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19.04.2021
"Droit, éthique et sens humain nous semblent indissociables"
Vous avez créé en 2015, la Fondation Anthony Mainguené, suite au décès de votre fils Anthony>. Quelles valeurs et actions souhaitez-vous promouvoir à travers cet ambitieux projet ?
La Fondation Anthony Mainguené, sous égide de la Fondation de France, est à vocation universelle. Elle a été créée en juillet 2015 pour promouvoir les valeurs éthiques portées par Anthony Mainguené notre fils afin de poursuivre ses idées et ses actions, au sein de la formation des responsables actuels et futurs, dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’entrepreneuriat.
Elle souhaite aussi faire prendre conscience que l’éthique ne peut se réaliser pleinement que, dans et par l’action. Car notre monde change et l’éthique peut y apporter un éclairage sur les notions de responsabilité, de solidarité, d’équité et de sens humain.
La Fondation Anthony Mainguené, outre la création de Prix, s’inscrit aussi dans les enseignements d’écoles d’ingénieurs, soutient et participe à des projets, tables-rondes, colloques, congrès et propose des conférenciers en France et à l’international. Toujours dans un esprit de respect des droits de l’Homme.
Depuis 2017, vous soutenez la Clinique de l'École de droit de Sciences Po (Prix Anthony Mainguené, les cliniques RISE et JETE). Pouvez-vous nous en dire plus ?
La rencontre avec le Professeur Jeremy Perelman a été déterminante. Nous nous sommes trouvés en harmonie de pensée avec ses réflexions, son sens humain et les valeurs de la Clinique. Ainsi, dès 2016 la Fondation a soutenu à Sciences Po le colloque du Réseau des Cliniques juridiques Francophones (RCJF) dont elle est devenue partenaire et depuis 2017 s’est intégrée progressivement dans plusieurs projets et actions de la Clinique.
Enfin, le Prix Anthony Mainguené a été créé, récompensant les qualités éthiques, d’innovation, de recherche et de pertinence des travaux soulevant les problématiques des grands enjeux contemporains. Le premier Prix a été décerné en avril 2017 à Sophie-Anne Bisiaux et Marine Doisy pour le projet "Migrations, personnes étrangères en zone d’attente".
Votre implication n'est pas que financière, vous faites également profiter les étudiants, les tuteurs et les enseignants de votre expérience, de vos nombreux contacts et de vos valeurs. La Clinique c'est de l'humain, du lien entre les gens avant tout ?
Droit, éthique et sens humain nous semblent indissociables. Un des rôles de la Fondation Anthony Mainguené, outre le mécénat, est d’être "passeur d’idées". À l’époque d’un fréquent excès d’individualisme, souvent source d’irresponsabilité, nous souhaiterions amplifier les notions de responsabilité, d’engagement, de respect de l’Autre et ouvrir sur l’espérance. En ce sens, nous rejoignons la Clinique qui réunit ces valeurs au sein des modules et projets de recherche.
Par leur investissement, l’équipe dirigeante dont Mesdames Julie Babin-d’Amonville, directrice exécutive de l'École de droit, Zina Osmani, responsable pédagogique de la Clinique, les tuteurs et les étudiants apportent un réel dynamisme à la Clinique et à l’École de droit. Nous souhaiterions les accompagner sur ces nouveaux chemins.
Cette année, le prix Anthony Mainguené a été remis à Philippine Garrigue, Adrien Lalou, Chloé Le Pape et Jean-Eudes Mesland-Althoffer. Le projet, tutoré par Marine Denis en partenariat avec l'association "Notre Affaire à Tous", traite de la "Pollution de l'air dans la Vallée de la Chimie". En quoi ce projet vous a-t-il particulièrement séduit ?
Nous avons été heureux de constater que douze projets ont concouru et la décision fut d’autant plus difficile que tous les projets sont d’actualité et d’une grande qualité. Lors de la délibération du jury, notre choix s’est porté sur "La pollution de l’air dans la vallée de la chimie" car à l’époque des potentiels risques de l’essor des nouvelles technologies, des bouleversements climatiques et économiques d’une planète en souffrance, il est important pour le bien de tous et le futur de notre humanité, de repenser nos regards sur le sens d’une société, la conception du progrès et nos façons d’agir.
Cette prise de conscience responsable et l’engagement de tous les candidats nous a touchés. Nous précisons à ce propos qu’au-delà du Prix, la Fondation envisage de prolonger un soutien sur plusieurs autres projets présentés.
En effet, nous espérons, que les efforts conjugués des étudiants, tuteurs et équipes qui prendront le relai pour poursuivre les projets feront progresser les idées et mentalités ou peut-être amélioreront nos conceptions du bien-agir et du bien-vivre, pour construire celle du mieux-vivre… ensemble.