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02.12.2021

Xavier Bendavid, promotion 2014

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?> 

J'ai intégré le campus parisien Sciences Po en septembre 2009, à l'issue du concours réservé aux bacheliers français. J'y ai effectué mon bachelor puis mon master Affaires publiques avec allégresse. Je me souviens avec joie de ces cinq années, dont la troisième, passée dans la luxuriante et excitante Hong Kong, une époque mémorable de ma vie étudiante ! Après un master studieux dédié à la préparation des concours administratifs et prolongé une année complémentaire en prep'ENA, aussi exigeante qu’intellectuellement stimulante, j'ai travaillé deux ans et demi comme consultant dans un cabinet de lobbying parisien, Affaires Publiques Consultants, avant de rejoindre Disneyland Paris, comme manager à la direction en affaires gouvernementales. Depuis 2020, mes fonctions ont évolué et je dirige désormais la direction RSE (responsabilité sociale et environnementale), toujours à Disneyland Paris. 

Quelles ont été les principales étapes de la construction de votre projet professionnel ? 

Je suis entré à Sciences Po en voulant faire de la diplomatie car je fantasmais ce métier. J’hésitais aussi avec le marketing et la communication, avec un tropisme fort pour l’industrie du luxe. En master, j’ai finalement opté pour les affaires publiques, la formation d'excellence à Sciences Po, en me disant que je pourrais toujours faire plus tard de la communication et du marketing. J'ai réalisé mes stages de fin d'études au ministère des Affaires étrangères et chez LVMH pour confirmer mes choix d’orientation. Puis j'ai passé les concours administratifs comme beaucoup de mes camarades. C’était une préparation sincère et intense dont je suis sorti ébloui mais dégrisé. N'ayant pas été retenu pour servir l'État, j'avais néanmoins envie de servir mon pays et de jouer un rôle dans la prise de décision publique. 

J'ai donc rejoint un cabinet de lobbying où j'ai appris le métier de lobbyiste, un métier mal connu mais ô combien passionnant pour qui aime la vie publique et qui est particulièrement utile pour faire vivre la démocratie. C'était pour moi un excellent troisième cycle. J'ai adoré co-construire l'intérêt général à partir d’initiatives privées. J'ai eu la chance d'accompagner des associations, des startups et des grands groupes, dont Disneyland Paris, un rêve d'enfant, qui s'est concrétisé quelques années plus tard. Je suis ensuite passé des affaires publiques à la RSE en interne à Disneyland Paris assez naturellement car ce sont très souvent les mêmes sujets, les mêmes interlocuteurs et les mêmes méthodes de travail.  

Quelles sont les principales caractéristiques de votre poste aujourd'hui ? 

Je pilote l'ensemble de la RSE pour Disneyland Paris : j'anime l'équipe et coordonne à la fois notre stratégie, nos actions et notre communication dédiée, en veillant à la cohérence entre les attentes légitimes de nos visiteurs, de nos employés et de nos parties prenantes et les ambitions fixées à la fois par le comité exécutif de Disneyland Paris, l’état-major des parcs Disney et plus globalement par The Walt Disney Company. 

C'est un poste exaltant, en lien avec l'international, qui permet d'avoir un impact très concret à l’échelon local, particulièrement en prise avec les enjeux de la société française. Mes missions couvrent tout à la fois le mécénat, le volontariat des salariés, l'insertion professionnelle de la jeunesse, l'accessibilité, la diversité, l'équité et l'inclusion, les achats responsables, le développement durable, la santé et le bien-être. 

Depuis quelque temps, la RSE est devenue centrale dans la communication et plus encore dans la stratégie des entreprises. La pandémie a accentué ce phénomène et c’est passionnant pour moi de diriger une équipe sur ce sujet à ce moment précis.

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École d'affaires Publiques, anciennement Master affaires publiques, envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?   

La formation distillée en affaires publiques à Sciences Po est une méthode redoutable pour appréhender des sujets qui vous sont jusque-là inconnus et arriver à saisir rapidement les principaux tenants et les aboutissants. C’est très précieux quand vous devez expliquer quotidiennement les passions françaises ou le raffinement des décisions administratives à des décideurs californiens.

Plus encore, ce que développe l’Ecole des affaires publiques, c’est la curiosité et l’ouverture intellectuelle pour plonger sans peur dans de nouveaux domaines et formuler des propositions. On ne vous demande pas d’être vous-même un expert mais de savoir coordonner des expertises dans le but de produire des solutions pragmatiques et efficaces. A mon échelle, je coordonne des experts en interne à Disneyland Paris, qui permettent d’aboutir à des solutions qui font avancer nos engagements et notre réputation.

Par-dessus tout, ce que je chéris dans ma formation reçue à Sciences Po, c’est que l’école forme des esprits libres, intellectuellement bien charpentés et moralement robustes, capables d’argumenter en citoyens éclairés et de se positionner dans le débat des idées sans risquer d’être happés par le relativisme ou affadis par des théories sournoises. A notre époque, c’est devenu une qualité rare, qui fait je crois la force des diplômés de Sciences Po. Dans mon quotidien professionnel, cela me permet de me forger sereinement une opinion puis d’établir une stratégie que je peux ensuite promouvoir ou défendre. 

Auriez-vous un conseil à donner à un ou une étudiant(e), futur jeune diplômé(e) ? 

Sciences Po est un merveilleux endroit pour faire des rencontres et débattre de tout. Mon conseil aux étudiants serait de vivre à fond tout ce que l’école a à vous offrir et de multiplier les discussions avec ceux qui ne pensent pas comme vous. C’est ainsi qu’on aiguise sa pensée et forge son opinion. Quant aux jeunes diplômés, ils disposent d’un bagage académique solide et ne doivent pas craindre de prendre des chemins de traverse pour trouver leur voie et s’y épanouir. Qu’ils se gardent de rechercher des postes convenables mais tièdes. Ils doivent sans cesse écouter leur cœur et toujours aller vers ce qui les fait vibrer, les passionne, les enchante. C’est ainsi qu’ils s’épanouiront professionnellement. Enfin, ils ne doivent surtout pas hésiter à solliciter les anciens élèves. On n’est jamais aussi indulgent et disponible que pour recevoir et aider un(e) étudiant(e) ou jeune diplômé(e) de Sciences Po.

* L'École d’affaires publiques qui abrite les Masters Politiques Publiques et Affaires Européennes a été créée en septembre 2015. Le Master Affaires publiques filière générale mentionné correspond aujourd’hui au Master Politiques publiques, spécialité Administration Publique. 

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