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03.02.2022
Rencontre avec Lucie Nzonza, diplômée 2020 du master Droit économique spécialité Entreprises, Marchés, Régulations
Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?
Mon parcours universitaire a commencé en septembre 2013, lorsque je suis entrée à Sciences Po, >sur le campus euro-asiatique implanté dans la ville du Havre. J’avais postulé au double diplôme avec l’université Keio (Tokyo, Japon). Admise au sein de ce double-diplôme, j’ai donc suivi deux ans de cours au Havre, suivi d’un séjour de deux ans au Japon dans cette université.
En 2017, j’ai décidé de rejoindre le master Droit économique de l’École de droit de Sciences Po. Cette formation a duré en tout trois ans car j’ai effectué une année de césure consacrée à deux stages en cabinets d’avocats. Décidée à achever la formation qui menait à la profession d’avocat, j’ai passé l’examen d’entrée à l’École de formations des avocats (CRFPA) en 2020, après la fin de mon Master 2. La même année, j’ai complété ma formation avec un Master spécialisé en Droit des Affaires Internationales et Management à l’ESSEC. J’entrerai à l’École de Formation du Barreau (EFB) en janvier 2022 et devrais prêter serment dans environ deux ans.
Mon parcours professionnel est désormais principalement constitué de stages en lien avec le droit des affaires. Cette année 2021, j’aurai passé un an d’apprentissage chez BNP Paribas Corporate & Institutional Banking, en tant que juriste. En cabinets d’avocats, j’ai plusieurs stages en "Financement de projets" prévu au cours de ma formation à l’EFB. Il s’agit de l’expertise dans laquelle j’aimerais évoluer une fois avocate.
Cette succession de belles expériences n’était pas gagnée d’avance car avant la Terminale, je ne connaissais même pas l’existence de Sciences Po. Je ne suis ni parisienne, ni francilienne : je viens d’une petite ville de la France périurbaine. J’ai eu la chance de bénéficier à la fois du dispositif de gratuité prévu par Sciences Po pour les boursiers et des bourses CROUS, mais comme de nombreux étudiants français j’ai eu à travailler en parallèle de mes études, notamment à l’étranger. Plutôt que de tirer la conclusion "quand on veut, on peut" je dirais que "parfois on se donne les moyens, parfois on nous donne les moyens" ; dans les deux cas il s’agit d’être motivé(e) !
VOUS ÊTES PRÉSIDENTE DU GROUPE DES ALUMNI DE L'ÉCOLE DE DROIT DE SCIENCES PO. COMMENT EST NÉ CE PROJET ? ÊTES-VOUS IMPLIQUÉE DE LONGUE DATE DANS LE MILIEU ASSOCIATIF ?
Mon implication est très récente ! Jusqu’en 2020, mes activités associatives étaient limitées : j’ai préféré consacrer mon temps libre soit à l’étude, soit au travail rémunéré ou bien à mes hobbys. Pourtant, je sentais qu’il y avait un sujet pour lequel je pourrais m’investir presque sans compter : l’égalité des chances. C’est pourquoi j’ai rejoint l’association "De la Charente-Maritime aux Grandes Écoles", qui est une association locale, rattachée à l’association nationale "Des Territoires aux Grandes Écoles". Ces associations viennent en aide aux lycéens des milieux ruraux et périurbains, en les accompagnant dans leur orientation, notamment grâce à des rencontres sur place et des parrainages. Grâce à cette association, j’ai pu donner les conseils que j’aurais aimé entendre il y a dix ans.
En parallèle, il y a eu "l’aventure" des Alumni !
A la rentrée 2020, j’ai proposé aux élèves et anciens élèves (ou "alumni") de l’École de droit de participer à un projet de mentorat. J’ai tout organisé en un mois, et une cinquantaine de binômes ont pu être formés. Les retours des participants étant encourageants, j’ai décidé de proposer à l’École de droit de pérenniser le projet : quelques mois plus tard, le groupe des Alumni de l’École de droit de Sciences Po naissait.
Ce groupe est animé par un bureau dont je suis présidente. Je suis très fière de notre bureau car il a été composé sur appel à candidatures : ce qui a été privilégié dans le processus de sélection, c’est l’envie de s’investir et la diversité des profils et des parcours des personnes.
J’en profite pour remercier M. Pimont, Mme Babin d’Amonville et Mme Gavaudo côté École de droit, ainsi que M. El Ghoul et Mme Martinez côté Sciences Po Alumni, car la montée en puissance du projet que j’ai commencé dans mon coin n’aurait pas été possible sans leur confiance et leur soutien. J’ai été véritablement accompagnée dans ma démarche, ce qui donne envie de s’investir d’autant plus dorénavant !
QUI PEUT REJOINDRE LES ALUMNI DE L'ÉCOLE DE DROIT ? QUELLES SONT LES DÉMARCHES ?
Le groupe des Alumni de l’École de droit est intégré dans l’association des anciens élèves de Sciences Po : Sciences Po Alumni. Nos projets et activités sont ouverts à tous les alumni de l’École de droit, aux élèves parfois, mais aussi aux juristes alumni de Sciences Po n’étant pas passés par l’École de droit.
Pour en savoir plus sur nos activités, il est possible cliquer sur "Rejoindre" sur la page de notre groupe du site de Sciences Po Alumni. Nous avons aussi une page LinkedIn très dynamique !
Quelles actions envisagez-vous de mener avec votre équipe ?
Notre bureau est tout récent, et comme il s’agit de notre première année, nous proposons des projets et des événements de différentes formes pour mieux comprendre les attentes des alumni concernés.
Pour le moment, les rencontres conviviales format afterwork sont très appréciées. Nous sommes ravis car celles-ci attirent des alumni de toutes les promotions : les anciens camarades se retrouvent, des liens se créent qui n’auraient pas pu se faire sans le réseau alumni. En outre, j’aimerais avancer sur d’autres projets en lien avec l’École de Droit et Sciences Po Alumni afin de participer à la construction d’un réseau d’alumni 2.0, et notamment des conférences en ligne ouvertes à l'international.
Une première conférence "Carrière et Engagement" a été organisée pour notre événement de lancement début octobre. L’idée était de donner la parole à des alumni, de leur donner la possibilité de partager leur expérience personnelle. Les participants ont passé un bon moment et nous étions contents d’organiser un événement "en présentiel" au 13 rue de l’Université.
En tant que présidente du bureau je veux que nous mettions en place des initiatives qui bénéficient aux élèves, à leurs opportunités professionnelles et à leur connaissance du milieu dans lequel ils se projettent. Pour ce genre de carrières, toutes les informations ne sont pas sur Internet !
Pour ce faire, nous avons reconduit le projet de Mentorat élèves-alumni. À la fin de l'année 2021, nous comptons près de 300 participants, dont environ 140 anciennes et anciens élèves de Sciences Po qui ont accepté de devenir les Mentors des étudiants. Leur confiance nous honore et me rend confiante quant à la pérennisation du projet pour les prochaines rentrées.
Enfin, quels souvenirs gardez-vous de votre passage à l’École de droit ?
Je me souviens surtout avoir eu l’occasion de beaucoup étudier. La matière était relativement nouvelle pour moi car je n’avais pas véritablement envisagé de m’engager dans le Droit avant mon entrée en Master. Tout était à apprendre (c’est encore le cas quatre ans plus tard bien sûr).
Malgré une dernière année de Master amputée par le confinement lié à la pandémie de Covid-19, je retiendrai surtout mon expérience au sein de la Clinique de l’École de droit. Avec deux camarades nous avons travaillé pour un projet en lien avec la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et le Droit pour le compte de l’Agence française de développement (AFD). En parallèle, les ateliers dispensés par les intervenants de l’époque m’ont ouvert l’esprit sur les différentes manières dont le Droit pouvait permettre d’avoir un impact sur la manière dont les activités économiques sont menées. Je recommande à tous les étudiants qui me liraient d’envisager de participer à la Clinique lors de leur Master 2.