Le « Grand débat mahorais », l'exercice de simulation à destination des étudiants du double diplôme avec HEC

Le 9 février 2024 avait lieu la neuvième édition de l'exercice de simulation « Richelieu 3.0 », qui a été une expérience enrichissante à bien des égards. Cette année, les étudiants du double diplôme Sciences Po / HEC ont eu le privilège de se plonger dans un enjeu crucial : la tenue du « Grand débat mahorais », l’île de Mayotte se trouvant aujourd’hui face à de nombreux défis.

Le cas lui-même s'inspire des recherches de la chaire Outre-mer de Sciences Po, dirigée par Martial Foucault, mettant en lumière des enjeux cruciaux pour des dynamiques territoriales souvent négligées, c’est-à-dire des processus de changement, d'interaction et d'évolution qui se produisent dans un territoire circonscrit. Ces dynamiques peuvent être influencées par une multitude de facteurs, tels que les politiques publiques, les activités économiques, les migrations, les interactions sociales, les transformations environnementales et les évolutions culturelles. « La Chaire Outre-mer a il me semble trouvé en cette simulation un bon moyen de sensibiliser les étudiants à la question complexe des territoires ultramarins » a écrit l’un des participants dans son journal de bord. 

De ce point de vue, Mayotte présente la particularité d’être de loin le département français le plus jeune, le plus pauvre, et le plus en proie à la pression migratoire, en l’occurrence de la part de la République des Comores. Au-delà de la violence, la pauvreté, les inégalités et le chômage sévissent sur l’île, ainsi que la désertion des jeunes : de quoi présenter de nombreux dilemmes aux étudiants, dont chacun a été investi d’une fiche de rôle propre, et amené à interagir dans différents cadres tout au long de la journée. 

Avec une participation record de 75 étudiants, cette simulation a été réalisée en partenariat avec l'École de Guerre - Terre, renforçant ainsi nos liens avec d'autres institutions académiques prestigieuses. Nous tenons ici à exprimer notre gratitude envers le partenaire du CEVIPOF, Interiale, pour avoir gracieusement mis à notre disposition leurs locaux pour cet événement. Leur soutien a été essentiel pour la réussite de cet exercice de simulation. Ainsi que le reconnaît l’un des participants, « je vois un réel sens pédagogique à cette simulation, qui grâce à la mise en situation, aux groupes de travail ainsi qu’aux moments de négociations plus informels, débats politiques en direct et votes à la fin, permet aux étudiants de se projeter davantage dans le quotidien, le fonctionnement et les thématiques abordées dans les fonctions politiques. »

La simulation a été scénarisée par deux concepteurs du cas, Florent Parmentier, secrétaire-général du CEVIPOF, et Frédéric Ducarme, coordinateur de la Chaire Outre-mer. Ils ont été accompagnés pour la journée d'une journaliste passée par Mayotte 1ère, Abigail Saïd Adinani, et d'une assistante sur le projet, Maéva Fadel Mohamed, toutes deux mahoraises, qui ont travaillé avec diligence pour créer une expérience immersive et instructive pour les étudiants.

Un tel exercice de simulation apporte de nombreux bienfaits pour la formation des étudiants, faisant travailler des compétences d’écoute, d’empathie et de négociation. D'une part, il s'agit d'un dispositif d'apprentissage innovant qui permet aux participants de s'immerger dans des problématiques réelles et de développer des compétences précieuses en matière d'analyse, de prise de décision et de leadership. D'autre part, cet exercice renforce la cohésion au sein de notre promotion du double diplôme en créant des liens solides entre les étudiants en début de programme, et en favorisant le travail d'équipe et la collaboration.

En conclusion, l'exercice de simulation Richelieu 3.0 de cette année a été une réussite remarquable, témoignant de l'engagement des étudiants dans le module et de l’Ecole d’affaires publiques envers l'excellence académique et l'innovation pédagogique. On pourrait conclure avec ces paroles d’un participant : « j'ai trouvé l'expérience immersive et collaborative, et j'ai pu constater à quel point il est important de travailler en équipe pour aborder les défis complexes auxquels Mayotte est confrontée. »

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