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10.03.2025
Louis Marty, promotion 2019
Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?
Je suis originaire de Rodez, en Aveyron. J’aime mon pays et la politique, alors j’ai choisi Sciences Po. Je m’y suis épanoui, à la fois dans les cours et dans de grandes amitiés. J’ai eu la chance de partir en échange à la London School of Economics (LSE). Puis, j’ai candidaté au double master Sciences Po – HEC, pour m’ouvrir au secteur privé et à l’international. Et pour finir, j’ai fait une licence de philosophie à La Sorbonne.
En parallèle de la fin de mes études, j’ai travaillé comme attaché parlementaire auprès d’une députée de la commission des finances. J’ai choisi ensuite de m’engager dans le secteur de la santé, et j’ai rejoint la licorne Doctolib, en affaires
publiques. La crise Covid-19 a éclaté et j’ai saisi l’opportunité de devenir chief of staff du directeur général de l’Institut Pasteur (3 000 personnes à Paris, 32 instituts dans le monde). Aujourd’hui, je suis plume du Ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, à Bercy.
J’ai, par ailleurs, plusieurs engagements civiques et associatifs qui me sont essentiels – par exemple, l’engagement de réserviste opérationnel depuis trois ans et demi au sein de la Légion étrangère, en Aveyron. Une expérience que je recommande !
Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?
J’ai la conviction que pour se donner un cap, il est essentiel d’être à l’écoute de soi et des défis du monde. A l’écoute de soi, d’abord. Mon grand sujet, c’est la relation humaine – j’aime cette phrase d’Antoine de Saint Exupéry : « La grandeur d'un métier est, peut-être, avant tout, d'unir les hommes : il n'est qu'un luxe véritable, et c'est celui des relations humaines ».
J’en ai fait l’expérience lors d’un volontariat comme aide-soignant en soins palliatifs durant mon année de césure. J’ai travaillé pendant cinq mois dans un hôpital de Jérusalem qui accueille juifs, chrétiens et musulmans. Cette expérience m’a poussé à m’engager dans le secteur de la santé, parce que j’ai réalisé que l’humain était au cœur de la santé. Au moment de la pandémie, j’avais le sentiment d’être à ma place, d’être utile.
Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, j’ai décidé d’orienter mon projet vers les enjeux de souveraineté. Au service de mon pays. A l’écoute des nouveaux défis du monde.
Quelles sont les caractéristiques de votre poste aujourd'hui en tant que plume du Ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie ?
La mission de plume est originale. Il s’agit de trouver les mots, les mots justes, les mots qui sonnent juste. Et, dans un monde en crise, avec des difficultés dans plusieurs filières et de grands défis pour notre souveraineté énergétique et industrielle, le mot « combat » est essentiel.
La plume rédige les discours à partir de la vision du Ministre et des éléments transmis par les conseillers techniques. Il faut savoir adapter les messages et le style à chaque contexte. Et, sur des sujets parfois complexes, être clair.
Loin d’être une mission solitaire, c’est un formidable travail d’équipe !
Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques, et plus spécifiquement du double diplôme Sciences Po – HEC, envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?
Le double diplôme Sciences Po – HEC est très riche et utile pour ce type de mission. Pour analyser et synthétiser rapidement des enjeux publics/privés parfois complexes,
tels que des reprises ou des fermetures de site, des programmes d’investissement, des projets européens. Pour comprendre le positionnement et « l’ethos » des différentes parties prenantes (salariés, chefs d’entreprise, élus, fonctionnaires, citoyens). Enfin, pour réfléchir à des messages qui ont du sens et de l’impact.
Il faut aussi de l’empathie pour écouter les gens et essayer de comprendre ce qu’ils vivent – c’est indispensable pour parler « vrai ». Et cette empathie, ce n’est pas votre formation qui vous la donne ; ce sont les rencontres et les expériences de la vie. Surtout, il faut une réelle capacité d’adaptation, ce qui demande de l’entraînement, comme au sport. Le double diplôme a été un très bon entraînement – comme, dans un autre registre, mon expérience de réserviste !
Auriez-vous un conseil à donner à un(e) étudiant(e), futur(e) jeune diplômé(e) ?
J’accompagne des étudiants de première année de HEC dans le cadre du parcours « engagement », et je leur dis une chose simple. Nous n’avons qu’une seule vie, qu’un seul monde – et ce monde est en crise. Alors, à nous de trouver, parmi les
grands défis d’aujourd’hui, l’enjeu qui sera notre cause. Avec à l’esprit la devise des sous-officiers : « s’élever par l’effort ».