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20.06.2024

Cloé ARTAUT, promotion 2023

 

 

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOTRE PARCOURS ACADÉMIQUE ? COMMENT EST NÉ VOTRE INTÉRÊT POUR LA SCIENCE POLITIQUE ?

J’ai un parcours académique un peu atypique : Après avoir préparé le concours d'entrée à l’École normale supérieure en droit et économie, j’ai obtenu une licence de droit public et une licence de science politique avant de rejoindre le master de science politique proposé par l’École de la recherche à Sciences Po, d’abord dans la majeure comportement politique puis en théorie politique.

En parallèle, j’ai commencé un parcours en licence puis en master de lettres modernes à l’Université Paris III (Sorbonne Nouvelle). Mon intérêt pour la science politique est né assez tôt. Petite, j’aimais lire et écrire et je voulais être journaliste. Je ne connaissais pas encore les métiers de la recherche (à 5 ou 6 ans, on sait rarement ce qu’est un « enseignant-chercheur ! ») mais je crois que j’étais déjà attirée par le fait d’aller chercher des informations, de découvrir de nouvelles clés de lecture qui permettent de mieux appréhender le monde dans lequel on vit, d’en saisir les structures et les logiques. À partir du lycée, je me suis intéressée plus particulièrement aux concepts politiques. Ces derniers saturent le débat public au quotidien et il me semblait nécessaire d’en comprendre à la fois les significations et les origines, de manière à pouvoir clarifier le sens des discours politiques. L’histoire des idées, branche de la science politique que j’ai choisie par la suite, permet justement de faire ce travail.

QUE VOUS ONT APPORTÉ VOS ANNÉES D’ÉTUDES À L’ÉCOLE DE LA RECHERCHE ? QUELS SOUVENIRS GARDEZ-VOUS DE VOTRE ÉCOLE, DE VOTRE PROMOTION, DE VOS ENSEIGNANT·E·S ?

Au-delà de connaissances sur des sujets très spécifiques (la démocratie, la laïcité, les droits de l’homme…), je pense que mes années d’étude au sein de l’École de la recherche m’ont apporté des outils qui permettent de mieux réfléchir et, surtout, - c’est très important dans la recherche - de se poser les bonnes questions. Cela paraît très basique, mais c’est en réalité très précieux : sans bonne question, il ne peut pas y avoir de bonne réponse.
Je garde aussi le souvenir d’une atmosphère très chaleureuse et bienveillante à l’École de la recherche. Le fait d’évoluer au sein de petites promotions permet d’avoir un suivi complètement personnalisé de la part des enseignants et des équipes pédagogiques, ce qui est rarement possible à l’Université ou même dans d’autres écoles à Sciences Po. L’aspect très international de l’école permet aussi de mieux se préparer à la réalité du monde de la recherche, qui est aujourd’hui très mondialisé.

« Je pense que mes années d’étude au sein de l’École de la recherche m’ont apporté des outils qui permettent de mieux réfléchir et, surtout, - c’est très important dans la recherche - de se poser les bonnes questions. Cela paraît très basique, mais c’est en réalité très précieux : sans bonne question, il ne peut pas y avoir de bonne réponse. »

Cloé ARTAUT

Doctorante au CEVIPOF

QUEL EST L’ENSEIGNANT·E OU L’ENSEIGNEMENT QUI VOUS A LE PLUS MARQUÉE ?

Je me permets de tricher et d’en citer deux : Astrid von Busekist, qui dirige le master théorie politique, et Philippe Portier, professeur à l’EPHE. Ils représentent des visions très différentes de l’enseignement mais qui ont chacune quelque chose à apporter. Philippe Portier incarne une figure quasi-romanesque du professeur d’université, un grand pédagogue qui parvient, par le simple usage de la parole, à transmettre des siècles de connaissance dans des cours magistraux passionnants où tout paraît limpide. Les cours d’Astrid von Busekist sont beaucoup plus centrés sur le débat et la discussion collective, ce qui permet d’apprendre à réfléchir « en direct » à des problèmes très complexes. Elle-même est passionnante et a un don particulier pour nous apprendre à décaler le regard et questionner les idées reçues sur des controverses philosophiques fondamentales ou des événements d’actualité.

QUELLE FONCTION OCCUPEZ-VOUS AUJOURD’HUI ?

Je suis désormais doctorante au CEVIPOF, l’un des trois centres de recherche en science politique qui existent à Sciences Po.

QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION DE VOTRE PROJET PROFESSIONNEL ?

J’ai eu la chance de savoir que je voulais être enseignante-chercheuse dès le lycée, donc la construction de mon projet professionnel n’a pas posé trop de difficultés. De manière très classique, j’ai suivi un master de recherche, puis j’ai rédigé un mémoire en M2 qui m’a permis d’être admise en thèse. Il n’y a pas vraiment besoin de faire des stages dans la recherche, c’est l’avantage !

QUELLES ONT ÉTÉ LES CONTRIBUTIONS DE VOTRE FORMATION À LA FONCTION QUE VOUS OCCUPEZ AUJOURD’HUI ?

J’en vois au moins trois. Sur le plan des connaissances, j’ai suivi des cours en lien avec des thèmes sur lesquels je travaille pour ma thèse et qui me sont donc très utiles aujourd’hui. Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, les cours suivis en master m’ont permis d’acquérir les méthodes nécessaires à la réalisation d’un travail de recherche. Enfin, le suivi des séminaires organisés par le pôle théorie politique de Sciences Po pendant mes années de master (Cercle des humanités politiques, SPOT Seminar…) m’a aidé à me familiariser avec le monde de la recherche.

AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER À UN·E ÉTUDIANT·E QUI SOUHAITE S’ORIENTER VERS LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DANS LEQUEL VOUS TRAVAILLEZ AUJOURD’HUI ?

Je trouve qu’on ne le dit pas assez, mais l’un des aspects les plus importants dans la recherche est de savoir bien s’entourer. Cela concerne au premier chef le choix du directeur ou de la directrice de thèse : travailler avec un spécialiste de son sujet est évidemment toujours une bonne chose, mais choisir une personne avec qui vous vous entendez bien, qui saura être bienveillante tout en sachant vous dire ce qui ne va pas ou vous conseiller sur les choix stratégiques à effectuer pendant votre parcours est très important. Avant de candidater en thèse, n’hésitez pas à écrire à des doctorants pour avoir leur retour d’expérience avec tel ou tel enseignant ou dans tel ou tel centre de recherche, parce que cela contribue fortement au bien-être (et donc à la réussite) pour les années qui suivent.

Sujet de thèse

« Des usages politiques du passé. Construction et instrumentalisation d'un « mythe » de la Troisième République en France de 1946 à nos jours ».

Directeur de thèse : Frédéric Gros & Vincent Martigny

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