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04.03.2021

Madeleine Osorovitz, Promotion 2018

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ? 

Je suis entrée à Sciences Po après mon baccalauréat, et j’ai également effectué des études de lettres à la Sorbonne. En troisième année, j’ai eu la chance d’étudier aux Etats-Unis à Smith College, un women’s college. Après mon master en Politiques publiques, spécialité « Cultural Policy and Management » (promotion 2018), je suis partie au Pérou en Volontariat international en administration (VIA). A la suite de ce contrat, j’ai « transformé l’essai » puisque j’ai intégré définitivement le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en mars 2020 en tant que secrétaire des affaires étrangères.

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ?

On plaisante souvent en disant qu’à l’entrée à Sciences Po, 50% des étudiants veulent devenir journalistes, et 50% diplomates. Ironiquement, ce n’était pas du tout mon cas.

Ayant pratiqué la musique classique depuis mon plus jeune âge, je suis rentrée à Sciences Po assez déterminée sur mon orientation professionnelle, et ma volonté de travailler dans le secteur de la culture. J’ai donc effectué mon stage de première année en tant qu’assistante régisseur au Festival Mois Molière, organisé par la ville de Versailles. Je m’y suis beaucoup plu, au point de retourner y travailler trois étés de suite. Pendant ma première année de master, j’ai effectué un stage à mi-temps aux côtés de l’administratrice du Conservatoire à Rayonnement Régional de Versailles. Ces premières expériences professionnelles dans le domaine de la culture m’ont menée vers le parcours en apprentissage en M2, en administration toujours, au sein du chœur accentus et de l’orchestre Insula orchestra, en résidence à La Seine Musicale. Après cet apprentissage, j’ai souhaité découvrir d’autres facettes de la culture, et j’ai donc sauté sur l’occasion de partir en VIA à l’Ambassade de France à Lima, où j’étais chargée de coopération pour le livre et le débat d’idées.

J’ai été incroyablement stimulée par la diversité des tâches liées à mon poste, l’univers multiculturel et l’autonomie d’action d’une ambassade, toujours en lien avec la stratégie d’influence définie par Paris. Dans le cadre de mes activités j’ai supervisé la venue aux Pérou de chercheurs, d’écrivains (Alice Zeniter, Leïla Slimani), d’acteurs de la société civile (Xavier Emmanuelli). J’ai pu monter un appel à projet et obtenir des fonds pour organiser la restauration d’églises datant du XVIIIe siècle dans une vallée affectée par les conflits armés des années 1980. 

A Lima, j’ai découvert les différentes facettes du métier de diplomate, d’autant plus que dans une ambassade de taille moyenne il y a beaucoup de contacts entre les secteurs politiques, consulaires, et la coopération. Cette diversité des parcours, associée à mon expérience très positive en VIA ont été les déclics qui m’ont décidée à passer le concours. Le VIA est un atout intéressant pour découvrir la coopération internationale, être responsabilisé et se professionnaliser en sortie de diplôme, ainsi que pour découvrir la culture du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Comment s'est déroulé le concours et le process de recrutement pour le Ministère de l'Europe et des affaires étrangères et quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui ?  

J’étais en poste au Pérou pendant les concours, aussi je me suis préparée par moi-même, et j’ai fait des allers-retours entre Paris et Lima pour passer les épreuves – mon bilan carbone 2019-2020 est absolument désastreux. Ce n’était pas toujours évident de réviser tout en étant en poste à temps (très) plein, mais cela m’a forcée à être efficace et stratégique, et à prioriser mes points forts. Par ailleurs, mes deux expériences à l’étranger m’ont permis de m’assurer d’un solide niveau en langue ce qui est très appréciable car ces épreuves sont éliminatoires aux écrits comme aux oraux.

Une fois arrivée à l’oral, j’ai senti que mon expérience de VIA était valorisée, notamment en termes de savoir-être face au jury. Il m’a fallu évidemment acquérir un certain nombre de connaissances en un très court laps de temps pour l’épreuve de questions européennes, et je me suis raccrochée au cadre théorique acquis au cours de mes études à Sciences Po. Mes souvenirs des cours d’Institutions politiques suivis en 1A m’ont par exemple été particulièrement utiles.

Je travaille actuellement au sein de la sous-direction pour l’enseignement supérieur et la recherche. Je pilote nos coopérations scientifiques et universitaires avec les pays anglo-saxons, en lien avec nos services scientifiques en ambassade. La dimension interministérielle de mon poste est très présente puisque nous travaillons de concert avec le MESRI. Etant donné la période de crise sanitaire, le défi est de préserver et réinventer les coopérations scientifiques et universitaires, dans un contexte où les mobilités sont contraintes.

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?  

Ma formation m’a dotée d’un socle théorique solide concernant le service public et l’action de l’Etat, même si j’ai regretté ne pas avoir eu l’opportunité de suivre les cours « emblématiques » de droit public et de finances publiques, qui m’auraient été très utiles pour la suite de mon parcours. Ma spécialité m’a permis de m’ouvrir à la riche palette des métiers de la culture, grâce aux professeurs issus du monde professionnel et aux nombreux intervenants : je me souviens par exemple d’avoir présenté un exposé sur la diplomatie culturelle française face à l’ambassadeur chargé de piloter l’ouverture du Louvres Abu Dhabi ! Ma seconde année en apprentissage m’a ensuite permis de consolider mes acquis tout en préparant en douceur la transition vers le monde professionnel. De façon très concrète, l’Ecole d’affaires publique m’a confirmée dans ma volonté de travailler au service de la France.

Enfin, mes cinq années à Sciences Po m’ont beaucoup apporté en dehors des salles de classe, et notamment au sein de l’équipe féminine de rugby de Sciences Po. Au-delà des bénéfices liés à une pratique sportive durant mes études, et du plaisir de gagner le Crit, le rugby m’a permis de rencontrer des femmes déterminées et inspirantes, venues de tous horizons, menant des carrières variées et dont certaines me précèdent au Quai. Durant nos études, et maintenant encore, ce réseau m’a portée, donné confiance en moi, encouragé à être ambitieuse : je leur en suis infiniment reconnaissante.

Auriez-vous un conseil à donner à un étudiant qui souhaite s'orienter vers les métiers de la coopération et de la diplomatie aujourd'hui ?

Je vous conseillerais d’accumuler le plus tôt possible de l’expérience professionnelle, afin de vous faire une idée de la diversité des métiers qui existent, ainsi que d’acquérir un savoir-être professionnel, qui vous permettra ensuite d’être adaptable à de nouvelles expériences. 

Je vous conseillerais aussi de ne pas douter de vos intuitions : si un secteur en particulier vous intéresse, lancez-vous à fond. Peut-être que ce sera le coup de cœur, si ça ne l’est pas vous pourrez toujours vous réorienter grâce au bagage acquis en master, et vous n’aurez pas de regret.

Concernant en particulier la décision de passer les concours de la fonction publique, je vous relaie enfin le conseil de ma supérieure hiérarchique à Lima, qui m’a servi de mantra : « tous les gagnants ont tenté leur chance » - j’ai ensuite découvert que c’était un ancien slogan du loto, mais je vous rassure sur le fait que la réussite à un concours ne relève pas de l’aléatoire. 

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