Rencontre avec Lou Churin, diplômée 2020 du master Carrières Judiciaires et Juridiques

Après un baccalauréat scientifique, j'ai intégré la double licence droit-histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ayant pour projet de me présenter au concours de l'École Nationale de la Magistrature (ENM), j'ai par la suite été admise dans le master Carrières Judiciaires et Juridiques (CJJ). Ce master était, selon moi, le plus adapté à ce dont j'avais besoin pour préparer l'ENM. En effet, il comprenait à la fois des modules de droit pénal, de droit civil, de culture générale et de droit public, un niveau exigeant dans ces matières étant nécessaire au concours. Surtout, même si je disposais déjà de connaissances juridiques grâce à ma licence de droit, je les avais étudiées par un prisme universitaire et avais besoin d'apprendre à les mobiliser sous la forme d'une méthodologie exigée au concours, pour la dissertation notamment. Ainsi, le fait d'aborder ces matières juridiques une seconde fois dans l'optique du concours m'a permis d'arriver en prépa en ayant déjà réalisé des progrès sur le plan méthodologique, ce qui était à l'origine mon point faible. Enfin, la présence de deux stages de deux mois dans le cursus, réalisés le plus souvent en juridiction, me permettaient de peaufiner mon projet professionnel.

Après ma première année de master, j'ai intégré, comme de nombreux étudiants du master CJJ, la classe préparatoire au concours de l'ENM, que j'ai suivie en parallèle de ma seconde année de master. Cette organisation est particulièrement efficace en ce qu'elle permet de gagner une année d'étude, la seconde année de master étant conçue, en termes d'horaires et de dates, pour s'agencer sans difficulté avec la classe préparatoire. J'ai intégré l'École Nationale de la Magistrature à l'issue de cette année de master/prépa.

Au départ, grâce au cinéma ! J'aimais beaucoup les films avec des procès quand j'étais plus jeune, ce qui m'a conduit à m'intéresser au domaine. Quand j'étais au lycée, mon père m'a donc emmenée dans des salles d'audience du Tribunal de grande instance de Paris pour voir si cela me plaisait vraiment. C'étaient des audiences correctionnelles classiques, mais je trouvais cela passionnant. J'ai donc postulé en licence de droit à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en espérant aimer concrètement la matière puisque c'est le problème du droit : comme il n'y en a pas au lycée, on s'inscrit forcément en ayant une idée préconçue et il est possible d'être déçu. Finalement, cela m'a plu !

Déjà, de tenter leur chance, peu importe ce qu'ils pensent de leur dossier. J'ai rencontré beaucoup d'étudiants en licence qui me disaient qu'ils avaient "seulement 14 de moyenne en licence de droit" et que, malgré leur vif intérêt pour le master, ils n'osaient pas postuler avec des notes aussi basses. Je trouve cela dommage car le jury apprécie un dossier sur de multiples critères. Ensuite et surtout, de réfléchir et travailler de façon approfondie sur un projet professionnel déterminé. Le master doit selon moi être un tremplin pour accéder à une profession qui nous fait rêver (que ce soit magistrat, commissaire de police, directeur des services pénitentiaires) et non une fin en soi.