Héloïse Larrue et Marija Goranovic, lauréates de la Bourse d'excellence Herbert Smith Freehills 2021/2022

Cette année, le cabinet Herbert Smith Freehills, partenaire de l’École de droit de Sciences Po, a attribué deux Bourses d’excellence, chacune d’un montant de 7 500 euros, à Héloïse Larrue, étudiante en première année du master Carrières Judiciaires et Juridiques et Marija Goranovic, étudiante en première année du master Droit économique.

Échange avec Héloïse Larrue

Pouvez-vous nous décrire votre parcours universitaire ?

Si je suis aujourd’hui en Master 1 Carrières Judiciaires et Juridiques (CJJ) à l'École de droit de Sciences Po, je ne viens pas pour autant d’un parcours juridique. J’ai effectué trois années en classe préparatoire littéraire. C’est à cette période que j’ai réellement découvert le métier de magistrat et que l’intérêt que je portais pour le droit depuis mes années lycée a fait sens. Candidater au Master CJJ m’est donc apparu comme une évidence au vu de son excellente préparation au concours d’entrée à l’École Nationale de la Magistrature.

Vous êtes lauréate de la Bourse d'excellence Herbert Smith Freehills 2021-2022, pouvez-vous nous en dire plus ?

Le cabinet d’avocats Herbert Smith Freehills offrait cette année une bourse à un étudiant du Master CJJ, à savoir un étudiant qui ne se prédestine a priori pas à une carrière d’avocat. Pour candidater, il fallait constituer un dossier, avec notamment une lettre de motivation détaillant notre projet, une lettre en anglais et un budget de financement précis. Après cette première sélection, un échange était organisé avec un jury composé de membres du cabinet Herbert Smith Freehills et de membres de Sciences Po. Les critères de sélection sont multiples mais s’appuient grandement sur le projet de l’étudiant et ses capacités financières. Justement, cette bourse assez inespérée me permet de poursuivre mes études et mon projet sans réfléchir sans cesse au volet financier de la vie à Paris.

Mais la bourse du cabinet Herbert Smith Freehills ne s’arrête pas là. Elle est accompagnée d’un mentorat. Ainsi, un avocat réserve chaque mois un peu de son précieux temps à l’étudiant. A ce titre, j’ai déjà pu avoir une présentation du cabinet, poser des questions sur des points de cours un peu flous et rencontrer une magistrate.

En somme, je me permets de réitérer mes remerciements au cabinet Herbert Smith Freehills !

Quels sont vos projets pour la suite ?

J’aimerais passer le concours de l’École Nationale de la Magistrature et idéalement obtenir un poste au siège. Je garde comme rêve d’exercer un jour peut-être la fonction de magistrat de liaison avec la Russie.

Discussion avec Marija Goranovic

Pouvez-vous nous décrire votre parcours universitaire ?

Très motivée et déterminée à accomplir mes rêves malgré de nombreuses difficultés que la vie a mises sur mon chemin, j’ai choisi d’aller à l’encontre des déterminismes sociaux et faire un double combat, celui académique et social. Ne venant pas de France ou de l’Union européenne, j’ai quitté ma famille à l’âge de 16 ans afin de vivre seule en France pour y terminer mon lycée et mes études. Grâce à mon parcours scolaire en Serbie, j’ai eu l’occasion de faire partie de la classe bilingue et d’être immergée dans la culture française depuis le plus jeune âge. Par conséquent, le choix des études dans ce pays s’est avéré faire partie de mon rêve d’enfant. Afin de poursuivre mon parcours académique, j’ai intégré le Lycée Charles Nodier en classe de première grâce à un programme sélectif entre la Serbie et le rectorat de Besançon intitulé "Un an en Franche-Comté". À la suite de mes résultats, je me suis vue offrir la possibilité de rester en classe de terminale et passer un baccalauréat français.

J’ai intégré et terminé par la suite parallèlement le Bachelor de Sciences Po Paris sur le campus de Dijon et une licence de droit à l’Université de Bourgogne tout en finançant mes études intégralement grâce aux bourses au mérite et les jobs étudiants que je faisais pendant les deux formations. Lors d'échange universitaire à Madrid l'année dernière, j’ai eu l’occasion de fréquenter non seulement la faculté de droit, mais également la filière de business et finances de la reconnue faculté espagnole ICADE Comillas.

A l’heure actuelle, à la fois en master 1 Droit économique de l'École de droit de Sciences Po, je suis également juriste en temps partiel chez GM Avocats & Solicitors, un cabinet parisien spécialisé dans le droit de la franchise où j’ai également pu découvrir le droit des sociétés et les aspects de contentieux des affaires qui ont ancré ma volonté de me dédier au monde de droit des affaires.

Vous êtes lauréate de la Bourse d'excellence Herbert Smith Freehills 2021-2022, pouvez-vous nous en dire plus ? 

Le processus de sélection a été fait dans un premier temps par l’équipe de l'École de droit de Sciences Po et le cabinet Herbert Smith Freehills sur des critères des résultats académiques, activités extrascolaires et des revenus familiaux qui ont conduit à une présélection de cinq candidats pour le passage d’un entretien.

Cette habileté pour trouver des solutions et confronter des événements imprévus, mais aussi la chance d’avoir le soutien financier des organismes engagés, m’a aidé à parvenir jusqu’ici. Comme mon pays originaire n’offre pas les meilleures conditions de vie ou perspectives de travail, j’aspirais toujours vers le mieux en voulant être actrice de ma propre vie afin de disposer d’une certaine liberté des choix. Ceci est une des raisons pour lesquelles la profession d’avocat me passionne vu son aspect libéral.

Le dispositif de mentorat accompagné de la bourse sera véritablement une aide précieuse. D’un point de vue financier, cette aide me permettra de financer les frais de scolarité assez élevés compte tenu de ma nationalité et de mon foyer fiscal familial hors de l’Union européenne. D’un autre côté, je suis certaine que le mentorat professionnel sera un tremplin vers la réussite et un guide indispensable pour mon avenir juridique.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Je compte effectuer une année de césure pour faire deux stages dans des domaines tels que le financement des projets, marchés de capitaux ou encore le droit bancaire. Mon premier stage sera chez Clifford Chance dans le département de Financement structuré. Je voudrais fortement effectuer mon deuxième stage dans un autre cabinet d’excellence qui permettrait une expérience professionnelle diversifiée, motivante et formatrice dans un entourage dynamique et international. Mon objectif est de passer le barreau de Paris et exercer le métier d’avocate d’affaires. Par conséquent, la spécialisation que je choisirai en deuxième année sera Entreprises, marchés, régulations et donc un stage dans ce secteur permettrait de couvrir et d'approfondir mon intérêt et mes connaissances sur de nombreux aspects.