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13.01.2025

Félicitations aux nouveaux docteurs en sciences politiques


Le CEVIPOF est fier d’annoncer la soutenance réussie de 3 de ses doctorants, Camille Collin, Arnaud Miranda (affilié CEVIPOF/ Ecole de droit) et Anne Rumin.

Leur succès témoigne de la vitalité de la recherche au sein du CEVIPOF et plus largement en science politique. 
Nous leur adressons nos plus sincères félicitations et leur souhaitons plein succès dans la poursuite de leur parcours académique et professionnel.


Camille Collin a soutenu sa thèse "Gouverner les morts ordinaires : Une théorie de la justice post mortem", sous la direction d'Astrid von Busekist. 

Soutenance Camille Collin_décembre 2024
Soutenance Camille Collin_décembre 2024 (crédits : CEVIPOF)

Cette thèse explore les politiques publiques qui encadrent la gestion des corps après la mort, en France, depuis les années 1970. À travers trois cas d’étude – la politique funéraire, le don d’organes post mortem et le don de corps à la science – elle propose d’interroger les principes qui orientent l’action publique face aux e

njeux éthiques, sociaux et politiques soulevés par le traitement des cadavres. En combinant l’historique, juridique et philosophique, elle met d’abord en lumière trois conceptions différentes de la justice post mortem, c’est-à-dire des principes et valeurs que nous pouvons mobiliser pour évaluer les politiques publiques en matière de mort. Ces conceptions sont traversées par des tensions, entre liberté individuelle, solidarité collective et justice sociale notamment. Ensuite, la thèse propose un modèle alternatif de gouvernement des corps morts, qui se veut égalitariste. Inspiré par le

s théories du care et de la reproduction sociale, il propose de mieux répartir la « charge des morts » – les efforts matériels, émotionnels et symboliques nécessaires pour traiter les corps – dans une perspective de justice sociale et de solidarité collective.

 

Arnaud Miranda a mené une recherche sur "Les pensées contemporaines de la décadence : un imaginaire antidémocratique" sous la direction de Julie Saada.

Soutenance Arnaud Miranda_décembre 2024 (crédits : CEVIPOF)

Ce travail, consacré à la notion de décadence dans la pensée politique contemporaine, est une contribution à l’histoire conceptuelle. La question directrice est la suivante : existe-t-il un imaginaire de la 

décadence qui dépasse les frontières de la pensée réactionnaire et, si oui, est-il fondamentalement antidémocratique ? Pour répondre à cette question, il s'agit d'abord d'une analyse épistémologique de la notion de décadence : elle n’est pas un simple concept mais une manière de figurer l’histoire. Pour cette raison, elle doit être étudiée à partir de ces incarnations métaphoriques, dont la mise en réseau constitue un imaginaire. Seront comparées, à travers ce prisme, deux formes de l’imaginaire de la décadence : la thématisation réactionnaire (Spengler, Evola et Schmitt) et la reprise « postmoderne » (Deleuze, Guattari et Derrida). Ce rapprochement met en lumière l’ambiguïté de ce dernier corpus vis-à-vis de la démocratie. Enfin, il est identifié une dernière forme de l’imaginaire de la décadence dans le courant accélérationniste, en particulier à travers la figure de Nick Land. Dans ce dernier moment, il s’agit d'expliquer de l’étonnante convergence entre certaines pensées radicales de droite et de gauche, ainsi que leurs rapports complexes à la démocratie.

 

Anne Rumin a consacré ses travaux à "L’écologie politique face à l’effondrement systémique : Enquête sur la collapsologie et ses interprétations politiques", sous la direction de Gil Delannoi. 

Soutenance Anne Rumin_décembre 2024 (crédits : CEVIPOF)

Sa thèse porte sur les réceptions de la collapsologie, qui se veut une science de l'effondrement systémique. A partir d'une enquête empirique menée au sein de différents milieux (institutionnels, militants) exposés à la collapsologie, ce travail décrit l'émergence d'une nouvelle génération d'écologistes, exerçant pleinement leurs capacités interprétatives face à un discours qui aurait pourtant pû sembler sidérant, présentant le futur comme déterminé. Ce faisant, la politisation des publics de la collapsologie exacerbe diverses tensions théoriques de l'écologie politique elle-même, en interrogeant alors la cohérence idéologique.