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20.11.2024

Innovation pédagogique : la classe préparatoire sportive aux grandes écoles militaires

Dans le cadre des activités sportives proposées aux étudiantes et étudiants, Sciences Po collabore depuis plusieurs années avec l'association Impulsion75.

Cette association propose un parcours diplômant d'éducateur sportif à des jeunes en difficulté scolaire, qui sont accompagnés pour faire de leur passion pour le sport leur métier. Ces jeunes éducateurs diplômés interviennent aujourd'hui auprès des étudiants de Sciences Po pour différentes activités sportives, ils entrainent en moyenne 200 étudiants par semaine. En retour, des étudiants de Sciences Po agissent comme tuteurs auprès des stagiaires d'Impulsion75 pour les accompagner dans la prise de parole en public et la rédaction d'écrits, leur permettant ainsi de valider leurs études.

Cette année universitaire, et afin de répondre aux demandes des étudiants, l'association a lancé une classe préparatoire sportive spécifique pour préparer physiquement les candidats au concours d'entrée des grandes écoles d'officiers (École nationale supérieure de la Police, École des officiers de la gendarmerie nationale, concours d'officier sur titre au sein d'une des trois armées, concours d'officier de sapeurs-pompiers…). Une cinquantaine d'étudiants de master de la spécialité sécurité et défense de l'École d'affaires publiques de Sciences Po bénéficient de cette préparation sur-mesure qui a lieu dans la salle de sport du 9 rue de la Chaise (campus de Paris), équipée sous les conseils de l'association.

À l'occasion d'une séance d'entraînement, nous avons rencontré Maher Benallal, coach diplômé de l'association, et Alice Adrait, étudiante à l'École d'affaires publiques et stagiaire de la classe préparatoire.

Maher Benallal et Alice Adrait à la salle de sport au 9 rue de la Chaise (campus de Paris). (crédits : Clara Dufour / Sciences Po)

Qui êtes-vous ? Vous connaissez-vous ?

Maher : J'ai 24 ans et je suis encadrant sportif pour Impulsion75. Je suis notamment l'un des coachs de la formation sportive pour les concours militaires que l'on propose aux étudiantes et étudiants de Sciences Po. Alice est une de mes élèves, elle est très déterminée : c'est la seule qui enchaîne parfois deux cours ! Pourtant, on les pousse vraiment dans leur limites, ça en dit long sur ses ambitions et sa détermination, je suis fier d'elle, comme de tous nos stagiaires.

Alice : J'ai 22 ans et je suis en première année du master affaires européennes, spécialité sécurité et défense. On est devenu un groupe solide, soudé et motivé grâce à nos coachs. Chaque cours passe très vite, ils nous encadrent parfaitement et nous donnent envie de nous dépasser.

Sciences po et l'association impulsion75 ont lancé cette nouvelle classe préparatoire sportive, pouvez-vous nous en dire plus ?

Maher : Le projet est né d'une demande des étudiants de la spécialité sécurité et défense. Dès qu'ils m'en ont parlé, je me suis mis dessus, en me formant aux différents concours et à leurs barèmes pour proposer une classe préparatoire sur plusieurs mois, avec une vraie progression et la formation d'un esprit de corps pour que les stagiaires aillent au boulot de leurs limites. Je connaissais déjà certains des étudiants dans le cadre des cours de cardioboxe que je donnais à la salle de sport de Sciences Po.

Je savais que les étudiants craignent certains exercices du concours comme les tractions ou le test Luc Léger. Je me suis dit qu'il fallait rapidement les confronter à ces exercices, pour ensuite les faire progresser, de manière calculée. Sciences Po a équipé la salle du matériel nécessaire. Certains jours, on les emmène courir en extérieur, on leur programme aussi des examens blancs, pour qu'ils soient sereins le jour du concours. On vise le 20/20 au concours, afin qu'ils aient un maximum d'avance. Certains stagiaires sont choqués de voir qu'en un mois et demi, ils sont passés d'une minute trente à dix minutes de gainage !

Alice : Je suis membre de l'Association Sportive (AS) de Sciences Po. Nous sommes une des rares écoles où l'association sportive gère la pratique sportive en autonomie (professeurs, matériel, tournois…). Travailler avec Impulsion75 est vraiment un plus pour nous, notamment pour offrir des sports à la carte aux étudiants qui n'ont pas pu s'inscrire dans les disciplines rapidement prises d'assaut. L'association offre aussi des préparations physiques pour les équipes sportives de l'AS. Avoir un complexe sportif dans les murs, c'est un atout.

Et la partie tutorat par les étudiants de sciences po, comment se met-elle en place ?

Maher : Les jeunes de l'association sont suivis par des étudiantes et étudiants de Sciences Po pour préparer la passation de leur diplôme. Pour valider notre certificat professionnel, nous devons préparer trois dossiers d'une trentaine de pages et un oral de plus d'une heure. Des liens forts sont créés avec nos tuteurs, qui sont souvent présents par la suite à nos cérémonies de remises de diplômes !

Alice : J'étais en 3A à Montréal l'an dernier, donc je n'ai pas encore pu m'impliquer pleinement sur cet aspect du partenariat, mais j'ai plusieurs collègues de l'AS qui sont tuteurs.