différents cours dédiés à la négociation, aux réformes, au lobbying, ou encore à la communication de crise. Le Master affaires européennes m’a également permis de comprendre le fonctionnement des institutions européennes, ce qui a constitué un vrai avantage lors de ma prise de poste. Lors des différents travaux de groupe, nous avons pu nous pencher sur un grand nombre de thématiques d’actualité et apporter une contribution significative à la réflexion autour des défis sociétaux actuels. L’environnement de Sciences Po m’a inculqué la conviction que chacun peut jouer un rôle de vecteur de changement et contribuer, à sa façon, à la création de valeur et à la promotion du bien commun.

Et exactement dix ans après avoir franchi les portes du 27 rue Saint-Guillaume pour la première fois, je suis très fière de revenir à Sciences Po à partir de l’automne 2024 – cette fois-ci en tant qu’enseignante, car je vais enseigner un cours sur la lutte contre la désinformation à l’École d’affaires publiques. Mes années à Sciences Po ont joué un rôle décisif dans mon parcours professionnel et m’ont permis de toujours viser encore plus haut. Ainsi, je suis très heureuse de pouvoir redonner à l’École qui a tant façonné mon parcours et j’espère – par le partage de mon expérience à travers ce cours – pourvoir contribuer, à mon niveau, à la formation des leaders et des décideurs de demain. 

Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?

Les années d’études sont des années d’exploration, de découverte de soi et de ses passions et intérêts, d’apprentissage… Mon conseil est de rester curieux, de cultiver ses passions et de ne jamais chercher à rentrer dans une « case » prédéfinie. Il ne faut pas avoir peur de poursuivre ses intérêts et d’avoir un parcours « atypique ». La diversité et l’originalité font votre richesse et vous distingueront dans le milieu professionnel. Et tant que vous restez fidèles à vous-mêmes, des nombreux opportunités s’ouvriront à vous !

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