Accueil>"Cette école m'a apporté beaucoup en termes de savoir être au travail"
16.02.2023
"Cette école m'a apporté beaucoup en termes de savoir être au travail"
Pouvez-vous décrire votre parcours académique et professionnel ?
J'ai toujours eu un profil littéraire. Après un Bac L, je me suis donc naturellement orientée vers une classe préparatoire hypokhâgne/khâgne pendant deux ans, avant de rejoindre les bancs de l'université à la Sorbonne en troisième année d'anglais. J'ai passé les concours des écoles de journalisme et j'ai été prise à l'École de Journalisme de Sciences Po pour deux années de master. Au cours de la deuxième année, j'ai choisi le parcours Image afin de me spécialiser en télévision. Je me suis formée plus spécifiquement en tant que JRI, tout en continuant à travailler l'aspect rédactionnel. A ma sortie d'école, j'ai commencé à travailler comme JRI/rédactrice pour les rédactions des JT de France Télévisions (France 2, France 3, France Ô). Ça a duré deux ans. En août 2022, j'ai rejoint l'émission C à Vous sur France 5.
Quel poste occupez-vous aujourd'hui? A quoi ressemble votre travail au quotidien ?
Aujourd'hui, je suis journaliste reporter pour C à Vous sur France 5. Je pars en reportage sur le terrain en binôme en tant que JRI ou rédactrice, ou parfois seule si nécessaire. Quand je ne suis pas dehors, je cherche des idées de sujets, je passe des coups de fil pour prendre contact et caler des rendez-vous, et je prépare mes reportages. Une fois rentrée du terrain, j'aide au montage de mon reportage et je briefe le chroniqueur qui va en parler, car c'est lui qui donnera les éléments de contexte nécessaires à la bonne compréhension du sujet.
Quelles ont été les contributions de votre formation à la fonction que vous occupez aujourd'hui ?
Ma formation à l’École de journalisme de Sciences Po m'a permis d'être opérationnelle au quotidien pour la recherche d'informations, la technique de reportage, la prise de décisions et la capacité à structurer mon sujet ; savoir ce qui est essentiel et ce qui l'est moins. En nous poussant à ne pas nous enfermer dans un seul domaine de compétences, l'équipe pédagogique m'a aussi incitée à cultiver un profil bi-qualifié JRI/rédactrice, qui est très apprécié aujourd'hui par mes rédacteurs en chef.
En plus de ce savoir-faire indispensable, l’École m'a aussi apporté beaucoup en termes de savoir-être au travail. Bien que nous soyons encore étudiants, nous sommes plongés dans une atmosphère de rédaction journalistique, et nous sommes encouragés par nos enseignants à développer très vite une grande capacité d'adaptation, un esprit d'équipe, un regard critique et une écoute des retours des uns et des autres. La transition entre l'école et le monde professionnel s'est finalement faite de façon très fluide : nous savions comment travailler et comment nous comporter au sein d'une rédaction.
Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants ?
J'ai passé ces deux dernières années de ma scolarité entourée de camarades de promotion qui sont encore mes amis aujourd'hui, et qui m'ont aidée à traverser ces mois intenses de doutes et de découvertes, avec comme objectif final l'insertion professionnelle. Je me souviens des heures passées jusque tard le soir pour monter nos sujets télé en binôme ; beaucoup de fatigue mais aussi des fous rires et des moments de cohésion d'équipe incroyables. Et puis, à la fin, la fierté d'avoir rendu un reportage qui tient la route. En nous considérant très tôt comme de vrais journalistes, nos enseignants nous ont propulsé dans un tout nouveau monde, fait de rencontres sur le terrain, en manifestation auprès des gilets jaunes, à l'Assemblée nationale ou à la rencontre d'un ébéniste à vélo... Après des années universitaires très théoriques, toute cette pratique m'a fait un bien fou. J'avais vraiment le sentiment d'apprendre un métier.
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait devenir journaliste aujourd'hui ?
Ne rien lâcher, car la route est semée d'embûches, mais ce métier en vaut tellement la peine ! Vous aurez des regrets si vous ne tentez pas l'aventure. Le meilleur moyen selon moi de mettre un premier pied dans le journalisme est de faire une candidature spontanée pour un stage dans un quotidien régional. Là-bas, vous aurez très vite des responsabilités, et on vous confiera des sujets. Cultivez votre curiosité, soyez à l'écoute des retours, et proposez des idées de reportage.