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19.01.2021

Lucile Collin, promotion 2018

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

Après un baccalauréat ES, je suis partie vivre à Londres pour suivre un Bachelor en European Social and Political Studies à l’University College London (UCL). Pendant deux ans, j’ai suivi des cours de sciences politiques, histoire, philosophie, droit, relations internationales, économie politique, espagnol et italien, en compagnie d’autres étudiants venus de toute l’Europe – et du monde entier. Après une année Erasmus passée entre l’Italie (Bologne) et l’Espagne (Madrid) pour parfaire mes langues, je suis revenue terminer mon Bachelor avec un mémoire en droit européen.

Ces années passées à découvrir l’Europe m’ont convaincue que je souhaitais poursuivre dans la voie des affaires européennes. Je me suis donc lancée dans un Master affaires européennes à l’Ecole d’affaires publiques de Sciences Po. Je me suis spécialisée en régulation de marchés*, avec des cours plus avancés en droit et économie, notamment en matière de concurrence et de services financiers.

Après mon stage de fin d’études à la Direction Générale (DG) de la Concurrence à la Commission européenne, j’ai travaillé pendant un an dans un cabinet d’affaires publiques à Bruxelles. En parallèle, j’ai passé les concours européens et ai ensuite rejoint la Commission européenne en tant que fonctionnaire stagiaire à la DG Stabilité financière, Services financiers et Union des marchés de capitaux (DG FISMA). J’ai d’abord travaillé comme chargée de politiques publiques en finance durable et fintech, avant de rejoindre l’équipe communication.

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?

Au lycée, je savais déjà que je voulais travailler en organisation internationale ! J’étais passionnée par les langues et j’avais soif d’expériences internationales. C’est pour cette raison que je suis partie effectuer la première partie de mes études à Londres, en pleine immersion multiculturelle. En 2016, je suis devenue Ambassadrice EPSO à UCL, un rôle consistant à promouvoir les carrières européennes sur mon campus, que j’ai continué lors de ma première année en Master à Sciences Po. Cette expérience m’a convaincue que je voulais moi-même poursuivre dans cette voie.

J’ai donc effectué des stages en affaires européennes – et j’ai adoré ! J’ai passé quelques semaines à la Représentation de la Commission européenne à Londres en 2016, pendant le référendum du Brexit – un vrai choc pour toute l’équipe. J’ai ensuite travaillé sur les sujets économiques et financiers au Secrétariat général des affaires européennes (SGAE) à Paris l’année suivante. Enfin, j’ai effectué mon stage de fin d’études à la DG Concurrence de la Commission à Bruxelles, où j’ai travaillé sur des cas d’antitrust dans le secteur numérique et high tech – les fameux « Big Tech », sous la direction de la célèbre Commissaire Margrethe Vestager. Cette expérience m’a montré à quel point ce que nous faisions pouvait changer la vie quotidienne des Européens.

Comment s'est déroulé le processus de recrutement aux services financiers à la Commission européenne et quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui ?

Pour obtenir un poste permanent de fonctionnaire au sein des institutions européennes, il faut passer un des concours organisés par EPSO (pour European Personnel Selection Office ou Office européen de sélection du personnel). Je suis rentrée par un concours généraliste au grade d’AD5, c’est-à-dire le grade accessible aux jeunes diplômés. Il m’a d’abord fallu passer des tests de raisonnement verbal, numérique et abstrait sur ordinateur, puis une épreuve dite du « bac à courrier », et enfin une série d’épreuves en centre d’évaluation (entretiens de compétences et de motivation, étude de cas, présentation orale et exercice de groupe). J’ai enfin été inscrite sur une « liste de réserve » valable un an. Les lauréats doivent ensuite postuler aux postes disponibles pour être enfin recrutés. 

En tant que chargée de communication à la DG FISMA, mes tâches sont très variées et couvrent de nombreux sujets. Je m’occupe notamment de préparer une revue de presse matinale une fois par semaine, ainsi qu’une revue de presse hebdomadaire plus analytique, circulée à l’ensemble de la DG ainsi qu’à la Commissaire et son équipe. Je m’occupe plus particulièrement des sujets de finance digitale (fintech, crypto-actifs, cyber), ainsi que des services financiers de détail (paiements, crédits, investissement): je suis amenée à préparer des communiqués de presse, des discours, des « line to take » sur des sujets sensibles, ou encore des réponses aux questions de journalistes, en lien étroit avec les unités politiques et le service du porte-parolat. J’ai aussi un rôle de coordination de nos actions de communication extérieure à travers la gestion d’un planning presse et médias.

Je suis également devenue la correspondante « communication interne » dans ma DG, un rôle qui a pris en importance avec la crise du coronavirus et le télétravail généralisé : il s’agit d’assurer une bonne circulation de l’information au sein de la DG, d’organiser les réunions de l’ensemble du personnel, de maintenir notre Intranet à jour, de lancer des initiatives pour garder les équipes soudées et motivées… Bref, je ne m’ennuie jamais !

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?

L’Ecole d’affaires publiques et en particulier le Master Affaires européennes m’ont permis d’acquérir une très bonne compréhension du secteur public, des institutions européennes et de leur fonctionnement. J’ai également assimilé de solides fondamentaux en droit et en économie qui m’ont permis de mieux appréhender un poste au sein de l’une des DG les plus techniques de la Commission.

Au-delà des connaissances techniques, mes études à Sciences Po m’ont appris une compétence essentielle à la fonction que j’occupe aujourd’hui : la communication, ou comment rédiger de manière synthétique ou expliquer des sujets complexes avec des mots simples. Il s’agit d’un vrai défi à l’heure où expliquer les politiques européennes est devenu un véritable enjeu sociétal.

Enfin, j’ai suivi la prépa CPCE de Sciences Po pour me préparer au concours EPSO… avec succès !

Auriez-vous un conseil à donner à un étudiant qui souhaite s'orienter vers des carrières européennes aujourd'hui ?

Ne pas se décourager devant les concours EPSO ! Les statistiques de réussite peuvent être déconcertantes – voire effrayantes – mais une bonne préparation et un entraînement régulier permettent à terme de réussir.

Il est également possible de rejoindre les institutions en tant qu’agent temporaire ou contractuel. Les profils de juristes ou d’économistes sont très appréciés à la Commission. Les stages Blue Book sont aussi une très bonne manière de découvrir la Commission – et peuvent désormais déboucher sur une sélection au programme des Jeunes Professionnels, qui permet de découvrir différents services de la Commission pendant deux ans.

Enfin, les carrières hors des institutions peuvent être tout aussi intéressantes : la « bulle européenne » regorge d’opportunités au sein des cabinets d’affaires publiques ou d’avocats, des associations professionnelles, des ONG… qui peuvent aussi amener à travailler sur des sujets européens passionnants.

* La spécialité Markets and regulation n'existe plus mais les questions et sujets traités dans cette spécialité ont été conservés et sont proposés dans les autres spécialités de l'Ecole d'affaires publiques et/ ou sous forme de cours électifs.

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