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16.07.2024

Rencontre avec Louis Sanitas, diplômé 2024 du master Droit économique spécialité Contentieux économique et arbitrage

Louis Sanitas

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire ?

Après un baccalauréat scientifique, j’ai fait le choix de suivre un double cursus : j’ai intégré Sciences Po Bordeaux et, en parallèle, j’ai suivi une licence à distance en humanités, lettres et sciences sociales à l’Université Paris X Nanterre. En deuxième année, j’ai eu la chance de rejoindre le Department of Government de l’Université d’Uppsala en Suède dans le cadre d’un Erasmus que j’ai adoré. Ces expériences étaient en réalité très complémentaires : j’ai pu me former en économie, en relations internationales, en philosophie, en sciences politiques, en histoire et… en droit !

Alors, après un premier stage au Sénat, j’ai passé la porte d’un cabinet d’avocat à Clermont-Ferrand, ville dont je suis originaire, puis d’un second à Bordeaux, ce qui m’a permis de découvrir le droit dans sa pratique. En quelques mois, ces expériences m’ont fait réaliser que je voulais m’engager dans le monde du droit et que je souhaitais devenir avocat. Par conséquent, j’ai candidaté au master Droit économique de l’École de droit de Sciences Po et, après un oral d’admission conduit par le doyen Sébastien Pimont, j’ai rejoint la rue Saint-Guillaume.

J’ai par la suite réalisé une année de césure que j’ai découpée en deux temps. D’abord, j’ai effectué un stage en droit pénal et droit de la presse au sein du cabinet Burguburu Blamoutier Charvet Gardel & Associés à Paris. Puis, je me suis envolé à l’autre bout de la planète pour étudier la criminologie et le droit des médias à l’Université de Sydney en Australie. Ces deux opportunités m’ont permis de m’affirmer en tant qu’apprenti juriste et m’ont conforté dans mes projets : je sais désormais que je veux allier les humanités et le droit dans ma pratique de juriste. Petit à petit, mon projet s’est donc affirmé : je souhaite exercer à la fois en droit pénal et en droit de la presse.

Ayant réalisé un diplôme universitaire en sciences criminelles en parallèle de ma césure, j’ai par ailleurs choisi la spécialité Contentieux économique et arbitrage (CEA) dirigée par la professeure Soraya Amrani Mekki à mon retour en France. Mon objectif était de me perfectionner en procédure et en stratégie juridique et je n’ai pas été déçu ! Cette spécialité m’a permis de rencontrer des praticiens et des professeurs inspirants comme Marie Mercat-Bruns, Philippe Courroye, Stéphane Bonifassi ou encore Christophe Jamin. C’est aussi dans ce cadre que j’ai découvert les modes amiables et que j’ai été chargé de réaliser une sorte d’audit du tribunal de commerce de Paris : pendant un semestre, j’ai pu rencontrer de nombreux juges, avocats et conciliateurs chaque semaine et les interroger sur leurs pratiques du droit. Tout cela, seule la spécialité CEA le permet. Je l’encourage donc vivement !

Vous avez participé à la Semaine d'écriture de création organisée en mai 2024 par la Maison des Arts & de la Création de Sciences Po. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette expérience ?

Il faut dire que j’ai toujours eu une appétence pour la littérature et pour l’écriture. Depuis mon Master 1 à Sciences Po, je suis membre du Prix littéraire des étudiants de Sciences Po qui récompense chaque année un roman francophone engagé. En organisant de nombreux cafés littéraires et en rencontrant divers auteurs et autrices, j’ai pu affiner ma plume et prendre confiance dans mon écriture. Alors quand j’ai appris que j’étais sélectionné pour devenir pensionnaire de la dernière résidence littéraire organisée par Sciences Po et l’Institut de France (Fondation Simone et Cino Del Duca), c’était une magnifique surprise. Je venais d’achever mes derniers partiels à Sciences Po et je n’aurais jamais pu espérer une meilleure façon de dire au revoir à cette belle maison. Cette semaine d’écriture était donc l’accomplissement d’un engagement que j’ai pu mener du début à la fin de ma scolarité dans l’alcôve bienveillante de la rue Saint-Guillaume.

Des rues d’Ivry-sur-Seine à la coupole de l’Académie française en passant par la bibliothèque de la Maison de Victor Hugo, nous avons eu la chance d’écrire sur notre rapport à la ville, à l’espace et aux autres dans des lieux uniques. Encadrés par la comédienne et metteure en scène Roxanna Carrara et par l’écrivain et journaliste Sébastien Pitzer, nous avons écrit, lu, écouté, écrit, écrit et écrit encore sur notre rapport au monde urbain. C’était une vraie chance de nous confronter à l’imagination des autres et d’avoir la liberté de nous exprimer comme nous le souhaitions.

À l’automne, nous restituerons nos travaux lors d’une soirée à la Maison de la Poésie à Paris. Pour ma part, j’ai fait le choix d’une écriture qui me ressemble, c’est-à-dire qui mêle le récit littéraire et la réflexion politico-juridique. Je suis en effet convaincu que le droit est une forme de littérature particulière. Il ne faut pas croire que le droit est une écriture neutre, bien au contraire ! Comme me l’a appris la professeure Julie Saada en première année, le droit et la littérature ne s’opposent pas, mais se confondent souvent. Le droit est littérature : par exemple, une constitution raconte une vision particulière d’un récit national qui n’est rien d’autre qu’une proposition littéraire.

De la même façon, la littérature s’empare très souvent du droit : il n’y a qu’à lire l’immense Agatha Christie et tous les polars que j’ai dévorés quand je vivais en Scandinavie pour s’en convaincre définitivement. Dès lors, le récit issu de ma résidence littéraire s’inspire des écrits hugoliens sur Paris et le personnage principal n’est autre… qu’un avocat !

Quels sont vos projets ?

À la rentrée prochaine, j’intégrerai le Master 2 « Droit du numérique, droit des médias » de l’université Paris Panthéon-Assas. Il s’agit d’un cursus d’un an qui me permettra de me spécialiser en droit de la presse et de réaliser une alternance aux côtés de Maîtres Jean-Yves Dupeux et Nicolas Bénoit au sein du cabinet LUSSAN.

Comme je l’ai dit, mon objectif est de devenir avocat. Alors, qui sait, pourquoi ne pas fonder un jour mon cabinet avec quelques camarades sciencepistes ? Par ailleurs, j’adorerais enseigner et transmettre à mon tour ce qui m’a été offert. L’écriture aussi me plairait beaucoup… Nous verrons bien !

Dans tous les cas, si j’ai appris quelque chose à Sciences Po, c'est bien qu’il faut toujours saisir les opportunités et que la vie a souvent plus d’imagination que nous.

Un conseil pour celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre le master Droit économique ?

Engagez-vous !  Sciences Po est le lieu idéal pour vous découvrir et pour vous engager de mille manières possibles.

À Sciences Po, j’ai appris la langue des signes, j’ai eu la chance d’intégrer la Clinique de l’École de droit et de tenir des permanences juridiques chaque semaine dans des points d’accès au droit situés à Paris. J’ai aussi eu l’opportunité unique de conduire l’entretien de Maître Henri Leclerc dans le cadre des Rendez-Vous de la Justice et d’être finaliste de La Comparution, le concours de plaidoiries organisé par l’Association des Juristes de Sciences Po (AJSP) et le cabinet TEMIME. Je me suis fait des amitiés pour la vie, j’ai rencontré des professeurs exceptionnels et j’ai pu m’engager dans de nombreuses associations.

Tout cela, le master Droit économique le permet et surtout l’encourage. Alors, profitez des richesses que cette alma mater peut vous offrir et engagez-vous !

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