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12.06.2024

Mathieu Boulestreau, promotion 2017

Mathieu Boulestreau (crédits : Technopolis)

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

J'ai rejoint Sciences Po en 2011 à l'issue de mon baccalauréat à Angers. J'y ai effectué mon bachelor, avec un échange à la London School of Economics en troisième année.

En Master, j'ai intégré le double diplôme Corporate and Public Management entre Sciences Po et HEC qui offrait une grande diversité d’enseignements, à cheval entre le secteur public et le secteur privé et me permettait de rester généraliste. Au sein de ce cursus, j'ai suivi des cours plutôt orientés autour du service public et ai effectué un stage à la DG Concurrence de la Commission Européenne, ainsi qu'en communication de crise.  

À l'issue de ce double diplôme, j'ai rejoint l'équipe Secteur Public de PwC, un cabinet de conseil des "Big Four" où je suis resté 2 ans avant de m'orienter vers des structures plus spécialisées. Technopolis group d'abord, un cabinet de conseil dans l'évaluation de politiques publiques et les politiques de recherche et d'innovation ; puis 4 ans plus tard, Camber Collective, ma structure actuelle.

Camber Collective est un cabinet de conseil en stratégie américain, se focalisant sur les projets à impact (c’est-à-dire répondant à des objectifs et des missions sociales et environnementales)  principalement dans le secteur de la santé globale mais également sur les problématiques de transition écologique, de genre ou de prospérité/développement économique et dont la spécificité est d'avoir une approche centrée sur l'équité dans toutes ses dimensions. 

Quelles ont été les étapes majeures de la construction de votre projet professionnel ?

Si un parcours se construit d'abord par des expériences et des rencontres qu'on ne contrôle pas toujours, j'identifie 3 grandes étapes à la construction de mon projet professionnel.

Tout d'abord, au sortir de mes études j'ai souhaité rejoindre le conseil au secteur public en raison de mon fort intérêt pour la chose publique et son service sans toutefois rejoindre l'administration. En effet, la diversité de missions qu'offre le monde du conseil est rare et formatrice pour un jeune diplômé encore en recherche. J'y ai découvert une démarche de travail et un positionnement que je n'ai depuis pas souhaité quitter, ainsi que des personnes qui continuent de m’inspirer aujourd'hui.

La seconde étape de mon parcours s'est construite avec la découverte de l'évaluation des politiques publiques (dont les travaux du LIEPP à Sciences Po sont une très bonne illustration), sa démarche analytique et qui tend vers le scientifique. Systématisée pour les projets européens et de plus en plus pratiquée au sein des collectivités et établissements publics, elle est souvent conduite par des cabinets de conseil qui ont l’avantage d’une certaine neutralité et d’un regard externe, bénéfique notamment dans le recueil d'information auprès des parties prenantes de projets publics. Après une expérience unique enrichissante et réussie à PwC, c'est le souhait de réitérer ce type de projets qui m'a mené vers la seconde entreprise de mon parcours, spécialisée dans l’évaluation, où j’ai pu développer cette compétence. 

La troisième étape de mon parcours s'articule autour de l'aide au développement. J'ai en effet eu la chance de conduire pour l'Agence Française de Développement, Expertise France ou la coopération belge des évaluations de projets de santé et de développement économique dans des pays partenaires comme les Comores, le Sénégal, l'Ethiopie ou la Thaïlande. Dans ce cadre, j'ai développé mon intérêt pour les projets internationaux, et notamment portés par des ONG ou des organisations internationales, avec lesquelles je travaille aujourd'hui. 

Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui ?

Je suis consultant en stratégie, métier dont les approches varient selon les besoins spécifiques de chaque projet et de chaque client. Je travaille essentiellement pour des ONG ou des organisations internationales, les assistant dans leurs projets dits « stratégiques », c’est-à-dire impliquant à la direction de l’organisation, ou des transformations complexes. Je travaille ainsi à développer des analyses pouvant informer les choix systémiques de mes clients (ex : quelles activités développer, pourquoi, de quelle manière…) ; à résoudre leurs problèmes variés (ex : comment davantage impliquer les bénéficiaires finaux – communautés, réfugiés… - dans la direction de l’organisation) ou à soutenir le développement d’initiatives multipartites (par exemple des coalitions d’organisations internationales).

À titre d'illustration, j'ai contribué à la refonte du plan stratégique de USA for UNHCR, le bras "levée de fonds" du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés aux Etats-Unis et ai participé à l'élaboration d'une stratégie commune d'action pour la "Health Campaign Effectiveness Coalition", une coalition des principaux acteurs de la santé globale (OMS, UNICEF, GAVI, Fonds Mondial, Fondation Gates...) visant à rationaliser les campagnes de santé (vaccination, distribution de moustiquaires ou de compléments alimentaires etc.) qui sont lourdes pour les communautés et les systèmes de santé locaux et mobilisent d'importantes ressources. Je soutiens actuellement la mise en œuvre pilote de cette stratégie dans deux pays: le Nigéria et l'Ethiopie. 

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires publiques, et plus particulièrement dans le double diplôme Corporate and Public Management avec HEC, envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?

De manière générale, je dirais que le bagage intellectuel et la méthode de travail enseignée à Sciences Po et à HEC (axée autour de la recherche de faits, de l’adaptabilité à des sujets différents et de la présentation, y compris orale, de conclusions claires) m'ont été particulièrement utiles dans mon travail de consultant. Le cosmopolitisme des corps étudiants de ces deux institutions, a également fortement contribué à me familiariser avec un contexte multiculturel que j'expérimente désormais au quotidien.

Au-delà de la diversité d'enseignements de grande qualité qu'offrent à la fois Sciences Po et HEC qui facilitent les découvertes et l'exploration de ses intérêts, je tiens également à souligner l'importance des réseaux de diplômés.

En effet, c'est suite à un contact avec une alumna que j'ai pu identifier une offre de stage ouverte à la Commission Européenne à laquelle j’ai candidaté ce qui m’a permis par la suite de connaître une expérience fort utile dans mes premiers entretiens d'embauche.  

Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ?

Choisir une voie qui vous inspire, non en fonction de son prestige supposé et ne pas hésiter à entrer en contact avec des alumni, qui ont la plupart du temps la porte (ou le compte LinkedIn) ouverte.

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