Accueil>Laureen Calcat, promotion 2022
02.10.2023
Laureen Calcat, promotion 2022
Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?
J’ai fait un parcours relativement classique à Sciences Po : deux ans au campus Europe-Asie du Havre, 1 an de 3A en Chine, puis un Master en double-diplôme avec HEC (Master in management à HEC et Master politiques publiques à Sciences Po). Je dirai que le fil rouge de mes études a été la Chine : j’apprends le chinois depuis le collège, le voyage que j’ai eu la chance d’y réaliser dès mes 13 ans avec ma classe de chinois, a attisé ma curiosité au point que j’ai continué à consacrer de nombreuses heures à cette langue aussi poétique que complexe tout au long de mes études. C’est assez naturellement que le choix du campus du Havre s’est imposé, puis l’année à l’Université de Pékin (Beida), en chinois intensif. Cette année fut si riche en découvertes que je m’étais fait le vœu de retourner en Chine, vœu exaucé en août 2022, lorsque j’ai décollé de Paris pour mon premier emploi, direction la « capitale du Nord », Beijing.
Mon parcours professionnel est encore très novice, n’ayant commencé ma vie professionnelle qu’il y a un an. En termes de stage, je suis passée de la vente dans le luxe chez Louis Vuitton, à la mobilité durable chez Michelin, à l’audit des organisations internationales à la Cour des comptes, et enfin aux négociations pour la COP15 Biodiversité à la DG Trésor (Ministère de l’Economie). Au fur et à mesure de mes études et de mes stages, je me suis rendu compte que la mission qui m’animerait désormais au travail serait la transition écologique.
Avec le VIA (Volontariat International en Administration) que je fais maintenant à l’Ambassade de France en Chine en tant qu’attachée développement durable, énergie, transports, je réalise aujourd’hui la synthèse de mes deux centres d’intérêt majeurs : l’environnement et la Chine.
Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui en tant qu’attachée développement durable à l’Ambassade de France en Chine ?
Je suis en VIA à l’ambassade. C’est un contrat très intéressant de 1 à 2 ans, pour les jeunes de moins de 30 ans (au moment de postuler) qui souhaitent s’expatrier et découvrir la diplomatie, sans pour autant s’engager corps et âme dans des concours dont l’issue est par nature incertaine. Pour ceux qui préfèrent travailler en entreprise, il existe aussi des VIE (Volontariat International en Entreprise). Le VIA/E est, au-delà d’une expérience professionnelle, une véritable expérience de vie, que je conseillerais à tout le monde !
A l’ambassade, je travaille au Service Economique Régional (SER), qui est la branche internationale de la Direction Générale du Trésor. Dans mon pôle, nous sommes quatre, chargés de la partie environnement / climat / énergie / transports des relations franco-chinoises. Mon supérieur et son adjoint s’occupent de la part institutionnelle (rencontres et négociations avec les ministères chinois, préparation de visites…) et entreprise (remontée de leurs difficultés, soutien à leurs projets…). De mon côté, je suis plus chargée de la partie analytique (rédaction de notes et fiches, réponses à des commandes, brèves hebdomadaires), j’organise et participe à quelques évènements, et je viens en appui à mes collègues. Lorsqu’une visite importante a lieu (comme celle du Président Macron en avril 2023), toutes les forces vives sont alors mobilisées. Un autre projet qui me tient à cœur est l’initiative Ambassade Verte, qui vise à réduire l’empreinte carbone et environnementale des ambassades françaises. J’ai par exemple pour projet de réaliser une Fresque du Climat pour les agents de l’Ambassade.
Quelles ont été les contributions de l'École d’affaires publiques, et plus particulièrement de votre formation en double diplôme avec HEC, au poste que vous occupez aujourd’hui ?
Le secteur public me paraissait être quelque chose d’obscur et d’inaccessible. Mon master m’a permis de démystifier l’administration et de me procurer un sentiment de légitimité lorsque j’ai postulé à mon premier stage. Une chose en entraînant une autre, mon stage à la DG Trésor m’a aidé à décrocher le VIA. Bien-sûr, la formation au campus du Havre m’a donné de nombreuses clés pour travailler en Chine, et le Master politiques publiques m’a formée aux exigences du travail en administration, notamment la rédaction. Dans mon poste actuel, j’estime ne pas véritablement utiliser les acquis de HEC, beaucoup plus axés sur le travail en entreprise, mais ils me donnent la flexibilité de me tourner éventuellement vers le secteur privé à l’avenir. Je dirais donc que la contribution majeure de mon diplôme est de m’offrir un panel large de possibilités, il m’a permis de choisir, et m’autorise à me réorienter.
Un mot sur la motivation qui était la vôtre quand vous avez postulé à ce double diplôme et ce que cela vous a apporté dans votre perspective de carrière ?
Lorsque j’ai postulé au double-diplôme Sciences Po-HEC, j’étais dans ma petite chambre d’étudiante à Pékin. J’avais alors trois sentiments : que je retournerai en Chine, que je travaillerai en entreprise, et que je me consacrerai à la protection de l’environnement. J’ai finalement plutôt choisi la fonction publique, ce que je n’envisageais pas vraiment. Le double diplôme permet d’ouvrir plus de portes qu’il n’en ferme, il permet de découvrir les bases de l’entreprise et les bases de la fonction publique. Il permet à certains de passer les concours, à d’autres de travailler en grande entreprise ou en start-up, à d’autres encore d’aller à l’étranger. Le double diplôme m’a ouvert la voie à différentes aventures, et me permet de poursuivre mon cheminement professionnel avec une relative confiance.
Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?
Il est ardu de donner un conseil alors que je ne suis moi-même qu’à l’aurore de mon parcours professionnel et qu’il m’a toujours été difficile de faire des choix... Je conseillerais donc de simplement suivre son instinct dans les moments où des décisions non évidentes s’imposent. Le mien m’a mené en Chine (en plein Covid) et je ne le regrette pas !