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28.12.2022
Parole d'étudiant : Pierre du Master finance et stratégie
Pourriez-vous nous décrire votre parcours et votre passion pour l’aérospatial ?
Je m'appelle Pierre Letellier, je viens de Tours. Je suis un étudiant en première année du Master finance et stratégie au sein de l’École du management et de l'impact. Au lycée, je me suis découvert une passion pour l'aérospatial, dans toutes ses dimensions politiques, historiques et techniques. Venant de filière S spécialité mathématiques, j'ai candidaté puis ai été pris sur Parcoursup dans des classes préparatoires et à l'INSA Lyon.
Désirant surtout faire l'ISAE-SUPAERO, j'avais d'abord fait le pari d'une « prépa ». Mais c'était sans compter mon admission surprise à Sciences Po !
J'ai découvert par la suite qu'il existait une possibilité d'effectuer un double diplôme avec l'ISAE-SUPAERO, en master. Dès lors, je me suis fixé pour objectif de prouver ma passion pour l'aérospatial par l’expérience plutôt que par la formation académique.
COMMEnt avez-vous combiné votre passion et vos études ?
>J'ai commencé à travailler auprès du Centre Spatial Universitaire Grenoblois (CSUG) en parallèle de mon cursus en Bachelor. Ne disposant que de connaissances théoriques en économie, je me suis proposé d'étudier et de modéliser la question des débris spatiaux avec le regard pluridisciplinaire d'un Sciencespiste. Le rapport associé à ce stage est resté dans les fichiers du CSUG sans recevoir de communication.
C'est en parlant de mon travail sur Twitter que Mme Stéphanie Lizy-Destrez - professeure-chercheuse à l'ISAE-SUPAERO - me remarque par hasard. Peu de temps plus tard, sans avoir le temps de réaliser mon coup de chance, j'effectue mon second stage de recherche au DCAS, laboratoire de l'école d'ingénieur. Ce stage d'année « hybride » avait pour objet l'étude de la viabilité d'un projet de satellite, le « Recycler ». Le satellite doit donner une seconde vie aux débris spatiaux en orbite géostationnaire (GEO). Toutefois, ce nettoyage peut également générer un profit, en proposant des services en orbite. Ma recherche sur le sujet, volontairement techno-économique, est passée par un cycle de revue par les pairs et a abouti à une publication scientifique dans Acta Astronautica.
Pourquoi avoir choisi le Master finance et stratégie plutôt que la recherche ?
Dès mon échange universitaire avec UC Berkeley en 3ème année du Bachelor, j'ai passé le plus clair de mon temps à travailler avec des startup Américaines du New Space. Parmi elles, Skyloom, qui conçoit une technologie de communication laser entre satellites.
A l'occasion de la présentation de mes recherches au Congrès International de l'Aeronautique (IAC), j'ai récupéré les cartes de visites d'entreprises du New Space Français. Toutes ces expériences et ces projets sont le reflet d'une réalité : je ne me suis jamais senti à l'aise à l'idée d'être uniquement un étudiant en sciences Humaines.
Pour construire des ponts entre les disciplines, entre les secteurs, il faut souvent sortir du cadre des cours. L’aérospatial est justement un de ces domaines transverses qui appellent à connecter sciences « Humaines » et « Exactes ».
C'est surtout en entrant dans le Master finance et stratégie que j'ai pu amorcer ma transition vers le monde de l'entreprise. Aujourd’hui, je prépare mon dossier de candidature au double diplôme avec l'ISAE-SUPAERO. Il sera enfin temps de reconnecter mes disciplines : économie, stratégie, ingénierie.
Pourriez-vous nous partager un enseignement issu de vos expériences ?
Je conclurais avec une leçon tirée de mon stage. Le travail consistait à identifier les contraintes économiques que le satellite devait surmonter pour générer un profit. Elles s'ajoutent aux contraintes industrielles déjà existantes sur ce genre de projet. Toutefois, l'analyse elle-même ne pouvait se faire qu'à partir d'une documentation d'ingénierie préalable. L’innovation industrielle fonctionne par allers-retours entre analyse économique et technique. L'une a besoin de l'autre pour progresser intelligemment.