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27.10.2020

Enseigner en temps de COVID, c'est capter l'attention

Après sept semaines d’enseignements mixant présentiel, hybride et distanciel à l’Ecole de journalisme de Sciences Po, voici un premier point d’étape sur la pédagogie dans le contexte du COVID-19 écrit par Alice Antheaume, la directrice exécutive. Avec des cours qui doivent capter l’attention des élèves, tout en reposant sur une rythmique bien connue des émissions de télévisions, radios, et podcasts.

“J’ai l’impression d’avoir couru un marathon”, halète un journaliste, à la sortie de son cours à l’Ecole de journalisme de Sciences Po. “C’est comme si j’avais animé une édition spéciale en direct sur une antenne pendant deux heures”, souffle un autre.

Les enseignants qui assurent leurs sessions de cours en hybride, avec une partie des élèves en présentiel, et l’autre partie connectée via vidéoconférence, déploient une énergie folle pour capter l’attention de deux populations en même temps, l’une assise masquée dans une salle de classe, occupant un siège sur deux, et l’autre à distance, dont les visages découverts apparaissent dans des vignettes sur Zoom.

Mission impossible? Si la durée maximale d’attention de la génération des millennials est évaluée à 9 secondes, et à 30 minutes “le temps d’exposition aux écrans au-delà duquel apparaît une menace pour la santé mentale”, rappelle Bruno Patino dans son livre “La Civilisation du poisson rouge” (éd. Grasset, 2019), l’expérience de l’enseignement en ligne ou en hybride est d’emblée condamnée.

“Ce n’est pas une question de quantité de minutes ou secondes, mais une question de jauge de la vidéoconférence”, reprend le Doyen de l’Ecole de journalisme de Sciences Po pour qui “il y a une corrélation entre la passivité et le nombre d’élèves”. En clair, plus le nombre de personnes connectées est élevé, plus le risque de passivité est grand.

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Le critère de cette jauge?

  • Si l’enseignement est 100% en ligne, c’est voir l’ensemble des visages de la classe d’un seul regard, c’est-à-dire dans la vue en mosaïque offerte par Zoom — soit 16 personnes -, sans devoir passer aux pages suivantes pour afficher d’autres participants. Cela pour favoriser l’activité, au sens opposé à la passivité, face à un cours. 
  • Si l’enseignement est en hybride, la jauge tient à la proportion entre élèves en présentiel et élèves en distanciel. Si les élèves en présentiel sont plus nombreux que ceux à distance, alors ceux qui sont en distance peuvent se sentir délaissés. 

>Si ces jauges sont surveillées, alors le cours peut être conçu comme un conducteur d’émission ou de podcast, avec la thématique du jour, des séquences variées, des ruptures dans le rythme, du suspens, des moments de respiration, d’interactivité, et même des espaces pour l’humour. C’est cette rythmique bien connue des antennes de télévision et de radios qu’il faut essayer de reproduire, le tout en direct pour enseigner.

Un conducteur de cours type émission télévisée

Comme sur un plateau de télévision ou dans un studio, les micros sont ouverts et les caméras allumées. “Je demande à chaque élève de garder sa caméra allumée pour que les échanges soient interactifs”, confirme Cyril Morin, journaliste à Eurosport et intervenant à l’Ecole de journalisme de Sciences Po, “c’est alors plus simple d’interpeller un élève pour qu’il rebondisse sur une idée”. Même règle dans le cours de Béatrice Denaes, ancienne médiatrice à Radio France : “je leur demande de ne jamais couper leurs micros”.

En effet, si, avant de parler, un élève a déjà deux actions à effectuer (“demuter” son micro et allumer sa caméra), la probabilité qu’une prise de parole survienne s’amenuise. Pour favoriser les échanges, l’enseignant peut aussi se connecter dix minutes avant le début du cours. “Comme avant dans ma salle de classe, si l’on peut dire, je discute avec les premiers arrivés”, reprend Béatrice Denaes.

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