Recherche et publications - Chaire Transformation des organisations et du travail

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Priorités

Face à une société aux organisations de plus en de plus complexes et interdépendantes, et aux besoins de ces organisations, en particulier les entreprises, de se transformer (digitalisation, exigences nouvelles de responsabilité sociale et écologique, anticipation et réorganisation face à l’arrivée de crises majeures (sanitaires, environnementales, financières, piratage numérique, etc.), la Chaire Transformation des organisations et du travail entend apporter des connaissances scientifiques sur la nature et l’ampleur de ces changements, leurs dynamiques et leurs ressorts, tant en ce qui concerne la problématique sociologique et managériale du changement, que celle de l’évolution du panorama de l’emploi, des métiers et des compétences. 

La Chaire contribue également à la production de contenus pédagogiques innovants, en proposant des compétences et des savoir-faire qui équiperont les nouvelles générations de décideurs qui devront conduire ces transformations. Elle entend enfin favoriser le dialogue entre chercheurs, managers, décideurs publics et les acteurs de la société civile (mouvement associatif, syndicats, ONG…). 

L’initiative de la Chaire s’inscrit dans un contexte de crise et de normalisation post-COVID spécifique qui rend son timing critique.

Axes de recherche

Les trois principaux axes de recherche sont :

  • Le travail, le statut des travailleurs, les métiers et les pratiques professionnelles : évolution des profils-métiers, émergence simultanée de fongibilité intersectorielle de certaines compétences et d’hyper-spécialisation ; transformation de l’organisation du travail, émergence des économies collaboratives et de l’économie de plateforme ; modification des trajectoires et de la gestion des carrières, normalisation de nouvelles carrières nomades, engagement différencié des travailleurs, télétravail. 
  • Le management, les process et les structures organisationnelles : attention portée aux recompositions des relations entre acteurs à la fois nécessaires au déploiement des nouvelles technologies et consécutives à leur mise en œuvre ; aux recompositions managériales et aux relations entre acteurs consécutives à la transformation des modèles d’affaires orientés vers la réalisation d’objectifs socialement et écologiquement responsables.
  • La gouvernance des firmes : nouvelles modalités de pilotage qu’ouvrent le numérique et le digital (transformations du management, de ses méthodes et de ses outils , en particulier le data-driven management), demande accrue de participation des salariés à la gouvernance stratégique des organisations, transformation du dialogue social, notamment en lien avec les évolutions des normes internationales, nouvelles relations avec les autorités publiques pour la co-production des biens collectifs (contribution des entreprises à la réduction des inégalités, à la santé publique, à la justice, à la préservation de l’environnement, etc..).

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Publications

Décembre 2023

Sophie LOUEY, Henri BERGERON, Jérôme PELISSE

Si le télétravail était une pratique peu répandue avant les années 2020, elle était néanmoins en cours d’expansion. La crise sanitaire de la Covid-19 a conduit à accélérer ce mouvement. Comment le télétravail modifie les modalités d’organisation, de représentation et de travail des collectifs impliqués dans les activités productives ? L’étude apporte des réponses à cette question à partir d’une enquête menée sur le recours au télétravail dans les secteurs de l’assurance et de l’assistance. Elle déploie, en mobilisant des méthodes qualitative (36 entretiens avec 41 acteurs et actrices, analyses d’accords et de documentations) et quantitative (via un questionnaire approfondi auquel ont répondu plus de 1130 adhérent·e·s CFDT de la Fédération Banques et Assurances), trois thèmes principaux. Le premier porte sur les négociations du télétravail à l’échelle d’une branche (celle des assurances) puis des entreprises : comment se déroulent-elles et quels compromis en sont issus ? Une seconde entrée s’intéresse aux effets du télétravail sur les collectifs syndicaux, du côté des élu·e·s, des militant·e·s et des adhérent·e·s et de leurs relations aux salarié·e·s et aux directions. Les effets du télétravail sur les collectifs salarié·e·s sont enfin analysés : comment le télétravail transforme les relations entre salarié·e·s, avec leurs managers et manageures et leurs hiérarchies ?

L’étude analyse les processus de négociation au niveau de la branche puis de trois entreprises enquêtées dans le secteur de l’assistance, des mutuelles et de l’assurance. Elle propose pour chacune une monographie approfondie et s’achève par une synthèse des résultats à partir des trois axes de l’analyse précédemment exposés. Le rapport conclut sur la persistance de certains paradoxes relatifs au télétravail, sur les ambiguïtés qui traversent ses modalités de régulation et sur sa possible dilution dans d’autres enjeux de négociation. De fait, si le télétravail n’est pas un droit, il tend à être considéré comme tel par de nombreux salarié·e·s, ce qui n’est pas sans poser de nombreuses questions, notamment aux directions qui cherchent aujourd’hui globalement à en réduire l’usage, et aux représentant·e·s du personnel et aux syndicalistes, souvent bousculé·e·s par les ambivalences qui traversent les usages du télétravail.

Consulter la publication Télétravail, organisation et pratiques syndicales dans les services : une mise à l’épreuve des collectifs au travail ?.

Avril 2024

Henri BERGERON, Patrick CASTEL

Alors que la pandémie de Covid-19 a révélé toute la gravité de la crise du travail contemporaine, particulièrement dans les secteurs de la santé et du médico-social, une dimension d’ordre sociologique sur les origines de cette crise a souvent été négligée : la dimension relationnelle.

Or, ce que Henri Bergeron et Patrick Castel montrent dans la première note d’une série sur les sociabilités réalisée avec la CFDT, c’est que, si perte de sens du travail il y a, celle-ci est en partie liée aux difficultés de coopération. Ainsi, la coopération devrait être favorisée en tant que dimension essentielle du « mieux travailler »

Consulter la publication Sociabilité, coopération et satisfaction au travail. Une hypothèse de sociologie des organisations