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16.01.2022
Rencontre avec Charles-Hugo Lerebour, diplômé 2019 du master Droit économique spécialité Droit public économique
Présentez-vous en quelques mots
Je m’appelle Charles-Hugo, je suis diplômé du Master Droit économique spécialité Droit public économique (2019) et du Master 2 Contentieux public de Paris I Panthéon-Sorbonne. Je suis aujourd’hui avocat chez Allen & Overy en Droit public, énergie et environnement. Je fais également du théâtre dans une association de jeunes avocats du barreau de Paris.
Qu’est-ce qui vous a conduit à intégrer l’École de droit de Sciences Po ?
Je n’ai jamais imaginé être avocat et c’est par un concours de circonstances que j’ai intégré l’École de droit. À la suite des attentats de janvier 2015, j’ai pensé trouver ma voie sous les drapeaux. J’ai rejoint le Master International Security de l’École des Affaires Internationales (PSIA) en vue de faire la passerelle avec Saint-Cyr. J’ai alors intégré la réserve de l’armée de Terre. Malheureusement, la réalité du terrain, notamment le manque de moyens matériels, était trop éloignée de l’image d’Épinal que je m’étais faite de cette institution. J’en ai, toutefois, gardé le sens de l’équipe et le dépassement de soi, valeurs qui nourrissent, tous les jours, l’exercice de mon métier d’avocat.
On dit parfois que "perdre ses illusions c'est commencer à vivre une autre vie". Cette autre vie a débuté à l’École de droit.
À la suite de votre passage par l’École des Affaires internationales, l'École de droit a-t-elle su répondre à vos attentes ?
Depuis plus de dix ans, l’École de droit fait le pari de nous faire accéder, après un an d’enseignement en droit, dans le cadre d’une l’année de césure, aux plus grands cabinets français et internationaux, puis, après seulement deux années de scolarité, de nous permettre de présenter l’examen du CRFPA. C’est un pari fou, mais c’est un pari qui marche. La recette, à mon sens : apprendre au contact d’esprits brillants et, le plus souvent, iconoclastes, un droit critique, décloisonné et au service des praticiens, qui bouscule nos présupposés et nos certitudes trop précoces. A ce titre, je citerais, parmi tant d’autres, les professeurs Fabrice Melleray, Jean-Pascal Chazal et Régis Bismuth.
Au-delà de la qualité des cours dispensés, cette école nous fait également bénéficier d’un réseau et de partenariats avec les plus grands cabinets d’avocats de la place parisienne. J’ai eu la chance de travailler chez Bredin Prat, dans l’équipe de Yann Aguila, ainsi que chez Gide Loyrette Nouel. J’ai également pu découvrir l’univers feutré des avocats au Conseil d’État à la Cour de cassation, en travaillant pour le Cabinet Briard et la SCP Spinosi et Sureau. Mon cœur a longtemps balancé entre ces deux formes d’exercice de la profession.
Cette école a donc su m’apporter un enseignement unique en France, des expériences professionnelles stimulantes, mais également des amis fantastiques et un grand amour. Que demander de plus ?
Vous êtes aujourd’hui avocat chez Allen & Overy, un cabinet d’affaires anglais. Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École de droit envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?
Un de nos intervenants en Droit public économique (DPE), ancien Managing Partner de Linklaters, avait coutume de dire que 90% du métier d’avocat d’affaires est difficile et particulièrement exigeant, mais que les 10% restants sont de véritables moments de grâce, pour lesquels on persiste dans cette profession. Mes 10% à moi, chez Allen & Overy, c’est de travailler sur les enjeux de demain, avec la satisfaction, le soir, en rentrant chez moi, de comprendre un peu mieux le monde qui nous entoure : les armes juridiques au service de la transition climatique, les solutions nouvelles à la crise énergétique, la protection de nos secteurs économiques stratégiques, la régulation des géants du numérique, la sauvegarde des libertés publiques…
Ces enjeux-là, dont la régulation est récente et les contours encore flous, constituent, en quelque sorte, de "nouvelles frontières" du droit vers lesquelles nous sommes appelés à nous diriger et que le projet pédagogique de l’École de droit nous prépare à appréhender, par son approche critique si particulière des transformations globales de la société, et surtout, en ce qu’elle nous pousse à faire du droit en dehors des salles de classe (revues, cliniques, moots etc.).
Quelles autres satisfactions vous apporte ce métier ?
Travailler en cabinet d’affaires, c’est aussi, et avant tout, travailler en équipe. A ce titre, j’ai la chance de faire partie d’une équipe stimulante et soudée. Cette cohésion est impulsée par l’associé de notre département, Romaric Lazerges, qui est, je le crois, un manager d’exception.
Quel message donneriez-vous à un étudiant bientôt diplômé de l’Ecole de droit ?
L’École de droit est une chance, mais elle n’est qu’une étape : le meilleur reste à venir. Alors, élargissez vos horizons, puis persévérez dans ce qui vous anime et, surtout, ne vous délestez pas du bagage culturel et intellectuel de vos années Sciences Po, car ce bagage est, sans aucun doute, votre plus grand atout.