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27.01.2022
Mallaury Labarre, promotion 2019
Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?
Après l’obtention d’un baccalauréat économique et social, j’ai intégré une prépa littéraire à l’Université de Poitiers afin d’obtenir une licence pluridisciplinaire en lettres, sciences politiques et droit. Pendant cette formation, j’ai effectué un échange universitaire en République tchèque dans le cadre du programme Erasmus ainsi qu’un premier stage en cabinet d’avocats.
J’ai souhaité ensuite me spécialiser sur les questions internationales en intégrant un master I à l’Université Sorbonne-Nouvelle à Paris où j’ai suivi des enseignements axés sur la compréhension politique, juridique et économique des institutions européennes et internationales. Puis, j’ai intégré un master II en affaires publiques à l’Université Panthéon-Assas, lors duquel j’ai réalisé un stage au sein de l’Etat-Major des Armées. Cette première expérience du monde militaire a véritablement accentué mon intérêt pour les questions de sécurité et de défense.
Par la suite, je souhaitais poursuivre mes études à Sciences Po – la spécialité Sécurité et défense venait juste d’être créée – et il était possible d’effectuer la deuxième année de master en apprentissage. C’est ainsi que j’ai intégré le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. En parallèle de mes cours et de mon travail au Quai d’Orsay, je suivais également la préparation aux concours administratifs de Sciences Po.
Depuis juillet 2020, je travaille au Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN) en tant que chargée de mission pour les affaires internationales et la sécurité industrielle.
Quelles ont été les étapes majeures de la construction de votre projet professionnel ?
Toutes les étapes, universitaires, professionnelles comme personnelles ont été déterminantes.
Mes études ont surtout été orientées vers l’action publique, de la conception des politiques publiques jusqu’à leur mise en œuvre. Ainsi, intégrer la fonction publique d’Etat était relativement évident.
Aussi, mes différentes expériences au sein d’institutions militaires, puis dans la sphère diplomatique, ont contribué à affiner progressivement mon projet. J’ai découvert des milieux, des environnements de travail et des problématiques variés qui ont stimulé ma curiosité.
Enfin, mon projet professionnel s’est également construit au fil des rencontres que j’ai pu faire – que ce soit lors de mes études comme lors de mes premiers stages. J’ai rencontré des professeurs et des professionnels, du secteur public comme du secteur privé, qui m’ont donné l’envie de m’intéresser aux affaires internationales en général et aux politiques publiques de sécurité et de défense en particulier.
Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd’hui au Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale ?
Le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN) est une institution relevant du Premier ministre. Parfois méconnu du grand public, le SGDSN joue pourtant un rôle crucial en matière de coordination des politiques interministérielles de sécurité et de défense. Son rôle a d’ailleurs été particulièrement important lors de la crise sanitaire puisqu’il assure un rôle de vigie en matière d’émergence des risques ainsi que le secrétariat des conseils de défense par exemple.
Intégrée au sein de la Direction de la protection et de la sécurité de l’Etat, j’occupe le poste de chargée de mission affaires internationales et sécurité industrielle. Parmi mes missions, j’assure notamment la renégociation d’une soixantaine d’accords intergouvernementaux conclus entre la France et des partenaires étrangers. Aussi, je représente la France au sein de comités de sécurité multilatéraux dédiés aux questions de sécurité comme celui de l’OTAN par exemple.
Mes missions sont donc assez diversifiées mais animées par un même objectif, celui de protéger les intérêts nationaux tout en favorisant la coopération internationale.
Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d’affaires publiques, et plus particulièrement la spécialité Sécurité et défense, envers la fonction que vous occupez aujourd’hui ?
Elles ont été très nombreuses !
Bien évidemment, les enseignements prodigués au sein de la spécialité ont été déterminants puisque nous avons accès à un nombre important d’intervenants venant d’horizons différents. Ainsi, j’ai eu l’occasion de suivre des enseignements délivrés par des professionnels du secteur aérien et maritime, du conseil, de la gestion de crises etc… mais aussi des enseignements assurés par des responsables politiques qui ont été à l’origine de politiques publiques dont l’administration assure aujourd’hui la mise en œuvre.
Aussi, les événements organisés par l'École ou par les associations comme les mises en situation ou les ateliers thématiques ont largement participé à favoriser mon ouverture d’esprit, ma connaissance de l’administration ainsi que mes interactions à l’international.
Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?
Sciences Po offre la chance à tous les étudiants de construire le parcours qu’ils souhaitent, que ce soit à travers la réalisation d’un échange universitaire, d’un apprentissage, d’un mémoire de recherche ou de la préparation aux concours… Chacun peut donc diversifier sa formation initiale selon ses souhaits et ses envies. Ainsi, le conseil que je donnerai aux étudiants c’est de faire montre de curiosité en suivant les enseignements d’une autre spécialité par exemple, de participer à des conférences d’un autre domaine ou entreprendre des projets en parallèle.
Pour les jeunes diplômé(e)s, le conseil reste le même : le monde professionnel est une source intarissable d’apprentissages. Il convient donc de faire preuve d’agilité, d’audace parfois, mais surtout de conserver son âme d’étudiant en quête de savoirs et d’expériences.